« Je ne pense pas qu’il y en ait un qui soit à fond dans ces tests-là », estime le pilote Ferrari, Charles Leclerc. Même s’il n’en est qu'à ses 2es essais hivernaux en carrière, le jeune monégasque pense que « tout le monde en garde un petit peu dans la poche. »

Oublions les classements et regardons ce que la première moitié des essais hivernaux nous a permis de constater.

Le plateau est relevé.

Si Ferrari semble avoir un léger avantage actuellement sur les Mercedes et les Red Bull, ces trois riches écuries sont arrivées à Barcelone bien préparées et repartent aux usines dans les prochains jours avec des tonnes de donnés récoltées dans ces journées chargées.

Alors que Toto Wolff, Lewis Hamilton et Valtteri Bottas faisaient l’éloge de Ferrari, sous les projecteurs lors des 2 premiers jours, l’écurie allemande abattait un travail colossal en piste, sans anicroche apparente et sans tambour ni trompette. Le tandem Hamilton-Bottas a réalisé 607 tours en 4 jours, contre 598 pour le duo Ferrari. C’est beaucoup plus que le jeune dynamique duo de Verstappen-Gasly qui repart du circuit de Montmelo avec moins de 400 tours de données au compteur.

Plusieurs écuries ont connu de forts moments lors des 4 premières journées. Chez Alfa Romeo, Kimi Raikkonen est tombé dans la fontaine de Jouvence en retrouvant l’écurie qui l’a lancé en 2001. L’ancien champion du monde a effectué un boulot colossal bien secondé par Antonio Giovinazzi.

De bons essais aussi pour Toro Rosso avec le revenant Daniil Kvyat et le jeune Alexander Albon, qui après être devenu une risée mondiale lors de sa toute première sortie en F1 mardi matin, a acquis une grande respectabilité avec ses chronos récoltés sur un moteur Honda en forme.

Les Haas, les Renault et les McLaren ont connu des essais en dents de scie. Mais le sommet des pointes laisse place à l’optimisme.

Si l’écurie Williams, prétendante il y a bien peu à la 4 place, est désormais recalée au dernier rang, pour l’écurie Racing Point, c’est le mystère.

Bien entendu, l’équipe du propriétaire Lawrence Stroll est dans de meilleures dispositions que l’écurie de Frank Williams. Mais Racing Point n’a pas épaté lors de la première semaine. Tant Lance Stroll que l’expérimenté et rapide Sergio Perez ont présenté des chronos quasi identiques, en roulant très peu. Leur total de 158 tours sur 4 jours représente le quart de la distance des Ferrari et des Mercedes. Bien que satisfaite en apparence, l’équipe a été accablée par 2 problèmes de fuites d’huile et d’une défectuosité du DRS. La prochaine semaine en révèlera davantage.

Bataille à 2, à 4 ou à 6?

D’abord, éliminons Pierre Gasly de l’équation, et on se retrouve à 5. Max? Ce serait fantastique, mais pas cette année!

Valtteri Bottas n’est pas satisfait de la campagne 2018 et il entend faire mieux cette année. Autant lui que son coéquipier ont parlé de leur bonne collaboration en dehors de la piste. Mais le finlandais a dû expliquer qu’en piste, l’intention de l’un était de battre l’autre. Toutefois, la dernière campagne nous a enseigné que Toto Wolff pouvait décréter des consignes d’équipe et que le retour d’ascenseur n’était pas automatique.

Pour ce qui est du champion en titre, il se dit dans la meilleure forme de sa vie. Mais ça, je l’entends régulièrement de boxeurs à la veille de combats significatifs!

La beauté de Hamilton, c’est son attachement pour son équipe. « My guys » comme il dit, et dont il se sent redevable. Particulièrement, dit-il, après un dur hiver attribuable aux modifications des règlements. Hamilton semble sincère dans sa volonté de marquer l’histoire AVEC son équipe.

Pour Ferrari, le nouveau directeur d’équipe Mattia Binotto a déjà affiché ses couleurs: Vettel est le #1. Ce choix, tout à fait logique alors que le quadruple champion du monde fait équipe avec le jeunot Charles Leclerc..

Mais le jeune pilote rêve de forcer la main de son patron. Il est jeune, mais il a du cran. Ça se constate en piste quand il se bat avec chacun des virages lors des essais hivernaux, et ça se constate aussi par la manière non négligeable dans sa manière de se présenter devant les dizaines de journalistes devant lui, les représentants de millions de tifosis à travers le monde. Rien ne l’intimide.

Leclerc ne pense pas à la pression, à l’histoire et tout ce que sa reprenne. Il pense à chaque mètre de bitume qui se présente devant lui et qu’il dévore le plus rapidement pour nourrir sa passion.