ISTANBUL, Turquie - Passé le « moment magique » de sa 100e victoire en F1, Lewis Hamilton (Mercedes) continue en Turquie le chemin de son autre quête, celle d'un 8e titre record, avec seulement deux points d'avance sur son rival Max Verstappen (Red Bull).

La F1 se divise en deux catégories: ceux qui peuvent gagner le titre, et tous les autres. Ces dernières années, le premier de ces groupes pouvait souvent se résumer à un nom: Hamilton. Mais cette saison, après deux tiers des courses disputées, Verstappen y est bien intégré.

Avant la 16e manche sur 22, l'expérimenté britannique compte 246,5 points et le feu follet néerlandais 244,5 points. L'un court après un record historique de huit titres mondiaux, à 36 ans, l'autre après un tout premier, à 23 ans. Le premier vient de remporter sa 100e victoire en Russie, le second a déjà gagné sept GP en 2021, sur 17 au total depuis ses débuts en 2015.

À Sotchi, Hamilton avait irrité Verstappen en parlant de la « pression » liée au fait de jouer le titre pour la première fois. Interrogé à nouveau en conférence de presse sur ce surplus supposé de pression, Verstappen a encore nié: « Si à la fin de l'année on finit à la première place, évidemment ce sera une réussite incroyable et c'est pour cela que nous travaillons. Mais même si nous finissons deuxièmes, ce sera quand même une excellente saison et, au bout du compte, cela ne va pas vraiment changer ma vie ».

« Vous ne pouvez pas forcer les choses. Il faut juste travailler bien et travailler dur », a-t-il continué.

Le duel, qui a déjà accouché de deux accidents à Silverstone et à Monza, reprend au Bosphore, dans une arène assez inhabituelle: ce GP de Turquie sera le 9e du nom seulement. Visité à sept reprises de 2005 à 2011, le circuit d'Istanbul Park a accueilli à nouveau la F1 en 2020, ajouté au calendrier chamboulé par la pandémie. Comme cette saison d'ailleurs.

L'an dernier, le Grand Prix avait offert son lot de surprises, avec notamment Lance Stroll (Aston Martin, alors Racing Point) en position de tête pour la première – et seule – fois de sa carrière.

Red Bull en blanc et rouge

Mais lors d'une course chaotique, Hamilton, parti 6e, avait maîtrisé la pluie et ses adversaires pour aller égaler Michael Schumacher tout en haut du panthéon de la Formule 1 avec sept sacres. Pendant ce temps, Verstappen finissait 6e. 

Juste un week-end à oublier pour le Néerlandais, ou un mauvais présage? « Je pense que les circonstances seront assez différentes cette année, en espérant que le tarmac sera un peu plus adhérent », a-t-il déclaré.

Sous la pluie, l'asphalte refait à neuf s'était transformé en patinoire pour les pilotes il y a onze mois. Cette fois, la piste de 5,378 km a été traitée pour éviter glissades et tête-à-queue, même s'il faudra attendre vendredi et les premiers essais pour commencer à y voir plus clair.

« Je pense que nous avons compris certains des problèmes que nous avions eu (en qualifications l'an dernier, ndlr) et que nous en avons corrigé certains, donc je crois que nous sommes mieux préparés », a en tout cas estimé Hamilton, qui avait fini loin de la position de tête en 2020.

La Turquie accueille le paddock à la date prévue initialement pour le GP du Japon, annulé en raison de la situation sanitaire. Pour l'occasion, ratée, d'un au revoir à Honda devant le public de Suzuka, Red Bull avait préparé une livrée spéciale, blanche et rouge, en hommage au motoriste japonais qui quitte la F1 en fin d'année. 

Ce sera fait à distance, sur la rive asiatique d'Istanbul, avec les monoplaces de Verstappen et de son équipier Sergio Pérez, blanches au taureau toujours rouge, s'inspirant de la RA272, première Honda victorieuse en F1, lors du GP du Mexique 1965.

Quant aux monoplaces AlphaTauri du Japonais Yuki Tsunoda et du Français Pierre Gasly, également équipées de moteurs Honda, un seul mot, « arigato » (merci en japonais), sera inscrit sur l'aileron arrière.