Max Verstappen a été sacré champion du monde dimanche au terme d'un combat dantesque avec Lewis Hamilton qui fait entrer le millésime 2021 dans l'histoire de la Formule 1.

I. La riposte de Verstappen - Imola (18 avril)

Dès les essais de pré-saison, le duel s'annonce intense entre l'écurie dominante jusque-là, Mercedes, et Red Bull, qui semble avoir refait son retard, voire un peu

Une fin hollywoodienne à une saison historique!

mieux. Les prévisions se confirment lors du premier Grand Prix à Bahreïn fin mars, mais Verstappen doit laisser la tête et la victoire à Hamilton après l'avoir dépassé hors limites. Échaudé, le Néerlandais répond dès la course suivante à Imola. De la troisième place, il prend un départ idéal, dans l'aspiration de son adversaire en pole position. Sur une piste détrempée, « Mad Max » n'hésite pas à mettre deux roues dans l'herbe du bas-côté pour arriver à hauteur du Britannique au premier virage. Dans la chicane, il prend le meilleur sur Hamilton, poussé sur le vibreur. Verstappen s'impose: un partout, balle au centre.

II. Haute voltige - Silverstone (18 juillet)

Hamilton aborde « son » Grand Prix de Grande-Bretagne, avec 32 points de retard (le plus grand écart de l'année). Meilleur chrono des qualifications, il doit pourtant

Verstappen remporte un championnat miraculé

laisser la pole à Verstappen, vainqueur de la première course sprint qualificative de l'histoire de la F1 le samedi. Survoltés, les deux pilotes se lancent dans un premier tour de haute voltige. Après plusieurs tentatives, Hamilton essaie un nouveau dépassement dans le neuvième virage, « Copse ». Une feinte à l'extérieur et « Sir Lewis » plonge à l'intérieur de cette courbe ultra-rapide qu'il connaît par coeur. Verstappen ne lâche rien, mais est percuté par l'Anglais et finit sa course dans le mur de protection. Sain et sauf, c'est tout de même de l'hôpital qu'il assiste, furieux, à la victoire de son rival, malgré dix secondes de pénalité. La rivalité, auparavant policée, entre dans une autre dimension.

III. Marée orange - Zandvoort (5 septembre)

Pas vraiment de suspense en course mais une fête populaire en tribunes qui résume la ferveur que suscite Verstappen. Pour le premier Grand Prix des Pays-Bas depuis 1985, la fameuse « armée orange » envahit les gradins avec 70.000 spectateurs. Déjà présents par milliers en Autriche, en Hongrie ou en Belgique, les ultras néerlandais n'avaient cette fois pas à rouler plusieurs heures en camping-car pour soutenir le héros national. Devant les siens, Verstappen remplit son contrat avec la pole position, la victoire et la place de leader récupérée avec trois points d'avance après cette treizième manche sur 22.

IV. Neutralisés - Monza (12 septembre)

Le ton est donné dès le premier tour avec un petit accrochage sans conséquence. Mais à mi-course l'issue est toute autre. Le Britannique, qui vise une 100e victoire

en F1, sort d'un arrêt aux stands juste devant le Néerlandais. Au bout de la ligne droite, les deux voitures entrent flanc contre flanc dans la chicane. Serré par Hamilton, Verstappen grimpe sur les vibreurs, perd le contrôle de sa voiture et la voit littéralement se poser sur celle de son adversaire, protégé par le halo de sa monoplace. Les deux finissent dans les graviers et abandonnent, sans blessure malgré l'impressionnant accident. L'image résume l'âpreté de leur rivalité.

V. Récital d'Hamilton - Sao Paulo (14 novembre)

Comme à Silverstone, Hamilton arrive groggy au Brésil, avec 19 points de retard. Il va pourtant remonter sur le ring, loin d'être KO. Parti dixième après une disqualification en « qualifs » et une pénalité pour changement de moteur, mais porté par le public de Sao Paulo, il remonte à la deuxième place dès le 19e tour sur 71. Au 48e, attaqué par l'extérieur au virage 4, Verstappen défend et conduit son adversaire - et lui-même - hors des limites de la piste pendant un court instant. Le Néerlandais n'est pas sanctionné. Hamilton revient à la charge et finit par doubler à la régulière à la 59e boucle. Après cette démonstration, « King Lewis » récidive au Qatar, pour entretenir l'espoir d'un huitième titre record.

VI. Chaos - Jeddah (5 décembre)

En « qualifs » en Arabie saoudite, sur un circuit tout neuf et très étroit, Verstappen percute un muret au dernier virage. Son tour parfait est gâché, il partira 3e. Le

Déjà de la controverse au départ

Britannique, en pole, s'envole vers une course tranquille quand l'accident de Mick Schumacher interrompt la course. Au nouveau départ, c'est Verstappen qui est en tête, ne s'étant pas arrêté aux stands. Hamilton le dépasse, mais le Néerlandais parvient à reprendre les commandes en coupant le premier virage. Dans le peloton, deux crashes provoquent une nouvelle interruption. Sanctionné pour sa manoeuvre précédente, Verstappen part troisième derrière Hamilton et Esteban Ocon. Dans l'entonnoir du premier virage, « Mad Max » réussit un dépassement à haut risque. Au 37e tour, le pilote Mercedes plante sa banderille mais son adversaire conserve sa position en dépassant encore les limites. Verstappen est contraint de laisser la place: il ralentit mais son rival, surpris, le percute. Les deux monoplaces sont touchées, mais peuvent continuer. Hamilton double finalement Verstappen et prend le point bonus du meilleur tour. Au classement, il revient à égalité avant la dernière manche.

VII. Incroyable dénouement - Abou Dhabi (12 décembre)

La dernière course de la saison commence par une controverse dès le premier tour. Hamilton, deuxième sur la grille, prend un meilleur départ que Verstappen qui

Voiture de sécurité avec 5 tours à faire

tente rapidement de le repasser avec une manoeuvre osée, en plongeant à l'intérieur du virage 6. Les monoplaces des deux pilotes se touchent, obligeant Hamilton à sortir au large et à couper la chicane, pour reprendre la tête et déclencher la colère de son jeune rival néerlandais. Hamilton s'envole et semble se diriger vers son huitième titre mondial. Jusqu'à la violente sortie de piste du Canadien Nicholas Latifi (Williams), à cinq tours de l'arrivée: le temps que la monoplace de Latifi soit dégagée de la piste, la course est placée sous drapeau jaune et lorsque les commissaires redonnnent le départ, Hamilton et Verstappen se retrouvent roue dans roue. Le Néerlandais, qui vient de mettre des pneus neufs, passe rapidement en tête, devant un Hamilton médusé.

Un travail d'équipe « légendaire » de Pérez