MONTRÉAL - Ce n'est pas le bourdonnement des moteurs des voitures de Formule 1 qui résonnait mercredi dans les paddocks du circuit Gilles-Villeneuve, mais plutôt celui des marteaux, des scies rondes et des outils à percussion utilisés par les centaines d'ouvriers qui s'échinaient sans relâche sur l'immense chantier.

Malgré le tintamarre incessant, amplifié par la manifestation du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal tout juste sous les gradins, le promoteur du Grand Prix de Formule 1 du Canada, François Dumontier, a tenu à assurer que les travaux allaient bon train.

« Dans les garages, en dessous, c'est presque une zone de guerre, a d'abord admis Dumontier. Il reste encore beaucoup d'équipement qui a servi à la construction des paddocks et il va falloir peinturer les planchers pour accueillir les équipes. Mais si j'avais un pourcentage à mettre sur l'état des travaux complétés, je dirais que c'est certainement entre 96 et 97 pour cent. »

C'est ce qu'il a affirmé lors de l'inauguration officielle des nouvelles installations en compagnie de nombreux dignitaires, dont la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et le grand patron de la Formule 1, Chase Carey. Ainsi, 10 mois après le début des travaux, le Grand Prix du Canada aura bel et bien lieu du 7 au 9 juin.

« Je me souviens le 3 juillet dernier, quand nous avons passé le 'bulldozer' dedans (les paddocks), a raconté Dumontier. Ça m'a fait un petit choc, parce que là je savais que nous avions atteint un point de non-retour. Il n'y a pas eu de retour, mais ç'a été un défi pour l'entrepreneur. Il y aura bien sûr de petits trucs que l'entrepreneur va devoir terminer, après l'événement, mais il n'y a rien qui mette en péril sa présentation. »

Le patron d'Octane Management a admis que la construction avait pris du retard à cause de l'hiver particulièrement rude et aussi à cause de certains travaux non conformes, notamment au toit, qui est maintenant réparé, mais a assuré que tout est maintenant en ordre. Rappelons que les travaux devaient initialement être complétés au plus tard le 30 avril. Quant aux dépassements de coûts, Dumontier a été plutôt avare de commentaires.

« C'est une question qu'il faudrait poser à la Ville, mais à ce que je sache, non (il n'y a pas eu de dépassements de coûts) », a-t-il répondu.

Le budget avait été établi à 59 millions $, mais plusieurs médias ont rapporté ces derniers mois qu'il atteindrait maintenant plus de 70 millions $.

Ces pépins n'ont pas paru préoccuper Carey, qui s'est dit impressionné par les nouvelles installations. Il les a d'ailleurs qualifiées de "tout à fait spectaculaires".

« Tout a l'air prêt. Il suffit maintenant d'un petit coup de balai, a noté Carey. Je crois que les installations correspondent exactement aux attentes que nous avions établies. Nous n'avons jamais été vraiment préoccupés parce que nous savions que l'événement est entre bonnes mains. Tout a été fait pour que ce soit un succès. »

Carey a également été invité à discuter des plans d'expansion de la F1, au lendemain de l'annonce de l'arrivée du Grand Prix des Pays-Bas à compter de 2020, et de l'impact que ceux-ci pourraient avoir sur le Grand Prix du Canada. Cependant, à la lumière de ses propos, Dumontier, qui dispose d'une entente valide jusqu'en 2029, n'a pas à être préoccupé.

« Nous tentons encore d'ajouter une deuxième course aux États-Unis, nous tenons des discussions à ce sujet, et il y a une ouverture dans le calendrier pour celle-ci, mais nous ne prévoyons pas déplacer le Grand Prix du Canada, a assuré Carey. Nous voulons d'abord établir une deuxième course aux États-Unis. »

Et de toute façon, on ne touche pas à un événement qui est populaire auprès du public. En ce sens, Dumontier a indiqué qu'en date de mercredi, sept tribunes sont complètes et une deuxième loge corporative a même été ajoutée au Mur des champions.

« C'est une bonne année. Nous associons ces résultats à deux facteurs: l'élément curiosité, provoqué par l'inauguration des niveaux paddocks, et la présence de Lance Stroll », a-t-il dit.