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RÉSULTATS

George Russell, volonté de fer et pieds sur terre

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Décrit par ses proches comme humble et intelligent, le Britannique George Russell cache une organisation et une volonté de fer qui l'ont conduit jusqu'à l'élite du sport automobile, couronnée par une première victoire en Formule 1 à 24 ans, pour sa première saison avec Mercedes.

« Je sais de quoi je suis capable et je sais ce dont je rêve. Mais il est important de ne pas se laisser emporter et prendre chaque chose en son temps. Je ne veux pas dire '' je serai champion du monde dans deux ans '', mais je crois en moi-même », assurait l'intéressé en 2019, pour sa première saison en F1. 

Le grand George (1,86 m) étonne depuis longtemps par sa maturité et son sérieux. Adolescent, il s'est armé d'un costume et d'un Powerpoint pour démontrer à Toto Wolff, patron de Mercedes, qu'il fallait le recruter dans la filière de jeunes talents du constructeur allemand..

Un coup de maître qui a fonctionné et il en fera de même pour convaincre Williams de lui donner sa chance en F1 en 2019, après ses titres en GP3 et en F2 les années précédentes.

Émotif

Comme tout bon pilote de F1, le jeune homme est rapide, intelligent et déterminé. Il est aussi méthodique, humble et émotif, fondant en larmes après avoir obtenu ses premiers points avec Williams en 2021 au Grand Prix de Hongrie. 

Chez Williams, c'est surtout en qualifications qu'il brillait - avec pour point d'orgue sa première ligne en Belgique, sous la pluie, la saison dernière.

« Au-delà de sa vitesse pure, c'est sa capacité à tout bien faire dans son tour quand cela compte qui est impressionnante », raconte le Canadien Nicholas Williams Latifi, son ancien coéquipier.

« Et il y a beaucoup de choses en dehors des qualifications dans lesquelles il excelle: la gestion des petits détails en course, plein de choses périphériques. »

Russell a aussi été brillant en remplaçant de son compatriote Lewis Hamilton, positif à la Covid-19, lors du GP de Sakhir en 2020, se qualifiant deuxième pour Mercedes avant qu'une série de mésaventures ne le prive de la victoire.

« Filtrer les conneries »

Arrivé pour de bon chez Mercedes cette saison au côté du septuple champion du monde Hamilton, c'est désormais la constance qui semble caractériser le mieux « Mister » George – et ce malgré toutes les difficultés auxquelles font face cette saison les Flèches d'argent, à la peine face à Ferrari et Red Bull. 

Quant à sa relation avec Hamilton, de 13 ans son aîné, le Britannique assure : "on travaille vraiment très bien ensemble. On a tous les deux compris que la bagarre, c'est avec les autres, pas entre nous".

À 24 ans, le natif de l'Est de l'Angleterre assure aussi être "vraiment plus fort mentalement cette année, grâce à l'expérience que j'ai accumulée pendant deux saisons". 

« Je suis aussi un pilote plus complet, avec une approche différente. Je ne m'inquiète pas trop de ce que fait Lewis, j'essaie juste de tirer le maximum de moi-même, tout en regardant ce qu'il fait, ses données, pour avoir le contexte global, ce qui déclenche parfois des discussions avec les ingénieurs. Je faisais déjà cela chez Williams », expliquait-il à l'AFP en début de saison.

En dehors des circuits, si certains pilotes s'adonnent volontiers à d'autres sports comme le golf, Russell assume « ne pas avoir beaucoup de loisirs, j'aime bien rester tranquille avec ma famille, mes amis et ma copine, pour recharger mes batteries. »

« J'apprends de plus en plus ce qui est important dans ma vie, je filtre les conneries et c'est devenu encore plus crucial depuis que j'ai rejoint Mercedes. C'est le genre de changement qui peut provoquer des bouleversements dans une vie et autour de soi. »

Mais loin de lui l'idée de perdre la face dans sa nouvelle vie auprès de l'écurie octuple championne du monde chez les constructeurs: « j'ai l'impression d'être toujours la même personne, même si certains autour de moi pourraient changer d'attitude parce que j'ai changé de statut. »