Renault a dévoilé son objectif de redevenir la quatrième force du plateau chez les constructeurs lors de la saison 2020 de Formule 1, que la marque française lançait dans son Atelier des Champs-Elysées à Paris mercredi.

« C'est un objectif réaliste, possible en respectant trois priorités: être fiables dès le début, assurer un niveau élevé de développement très tôt dans la saison et faire preuve de réalisme en piste, trois choses qui nous ont manqué l'an dernier », veut croire le team principal Cyril Abiteboul.

Celui-ci peut s'appuyer sur un duo de pilotes « revitalisé », composé de l'Australien Daniel Ricciardo, arrivé en 2019, et du Français Esteban Ocon, qui remplace cette année l'Allemand Nico Hülkenberg.

Pilote de réserve de la marque au losange en 2016, Ocon a affirmé s'être « bien intégré » après avoir passé « beaucoup de temps à discuter avec tout le monde ». Il a salué la « bonne énergie » de l'équipe et assuré avoir suivi cet hiver sa « meilleure préparation physique depuis plusieurs années. »

Ricciardo, lui, raconte avoir « beaucoup appris pendant (sa) première année » avec Renault et envisage des « manières de se rapprocher et de s'améliorer en tant qu'équipe ». « Je suis confiant que nous pouvons faire mieux avec ce que nous avons », a-t-il clamé. 

La nouvelle monoplace conçue par le constructeur tricolore, la R.S.20, n'a en revanche été présentée qu'en photos et jamais dans son intégralité. La voiture complète ne sera visible que lors des essais hivernaux de Barcelone qui commencent le 19 février.

« On s'est remis en question »

Après un « gros step en performance » en 2019, Renault a cherché à améliorer la « fiabilité » et la « longévité » de son groupe propulseur E-Tech 20, a indiqué le directeur technique moteur Rémi Taffin.

Côté châssis, « avec un niveau de performance et un développement globalement décevants l'an dernier, on s'est remis en question », n'a pas caché le directeur exécutif Marcin Budkowski. 

Si la R.S.20 est une évolution de la Renault de 2019, « il y a tout de même de gros changements au niveau de l'aérodynamique », a-t-il poursuivi, ajoutant que tout ne serait pas en place dès les essais de Barcelone et qu'un « programme de développement agressif (était prévu) sur les premières courses ».

La remise en question évoquée par Budkowski concerne également l'encadrement technique de l'équipe, avec l'arrivée récente de l'expérimenté Pat Fry au poste de directeur technique châssis.

« La construction de l'équipe est presque terminée et le management technique et sportif stabilisé », a d'ailleurs confirmé le directeur non exécutif Alain Prost.

Pour le quadruple champion du monde français, si l'objectif reste de « retrouver les podiums et à terme être de nouveau champion du monde », il faut « s'inscrire dans un calendrier plus réaliste » que celui annoncé au retour de Renault en tant que constructeur en F1 en 2016, quand la marque espérait se mêler à la lutte au sommet à l'horizon 2020.

Neuvième avec huit points en 2016, sixième avec 57 points en 2017 et quatrième avec 122 points en 2018, l'écurie française a dû se contenter de la cinquième place chez les constructeurs avec 91 unités en 2019, derrière Mercedes, Ferrari, Red Bull et McLaren.