Le samedi 13 septembre débutera une nouvelle ère du sport automobile, avec le lancement du Championnat du monde FIA de Formule E.

E comme électrique.

Une série de courses de monoplaces 100% électriques. Un regard vers l’avenir du sport motorisé?

Il s’agit d’une série importante pour la Fédération Internationale de l’Automobile.

Le monde du sport motorisé ne peut se cacher la tête dans le sable et doit faire des efforts pour participer à une diminution de l’utilisation du pétrole. Surtout pour des raisons écologiques.

Déjà les Formules Un de 2014 utilisent 40 % moins d’essence que l’année dernière. Grâce à deux systèmes de récupération d’énergie, le groupe propulseur produit autant de puissance qu’auparavant (760 ch).

Les prototypes qui participent aux 24 Heures du Mans sont aussi des voitures hybrides.

La Formule E a pour but de démontrer qu’une voiture de course électrique peut être amusante, rapide et sécuritaire. Et attirer un nouveau public, plus jeune, plus conscient des enjeux écologiques qui les attendent dans les prochaines années.

Et pour atteindre ces objectifs, la FIA et les organisateurs ont mis le paquet. Pour une toute nouvelle série, le niveau est remarquablement élevé, et ce à tous les niveaux : participants, voiture, organisation.

Dix écuries

Parmi les dix écuries inscrites (nombre limité pour assurer la qualité du peloton), cette nouvelle série a réussi à attirer quelques grands noms.

L’on retrouve ainsi des gens comme :

- Alain Prost, quadruple champion du monde de F1 (associé à DAMS, une écurie reconnue en F3000 puis en GP2)
- Jarno Trulli, l’ex-pilote de F1 (Trulli Formula E Team)
- Michael Andretti (Andretti Autosport)
- Jay Penske, fils de Roger et propriétaire d’une écurie IndyCar jusqu’à l’an passé (Dragon Racing)
- l’écurie Venturi, dont l’un des propriétaires est Leonardo DiCaprio, et qui est détentrice du record de vitesse avec un véhicule électrique (495 km/h avec la Venturi VBB-2.5 en 2010)
- Aguri, ex Super Aguri de F1

Vingt pilotes

La majorité des pilotes ont fait de la F1 et/ou obtenu des résultats probants dans d’autres catégories :

- Jarno Trulli, Nick Heidfeld : deux très bons ex-pilotes de F1

- Sebastien Buemi, Jaime Alguersuari, Bruno Senna, Frank Montagny, Lucas Di Grassi, Nelson Piquet Jr, Jérôme d’Ambrosio, Karun Chandhok,

tous des ex-pilotes de F1

- Oriol Servia et Katherine Legge, pilotes IndyCar

- ainsi que Antonio Felix Da Costa, un espoir de la filière Red Bull; Stéphane Sarrazin, pilote Toyota en prototype; Sam Bird, issu du GP2 et pilote d’essai Mercedes F1

Série monotype

La Formule E est une formule monotype, puisque tous les pilotes utilisent une voiture identique. Qui a un beau look.

Andretti Formule E

La Spark-Renault SRT_01E est assemblée par la compagnie Spark, créée spécialement pour ce championnat. Le propriétaire est Frédéric Vasseur, patron de l’écurie ART en F3 et GP2 (qui a fait gagner les Hamilton, Rosberg, Sutil, Vettel, Grosjean, Hülkenberg, Bianchi, Bottas, Magnussen).

La monocoque est fabriquée par Dallara (fabricant spécialisé qui a déjà construit des F1 et qui réalise les actuelles monoplaces d’IndyCar).

Des écuries de F1 sont aussi impliquées:

- McLaren (via McLaren Electronics System) fournit le moteur électrique et les systèmes électroniques

- Williams (via Williams Advanced Engineering), la batterie

- Renault, l'intégration des systèmes

- et Michelin, les pneus rainurés de 18 pouces, capables de rouler tant le sec que sous la pluie.

La batterie peut produire 200 kilowatts, l'équivalent de 270 chevaux. Pour les courses, l’usage sera limité à 150 kw (202,5 ch).

Accélération: 0 - 100 km/h en 3 secondes

Vitesse maximum: limitée à 225 km/h

Poids de 888 kg.

Évidemment, il faudra s'habituer à un nouveau son. Un sifflement provenant de la transmission, qui peut se comparer au bruit d’une avion de chasse à réaction qui roule sur une piste d’aéroport. Avec un niveau de 80 décibels, l’équivalent d’une voiture de rue.

Aux quatre coins du monde

La FIA et les organisateurs ont concocté un calendrier sortant de l’ordinaire, soit de septembre à juin.

Les dix courses de la série seront disputées sur des circuits urbains au cœur de grandes cités comme Beijing, Buenos Aires, Miami, Monaco, Berlin et Londres. Ainsi que quelques endroits exotiques : Putrajaya en Malaisie, Punta del Este en Uruguay. Et une ville de sport automobile : Long Beach.

Les pistes mettront l’accent sur l’habileté des pilotes, avec des tracés plutôt sinueux.

Chacun des 10 événements se déroulera sur une seule journée, avec essais libres le matin, qualifications en début d'après-midi (quatre séances de 10 minutes avec cinq pilotes) puis la course en fin d'après-midi.

La série a adopté la procédure de départ arrêté pour le lancement des épreuves, qui seront d’une durée de 55 minutes.

Particularité en cette année inaugurale: les pilotes s’arrêteront à la mi-course pour changer de voiture (question d’autonomie de batterie). Hé oui : il y aura un total de 40 voitures dans les garages!

Pour impliquer les amateurs de course, la série a inventé le “FanBoost”. Les gens sont invités à voter pour leur pilote favori et les trois ayant récolté le plus de votes auront droit au Fan Boost durant la course, à savoir une période de 5 secondes pendant laquelle ils pourront disposer de 180 kw (243 ch) au lieu de 150 kw (202,5 ch).

Vous pouvez d’ailleurs voter dès maintenant pour aider votre pilote favori dans la première course, sur le site Internet de la série (www.fiaformulae.com).

La Formule E, c’est novateur. C’est audacieux.

C’est surtout complètement différent de tout ce que le sport motorisé a pu offrir jusqu’à maintenant. Il faut donc aborder cette série avec l’esprit ouvert, car ce n’est qu’un début, considérant que cette technologie va évoluer rapidement.

Espérons que le courant va passer entre la Formule E et les amateurs de course.

Championnat du monde FIA de Formule E
Première course : Beijing
Samedi 13 septembre
10 h 25 à RDS