MONTRÉAL – Le rideau s’apprête à tomber sur la première année de Lance Stroll en Formule 1, alors que la 20e et dernière épreuve de la saison aura lieu cette fin de semaine à Abou Dhabi.

Si Stroll reconnaît qu’il a connu des débuts difficiles en étant notamment contraint à l’abandon lors des trois premières courses de la campagne, il se dit satisfait des progrès effectués et qui lui permettent d’occuper présentement le 11e rang du classement du championnat des pilotes.

« Avant le début de la saison, si j’avais pu signer pour la saison que j’ai eue, j’aurais signé, a-t-il avoué au cours d’un long entretien avec RDS avant le Grand Prix qui sera présenté dimanche.

« Comme première année en Formule 1, c’est assez bien. J’ai marqué un podium [à Bakou en Azerbaïdjan], commencé sur [la première ligne à Monza en Italie], et terminé dans les points dans sept Grands Prix, alors je suis très content avec l’année que j’ai eue et ce n’est pas fini! »

Pourtant, rien ne laissait présager un tel revirement de situation. Après les six premières courses, Stroll n’avait toujours marqué aucun point, tandis que son vétéran coéquipier chez Williams Felipe Massa avait fini parmi les dix premiers à quatre reprises pendant ce temps.

« C’est certain que ce n’était pas facile au début. J’ai eu des moments difficiles avec des problèmes techniques et des contacts, mais cela faisait partie de l’expérience. Je savais que dans ma première année, j’aurais des moments difficiles, a mentionné le pilote âgé de 19 ans.

« Il faut du temps dans une voiture pour comprendre les choses et cela n’arrive pas tout de suite. Nouvelles pistes, nouvelle voiture et nouveau championnat, il fallait s’adapter à beaucoup de choses. La F1, c’est le niveau le plus haut au monde. C’est très compétitif et pas facile.

« Heureusement, c’est arrivé au début du championnat et cela ne m’a pas mis dans une mauvaise position [par la suite]. À Montréal et après, les résultats ont commencé. »

Comme si le scénario avait été écrit d’avance, Stroll a inscrit ses premiers points en prenant le 9e rang du Grand Prix du Canada présenté sur le circuit Gilles-Villeneuve le 11 juin avant de terminer sur la 3e marche du podium en Azerbaïdjan deux semaines plus tard seulement.

« Jamais je n’aurais pensé que je serais sur le podium à ma première année, a-t-il avoué. C’est tellement dur de battre Ferrari, Mercedes et Red Bull. C’est compétitif chaque fin de semaine. »

Depuis ce « doublé » mémorable, Stroll a récolté des points dans 5 des 11 courses auxquelles il a participé et n’a abandonné qu’une fois, à Suzuka au Japon, en raison d’ennuis mécaniques.

« J’ai montré que j’avais ma place »

L’arrivée du Canadien chez Williams ne s’était cependant pas fait sans heurts, car son père, Lawrence, un milliardaire, aurait déboursé 40 millions $ US pour financer l’ascension de son fils à la F1 rapportait un article de la Presse canadienne paru avant le début de la saison en mars.

Les déboires de Stroll aux essais hivernaux avaient aussi donné des munitions à ses détracteurs, dont le père de Lewis Hamilton, Anthony, qui suggérait alors qu’ « atteindre les sommets ne devrait pas dépendre de qui peut se le permettre, mais plutôt de qui peut travailler dur ».

« J’avais été le plus jeune pilote à avoir gagné le championnat de Formule 3. J’étais celui qui avait remporté le championnat avec la plus grande marge, a rappelé Stroll. Je ne veux pas être cocky (arrogant), mais ce sont les faits. Je savais que j’avais fait ma place pour aller en F1.

« J’ai montré avec les résultats et les points que j’ai eus que j’avais ma place. Les gens peuvent bien regarder ce qu’ils veulent, ce n’est pas mon problème. Je me concentre sur la réalité. »

Mais le plus grand pourfendeur de Stroll a sans l’ombre d’un doute été l’ex-champion du monde Jacques Villeneuve, qui l’avait traité de « fils de riche » avant son embauche par Williams et qui ne s’était ensuite pas gêné pour souligner qu’il n’était pas assez rapide en début de saison.

« C’est quelqu’un qui ne m’a jamais supporté, a analysé Stroll. Il va toujours y avoir quelque chose avec lui. Il regarde toujours le négatif. Personnellement, je me concentre sur le positif et cherche à améliorer le négatif. Je n’ai pas de temps [à consacrer] aux gens comme lui. Il a toujours quelque chose [de négatif] à dire sur tout le monde et tous les autres pilotes. »

Après la conclusion de la saison, Stroll entend profiter des prochaines semaines pour améliorer son pilotage, notamment en qualifications, où il n’a pas nécessairement connu beaucoup de succès cette année. Il reconnaît d’ailleurs qu’il y a place à amélioration de ce côté-là. Il n’exclut également pas la possibilité de participer au 24 heures de Daytona, comme il l’avait fait en 2016.

Bilan de la première saison de Lance Stroll