MONTRÉAL - « Incroyable! Hallucinant! » L’ancien pilote Patrick Carpentier ne manquait pas de superlatifs pour témoigner de son expérience au volant d’une formule électrique vendredi midi.

Avant tout le monde, Carpentier a eu le privilège d’être le premier à parcourir le circuit de 2,75 kilomètres situé au centre-ville de Montréal et il flottait sur un nuage à sa sortie du bolide.

« Au début, je trouvais que c’était glissant et imprévisible, mais dès que les pneus sont montés en température, je n’en revenais pas à quel point c’était collant, a dit celui qui a notamment couru en Formule atlantique, Champ Car, IndyCar, NASCAR et Rallyecross au fil des années.

« J’ai effectué mes deux premiers tours comme si je roulais sur le [drapeau] jaune avec environ la moitié de la puissance et je n’en revenais pas de la puissance que la voiture dégageait! Avec un moteur à essence, c’est graduel, tandis qu’avec un moteur électrique, tout est là d’un coup! »

Carpentier a aussi été élogieux au sujet du circuit qui parcourt le boulevard René-Lévesque, l’avenue Papineau, la rue Viger Est et la rue Berri avant de revenir sur le boul. René-Lévesque.

« C’est l’un des plus beaux circuits que j’ai eu la chance de faire. Il y a un petit bout, c’est quasiment comme à Laguna Seca. a-t-il affirmé. C’est parfois hyper-serré et hyper-large. Après quelques tours, je suis convaincu que les pilotes de la Formule E vont adorer ce circuit-là. »

Un engouement jamais vu

Carpentier a tellement été emballé par son expérience, qu’il n’hésiterait pas un instant à sortir de sa retraite pour rouler à temps plein dans la série qui n’est vieille que de trois ans. Il n’est peut-être pas si loin le jour où de gros noms annonceront leur passage de la F1 à la Formule E.

« Ça me rappelle les années où des gars de F1 étaient allés courir en IndyCar. [Nigel] Mansell avait fait deux ans [en 1993 et 1994] et ç’avait été tout un choc, a expliqué Carpentier. De toute l’histoire des courses, je n’ai jamais vu un engouement comme celui-là pour une série.

« Et le succès d’une série, ce n’est pas compliqué : ça dépend de combien les manufacturiers vont injecter d’argent. Ç’a toujours passé par là et ça va toujours passer par là. Quand les manufacturiers ont décidé de se retirer du Champ Car, ça n’a pas été long et ça s’est terminé.

Les voitures foulent la piste du ePrix de Montréal

« En ce sens, le pari du maire de Montréal Denis Coderre est incroyable, parce que le prix pour avoir cette série-là dans cinq ans ne sera pas le même qu’aujourd’hui. Avec les manufacturiers qui arrivent, l’argent suit. Et qui aime l’argent? Les pilotes! Il va y en avoir qui vont traverser. »

L’enthousiasme de Carpentier n’est pas forcément utopique, car Audi, BMW, Mercedes et Porsche ont récemment annoncé leur adhésion à la Formule E et rejoindront Renault et Jaguar qui y sont déjà. Les grands manufacturiers cherchent évidemment à soigner leur image, mais leur implication est nécessaire s’ils veulent survivre à la révolution annoncée de leur industrie.

Patrick Carpentier nous explique le déroulement de la Formule E