La saison de Formule 1 s’est terminée il y a déjà une semaine et je vous propose donc un dernier petit tour d’horizon avec cette chronique. Au menu : quelques-unes de mes surprises et de mes déceptions. 

 

Difficile de qualifier la saison de Lewis Hamilton de « surprise », car on connaissait déjà son talent immense et on savait aussi qu’il commençait la saison comme favori. Reste que Mercedes a encore prouvé sa supériorité cette année en faisant face à la plus féroce compétition depuis le début de l’ère hybride. Chez Mercedes, on s’est adapté, on a travaillé d’arrache-pied pour améliorer la voiture tout au long de la saison, et surtout, on a élevé notre jeu de cran en fin de saison quand la pression devenait de plus en plus forte. Je ne vais pas m’éterniser sur Hamilton et Mercerdes, car vous pouvez toujours consulter ma chronique sur la saison d’Hamilton ici.

 

Pour moi, la plus grande surprise de la saison est sans aucun doute Charles Leclerc. On le savait bon, on savait aussi que son avenir se dessinait chez Ferrari... Mais franchement, c’était difficile de prévoir une progression et une adaptation aussi rapide. Toute l’année, il n’a cessé de m’impressionner. Le Monégasque a commencé la saison avec une 13e place en Australie, une 12e au Bahreïn, et une 19e en Chine. Il a terminé l’année avec cinq résultats dans les points lors de ses sept dernières courses, ne ralliant pas l’arrivée lors des deux autres. Ça démontre bien sa progression. Leclerc a inscrit 39 points, ce que Sauber n’avait pas réussi à amasser lors des quatre saisons précédentes.  

 

Il faut avouer que cela résulte aussi du fait que Sauber a progressé à vitesse grand V cette saison, commençant l’année comme l’écurie de dernière place et la terminant comme une sérieuse prétendante en milieu de peloton. Marcus Ericsson aussi en a profité, égalant la meilleure saison de sa carrière en termes de points. Par contre, il reste que neuf points, c’est bien loin des 39 de Leclerc, surtout lorsque vous avez cinq saisons d’expérience en F1. Le Suédois poursuivra sa carrière en Indycar.  

 

Parmi les autres surprises, je note aussi les performances de l’écurie Haas. Je me demandais si la formation américaine allait être en mesure de progresser à sa 3e saison en Formule 1 ou si l’effet nouveauté allait s’estomper. Finalement, Haas a doublé sa production de l’an dernier en termes de points (de 47 à 93). Surtout, l’écurie s’est établie comme une sérieuse prétendante à la 4e place des constructeurs, et ce, même si Haas a dû se contenter de la 5e place au profit de Renault. D’autant plus que le potentiel est encore plus grand chez Haas. N’oublions pas le début de saison atroce de Romain Grosjean qui n’a amassé aucun point lors des 8 premières courses, le double abandon en Australie en raison de roues mal fixées alors que les deux voitures roulaient 4e et 5e, et la disqualification de Grosjean en Italie, alors qu’il avait terminée 6e. Vraiment, c’est une grande réussite pour Haas cette saison et il faudra les prendre au sérieux l’an prochain avec l’arrivée d’un nouveau commanditaire majeur en Rich Energy.  

 

En termes de surprises, on peut aussi noter le virage à 180 degrés que Max Verstappen a donné à sa saison. À l’image de Grosjean, il s’est repris de brillante façon après un départ difficile. Après 10 Grands Prix, Verstappen avait inscrit 93 points et il était 6e au classement général. Toutefois, si on prend seulement la 2e moitié de saison, Verstappen vient au 2e rang avec 156 points, devançant même Sebastian Vettel! Le pilote hollandais a beaucoup gagné en maturité dans son pilotage. Il faudra maintenant voir si Honda pourra lui donner le moteur qu’il mérite pour se battre dans la course au titre. 

 

Finalement, il ne faut pas passer sous silence le travail de Force India cette saison. Encore une fois, l’écurie a accompli de petits miracles avec des budgets limités qui se sont même traduits par une vente de l’équipe en pleine saison. Si l’équipe avait conservé tous ses points de la saison, elle aurait terminé devant Haas au classement. Avec l’arrivée de nouveaux investisseurs et un peu plus de moyens financiers, l’écurie pourra sans doute continuer d’exprimer son talent au cours des prochaines saisons et continuer de nous surprendre.  

 

Et les déceptions? 

 

Cette saison, les déceptions auront été nombreuses. Bien sûr, on peut penser à Ferrari et à Sebastian Vettel qui n’ont pas livré la marchandise en fin de saison alors que le titre était en jeu. Ça aussi, il en a été question largement au cours des dernières semaines, que ce soit dans mes chroniques ou ailleurs. C’est maintenant l’heure de prendre un peu de recul chez Ferrari, de profiter des vacances et de revenir la saison prochaine avec le couteau entre les dents. L’arrivée de Charles Leclerc chez Ferrari pourrait aider à amener une nouvelle énergie à l’équipe, mais reste que la pression sur Vettel sera encore plus forte.  

 

Lorsqu’il est question de déceptions, impossible pour moi de ne pas penser à McLaren. Sincèrement, c’est triste de voir une équipe avec une telle histoire dans cette position. Surtout que l’année 2018 aurait dû être celle du renouveau chez McLaren avec l’arrivée de Renault comme motoriste plutôt que Honda. On s’attendait à un grand pas en avant, on se demandait même si McLaren ne se battrait pas pour le 4e rang des constructeurs. Et comment oublier l’optimisme de Fernando Alonso, qui après sa 5e place en Australie, estimait que la prochaine étape était de rejoindre Red Bull!  

 

Alonso a fait des miracles avec sa voiture, inscrivant des points lors des cinq premières courses et terminant l’année avec 50 points. Une récolte impressionnante qui camoufle à quel point l’année aura été difficile pour les Oranges. Et que dire de Stoffel Vandoorne, battu 21-0 en qualifications par son coéquipier? Sa récolte de 12 points est maigre et même s’il demeure un pilote très prometteur, ses statistiques cette saison expliquent pourquoi il ne sera pas de retour en Formule 1 l’an prochain.  

 

Difficile de ne pas comparer la situation de McLaren à celle de Williams, bien que les attentes étaient bien moins élevées chez Williams. La saison aura été un échec du début à la fin. La bonne nouvelle, c’est que ça ne pourrait pas vraiment être pire l’an prochain. Reste que les défis seront importants pour Williams avec la perte de son commanditaire principal, Martini, et le départ de plusieurs membres importants de l’équipe.  

 

Dans ce contexte, il devenait fort difficile de bien évaluer les performances de Lance Stroll. Le Canadien a eu le dessus sur son coéquipier en course et s’est distingué avec de bons départs. Toutefois, c’est Sergey Sirotkin qui a eu le plus souvent l’avantage sur Stroll en qualifications et c’est un élément que le Québécois doit continuer d’améliorer. En entrevue à Abou Dhabi, Stroll avait d’ailleurs estimé qu’il s’était beaucoup amélioré en qualifications et qu’il se sentait plus à l’aise au volant, même si les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Il faut le croire sur parole.  

 

Aucun doute, la prochaine saison sera des plus importantes pour Stroll. Avec Racing Point, il devrait avoir le matériel pour se faire justice. C’est une excellente nouvelle, mais il faudra que les résultats soient au rendez-vous. Son prochain coéquipier, Sergio Perez, a beaucoup d’expérience et Stroll pourra se mesurer aux autres pilotes en milieu de peloton. À lui de faire le travail! 

 

En terminant, j’aimerais vous remercier, chers lecteurs, d’avoir pris le temps de me lire tout au long de la saison. Avec ces chroniques, mon objectif était simplement de partager avec vous ma passion pour le sport automobile et de vous donner mon humble point de vue et mon analyse, de Grand Prix en Grand Prix. En espérant que vous avez apprécié, même si votre opinion était parfois différente de la mienne! Je vous souhaite un bon hiver et pour ceux, comme moi, qui vont s’ennuyer des courses pendant la saison morte, je vous rappelle que le championnat de Formule électrique prend son envol dans deux semaines, soit le 15 décembre!  

 

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