Mercedes a retiré jeudi son appel contre les conditions controversées du sacre de Max Verstappen (Red Bull), devenu champion du monde de F1 devant le Britannique Lewis Hamilton dimanche, mais l'écurie s'estime toujours « lésée », selon son patron Toto Wolff.

Le Néerlandais pourra donc installer sans crainte chez lui le trophée qui doit lui être décerné lors du gala de remise des prix de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) jeudi soir à Paris.

Ni Hamilton, deuxième du classement des pilotes, ni Wolff, champion des constructeurs avec Mercedes, ne seront là pour le voir, tous deux ayant décidé de ne pas assister à la cérémonie.

« Devant une juridiction normale, nous serions presque assurés de gagner mais le problème avec la Cour d'appel internationale, c'est que la FIA ne peut pas noter son propre travail », a justifié le patron autrichien de Mercedes lors d'une conférence de presse virtuelle.

Wolff a néanmoins salué l'initiative de l'instance dirigeante du sport auto d'ouvrir une enquête sur les événements qui ont conduit à la victoire et au sacre de Verstappen au terme du Grand Prix d'Abou Dhabi. 

Il n'attend « pas seulement des mots mais des actions » et des « mesures avant le début de la saison prochaine » pour éviter qu'une telle situation se reproduise.

« Le sport doit primer sur le divertissement », a martelé le dirigeant, qui dénonce une « série de décisions incohérentes » de la part de la direction et des commissaires de course qui ont « provoqué des polémiques inutiles » et « polarisé » pendant toute la saison.

Hamilton « désabusé »

Interrogé sur l'état d'esprit de son pilote vedette, qui ne s'est pas exprimé depuis dimanche, l'Autrichien n'a pas caché qu'il était « désabusé ». Il veut toutefois croire qu'Hamilton « verra dans son coeur qu'il doit continuer (en F1, ndlr) parce qu'il est au sommet de sa forme, mais qu'il faudra dépasser la douleur parce qu'il est un homme avec des valeurs fortes. »

L'appel retiré par Mercedes portait sur le rejet d'une des deux réclamations qu'elle a déposées immédiatement après le GP, remporté par Verstappen devant Hamilton grâce à un choix controversé du directeur de course.

La victoire, synonyme de sacre car les deux pilotes se présentaient à égalité de points avant cette dernière manche, apparaissait promise au septuple champion du monde britannique jusqu'à l'accident de Nicholas Latifi à six tours de l'arrivée.

Le temps de dégager la Williams du Canadien, la course a été neutralisée derrière la voiture de sécurité. C'est la manière dont cette neutralisation s'est terminée à la toute fin du GP que contestait le constructeur allemand. 

D'après le point du règlement sportif de la F1 qu'il invoquait, le redémarrage se serait produit un tour trop tôt, avant la 58e et dernière boucle. Or Verstappen a doublé Hamilton dans ce dernier tour, pour décrocher la victoire et son premier titre.

Sans cela, le GP se serait terminé derrière la voiture de sécurité, sans possibilité de doubler, et le pilote Mercedes aurait été vainqueur et champion.

Dans leur décision de rejeter cette réclamation, les commissaires de course avaient estimé que « bien que l'article (en question) puisse ne pas avoir été appliqué pleinement », l'article suivant du règlement « l'emportait » en disposant que le message « la voiture de sécurité rentre à la fin de ce tour » s'applique immédiatement quand il est envoyé par la direction de course.

Mercedes demandait que le classement soit modifié « pour refléter les positions à la fin de l'avant-dernier tour ». Mais « il s'agi(ssait) d'une mesure qui, selon les commissaires, raccourcit la course rétrospectivement et n'est donc pas appropriée ».