Lance Stroll n'atteint pas la Q2

Affecté par un drapeau rouge agité au mauvais moment, le Québécois Lance Stroll s'est contenté du 18e chrono des qualifications du Grand Prix de Formule 1 du Canada, samedi. Déçu, il estime qu'il aurait pu connaître un meilleur sort sans cette neutralisation.

En vertu d'une pénalité de 10 places décernée au Japonais Yuki Tsunoda (Red Bull), Stroll prendra le départ de la 17e position. Son coéquipier Fernando Alonso s'élancera quant à lui de la sixième place sur la grille.

Alors que Stroll commençait tout juste son premier tour lancé avec les pneus médiums, le premier segment de qualifications (Q1) a été interrompu en raison de débris sur la piste. Avec des rafales qui ont embêté les pilotes tout au long de la journée, le Thaïlandais Alexander Albon (Williams) a perdu une partie de la carrosserie de la voiture dans la ligne droite.

Avec cinq minutes 30 secondes à écouler au moment de la relance, la stratégie idéale est tombée à l'eau pour Stroll. Le temps manquait pour faire monter les pneus à la température optimale.

« Pour avoir un [bon] chrono, il faut deux poussées avec ces pneus, a expliqué Stroll, visiblement déconfit. À la fin de Q2 ou Q3, c'est peut-être de bons pneus pour un seul tour lancé, mais en Q1, il faut une stratégie avec trois tours – un lancé, un de refroidissement et un lancé – et on n'a pas eu le temps.

« On a essayé un tour de préparation [avant le tour lancé], mais je savais dès le départ que ces pneus n'avaient pas la même adhérence que les pneus tendres », s'est-il désolé, tout en confirmant que son poignet droit, auquel il a été opéré il y a moins de deux semaines, se portait bien.

Le résultat est d'autant plus décevant pour Stroll que les monoplaces d'Aston Martin semblaient à leur aise sur le circuit Gilles-Villeneuve. À mi-chemin lors de Q1, le Montréalais, chaussé de pneus tendres, et Alonso, avec les gommes médiums, étaient respectivement troisième et quatrième.

Alonso, qui a eu le temps de compléter la stratégie à trois tours pour les pneus médiums, a par ailleurs grimpé en première position provisoire avant l'interruption. Le constat était donc clair: les voitures vertes préfèrent les gommes médiums à Montréal.

« À Imola, nous avions le sentiment qu'avec [ces gommes médiums], sur notre voiture, nous avions la confiance nécessaire pour pousser un peu plus », a révélé Alonso, ajoutant que les données ne montraient pas la même réalité pour toutes les équipes.

Après un début de saison difficile pour Aston Martin, ponctué de quelques coups d'éclat de Stroll sous la pluie, l'écurie de Silverstone a introduit de nouvelles pièces à l'occasion du GP d'Émilie-Romagne, qui ont augmenté la performance de la voiture, ou l'ont du moins rendu plus facile à conduire.

« Il semble que je peux pousser la voiture jusqu'à la limite à nouveau depuis quelques courses – depuis Imola – avec la dernière évolution, a fait valoir Alonso. Je me sens beaucoup plus connecté avec la voiture. J'ai de bonnes sensations avec la voiture, voyons ce qu'on peut faire durant la course. »

Le double champion du monde espagnol n'est pas dupe, toutefois: il sait malgré tout qu'il sera difficile de conserver la sixième position jusqu'au fil d'arrivée.

« Avec [Lando] Norris en septième place et [Charles] Leclerc en huitième, c'est irréaliste de penser qu'on va finir sixième, mais on a fait le travail, a-t-il déclaré. [On visera] la huitième ou la neuvième place. »

Stroll tentera dimanche de récolter au moins un point pour une sixième fois en sept courses sur l'île Notre-Dame. En 2018, alors qu'il pilotait pour Williams, il avait été contraint à l'abandon à la suite d'un accrochage avec Brendon Hartley (Toro Rosso) dès le premier tour.

Sera-t-il en mesure de se frayer un chemin jusqu'au top-10 cette fois?

« On va voir », s'est-il contenté de dire.

Vous pourrez suivre la course dès 13 h avec RDS et le RDS.ca.