Une semaine seulement après avoir repris son cours en Belgique, le grand cirque de la Formule 1 prend immédiatement le chemin de Monza pour le Grand Prix d’Italie cette fin de semaine. Et évidemment, quand on pense au Grand Prix d’Italie, on pense aux tifosi et aux voitures rouges. C’est pourquoi la victoire de Ferrari à Spa ne pouvait survenir à un meilleur moment. Arriver en Italie sans victoire en 2019 aurait placé la Scuderia dans une situation embarrassante devant ses partisans et les médias italiens. La victoire de la semaine dernière ne changera pas l’allure de la saison dans son ensemble, mais elle calme le jeu un peu et amène une part d’optimisme.

 

Surtout que la Scuderia peut arriver en Italie avec un peu de confiance. Le circuit ultrarapide de Monza devrait, sur papier, convenir encore une fois aux Ferrari qui apprécient les longues lignes droites et les vitesses de pointe élevées. L’an dernier, Kimi Räikkönen avait obtenu la position de tête, mais Lewis Hamilton s’était finalement imposé en course, récoltant au passage une 5e victoire de suite pour Mercedes sur ce circuit. Cette fois, l’écurie italienne pourra-t-elle effectuer le travail et remporter son épreuve nationale pour la première fois depuis 2010? De plus, Sebastian Vettel et Charles Leclerc pourront compter sur une évolution moteur cette fin de semaine. Disons que les Tifosi peuvent espérer alors que la Scuderia célèbre ses 90 ans… mais ils doivent aussi souhaiter que la pluie se tienne loin de Monza!

 

Des directions différentes

 

Il faut toutefois dire que les deux pilotes de la Scuderia arrivent en Italie dans des états d’esprit assez différents. D’un côté, il y a un Charles Leclerc en confiance. Pour la première fois de sa carrière, le Monégasque prendra part à un Grand Prix avec l’étiquette de vainqueur en Formule 1. Sa première victoire a démontré ses qualités. Il a obtenu la position de tête, il a fait un meilleur travail que son coéquipier dans la gestion de ses pneus, et surtout, il a montré énormément de résilience lors d’une fin de semaine qui aura été éprouvante émotivement. À 21 ans, il est devenu le troisième plus jeune vainqueur de l’histoire de la Formule 1 et le plus jeune avec Ferrari.

 

Leclerc prend de plus en plus ses aises chez Ferrari et ses prestations depuis quelques mois sont impressionnantes. Voilà maintenant six Grands Prix de suite qu’il bat Sebastian Vettel en qualifications. Il a déjà obtenu trois positions de tête cette saison contre une seule pour Vettel… et en Belgique, c’est plus de sept dixièmes qu’il a retranchés au temps de son coéquipier! Avec sa victoire, il n’est plus qu’à douze points de Vettel au classement des pilotes. Disons que la situation s’annonce des plus intéressantes chez Ferrari d’ici la fin de la saison. Est-ce qu’on pourrait déjà assister à un changement de garde? Surtout, est-ce que Leclerc peut être constant d’ici la fin de saison et éviter les erreurs comme en Allemagne? On sait maintenant qu’il peut obtenir des résultats, mais pourra-t-il démontrer d’ici la fin de la saison qu’il a l’étoffe, malgré son jeune âge, d’un pilote numéro un, avec toute la pression que cela comprend chez Ferrari? Il ne faut pas non plus bruler les étapes dans son cas, mais la fin de saison devrait nous donner un début de réponse à ces questions.

 

 

De l’autre côté, le Grand Prix de Belgique a aussi marqué un moment significatif pour Vettel. Cela fait maintenant un an que l’Allemand n’est pas monté sur la plus haute marche du podium, ou si vous préférez, l’équivalent d’un calendrier complet. Sa dernière victoire remonte en effet au Grand Prix de Belgique 2018. C’est la troisième fois de sa carrière que Vettel n’obtient aucune victoire sur une période d’un an. La dernière fois, c’était en 2016, année qui avait été marquée par la lutte chez Mercedes entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Et la première? C’était en 2014. Alors chez Red Bull, Vettel venait tout juste de remporter quatre championnats consécutifs et était sans contredit le numéro un chez Red Bull, mais il s’était alors fait battre par un jeune coéquipier qui arrivait avec l’équipe en Daniel Ricciardo. Coïncidence ou non, ça ressemble drôlement à ce qui se passe cette saison, vous ne trouvez pas?

 

Reste qu’il est difficile d’imaginer et d’expliquer qu’un pilote aussi talentueux puisse se retrouver sans victoire depuis un an. Il était vu comme le rival le plus sérieux à Hamilton, mais depuis un an, la rivalité est à sens unique. Depuis le Grand Prix d’Italie l’an dernier, Hamilton a amassé 445 points, soit 135 de plus que Vettel. Et encore plus impressionnant, c’est le total de victoires amassées avec 14 pour Hamilton contre aucune pour l’Allemand! Max Verstappen (310 points et 3 victoires) et Bottas (306 points et 2 victoires) ont aussi mieux fait que Vettel lors de la dernière année.

Tableau Vettel

 

Largué par son coéquipier à Spa, notamment en raison d’une dégradation élevée de ses pneus et de deux arrêts aux puits, Vettel a été contraint de jouer les seconds violons. Il a d’abord dû laisser le passage à Leclerc avant de tenter, tant bien que mal, de bloquer Hamilton pendant quelques tours. Disons que ce n’est pas le Vettel qu’on a connu chez Red Bull avec Mark Webber! Après la course, Nico Rosberg a même été jusqu’à comparer Vettel à Rubens Barrichello sur YouTube! C’est sans doute un peu (très) fort, considérant que Barrichello a laissé passer Schumi quelques fois alors qu’il filait vers des victoires. Dans le cas de Vettel, je pense qu’il a bien compris qu’il n’irait pas chercher la victoire de toute façon et qu’il valait mieux, dans ce cas, aider l’équipe. C’est bien de sa part, mais maintenant, il doit trouver le moyen d’imposer son propre rythme sur une Ferrari qui visiblement ne lui convient pas parfaitement cette saison.

 

Encore une fois, RDS vous présentera l’épreuve de ce week-end sur ses ondes. Samedi, la qualification est prévue pour 8 h 45 et dimanche, l’avant-course débutera à 8 h 30.

 

Un sport toujours dangereux

 

On oublie parfois à quel point le sport automobile est un sport dangereux. Ce week-end, Spa nous l’a remis en plein visage. Quelle tristesse de voir ce qui s’est passé au 2e tour de l’épreuve de Formule 2, samedi.

 

Anthoine Hubert impressionnait à sa première année en Formule 2. Très bon ami de plusieurs pilotes de Formule 1, dont Leclerc et Pierre Gasly notamment, le Français avait déjà récolté deux victoires, à Monaco et en France. Aucun doute qu’une des meilleures équipes de Formule 2 se serait intéressée à lui en vue de la prochaine saison.

 

Malheureusement, la vie en a voulu autrement. La justice belge enquête maintenant pour découvrir s’il y a négligence, mais de prime abord, tout porte à croire qu’il s’agit simplement d’un terrible accident, comme cela arrive parfois en sport automobile.

 

Nos pensées vont bien sûr à la famille et aux proches d’Anthoine Hubert, et aussi à Juan Manuel Correa qui a aussi été impliqué dans l’accident et qui a subi des fractures aux jambes et à la colonne vertébrale.

 

Stroll raffole du circuit de Monza