MONTRÉAL - Le rideau vient de tomber sur la troisième saison d’existence du Championnat de Formule électrique (FE) avec la présentation de l’ePrix de Montréal, et sportivement parlant, tous les acteurs impliqués peuvent encore une fois se vanter d’avoir connu beaucoup de succès.

Un troisième champion différent, le Brésilien Lucas di Grassi, a été couronné et comme cela avait été le cas pour les deux campagnes précédentes, son identité n’était toujours pas connue avant le départ de la dernière épreuve qui était tenue pour la première fois dans la métropole.

L’écurie Renault e.dams a remporté le championnat des constructeurs pour la troisième fois, mais sa marge de manœuvre fond comme neige au soleil d’année en année. De 61 points en 2014-2015, elle est passée à 49 points en 2015-2016 et à seulement 20 points en 2016-2017.

Et alors que di Grassi et son éternel rival Sébastien Buemi ont animé le spectacle en enlevant cinq des six premières courses de la saison, il est devenu évident que d’autres pilotes sont prêts à se joindre à la fête, puisqu’il y a eu cinq gagnants distincts lors des six dernières manches.

«  [José Maria Lopez, Felix Rosenqvist et Jean-Éric Vergne] ont considérablement amélioré le plateau, a d’ailleurs dit di Grassi au sujet de ceux qui sont montés sur le podium dimanche. Tous les pilotes sont très bons, mais ces trois-là ont été particulièrement forts en fin de campagne. »

À leur première année en FE, Lopez et Rosenqvist ont en effet été brillants. L’Argentin a fini dans le top-5 de quatre de cinq dernières épreuves auxquelles il a participé, tandis que le Suédois a pris le troisième rang du classement général grâce à trois deuxièmes places et une victoire.

Quant au Français Vergne, un ancien de Toro Rosso en Formule Un qui en était à sa troisième saison en FE, mais à sa première avec la nouvelle équipe chinoise Techeetah, il a conclu au deuxième rang à quatre reprises avant de finalement triompher pour la première fois dimanche.

Peu de pilotes (Buemi, di Grassi, Jérôme d’Ambrosio et Nicolas Prost) ont été déjà confirmés en vue de la prochaine saison qui devrait se mettre en branle au début décembre à Hong Kong, sauf qu’avec la prise de contrôle d’ABT Schaeffler par Audi qui a déjà été annoncée et l’entrée en scène de BMW, Mercedes et Porsche dans un avenir rapproché, les volants seront convoités.

« C’est un championnat qui est vraiment compétitif et nous ne pouvons plus nous permettre de faire la moindre erreur, d’avoir le moindre problème, a reconnu le copropriétaire de Renault e.dams Alain Prost. Le niveau est de plus en plus élevé. Il nous faut être réguliers et constants. »

Côté technique, le principal changement en 2017-2018 sera l’augmentation de la puissance des moteurs, qui passera de 170 à 180 kilowatts. Mais la véritable révolution aura toutefois lieu en 2018-2019 alors que la puissance passera à 250 kW et que l’autonomie des nouvelles batteries n’obligera plus les pilotes à changer de monoplace en cours de course pour franchir la distance.

« Je soutiens à 200 pour cent le maire »

Même si la présence de la FE à Montréal a généré son lot de critiques au cours des dernières semaines, cela n’a pas du tout empêché Prost et son partenaire Jean-Paul Driot de livrer un vibrant plaidoyer en faveur de l’épreuve tenue dans le quadrilatère formé du boulevard René-Lévesque, de l’avenue Papineau et des rues Viger Est et Berri dans l’arrondissement Ville-Marie.

« C’est certainement l’un des meilleurs circuits que nous avons eus cette saison. J’espère que la polémique sera arrêtée pour le futur, a déclaré Prost. Je crois que le concept de la FE est fait pour les centres-villes. C’est évident qu’elle n’est pas adaptée pour un long circuit comme le Circuit Gilles-Villeneuve. Le spectacle que nous avons donné sur ce tracé est exceptionnel. »

« Pour moi, c’est le meilleur circuit que nous avons eu cette saison et l’un des meilleurs depuis les trois saisons, a renchéri Driot. L’organisation a été sans failles et c’était très intéressant de venir ici à Montréal, parce que l’accueil du public québécois est toujours aussi chaleureux.

« Il y a eu de la polémique au chapitre des embouteillages, mais c’est un petit peu le prix à payer pour faire comprendre aux gens que demain, ils trouveront plus normal de se promener en voiture électrique. Je soutiens à 200 pour cent le maire de Montréal pour avoir tenu et résisté. »

Denis Coderre rencontrera d’ailleurs les membres de la presse lundi pour dresser le bilan de la première édition de l’événement, qui sera de retour pour une deuxième année les 28 et 29 juillet prochains. Il sera intéressant de connaître les plans des organisateurs, car les travaux préparatoires à la construction de la nouvelle Maison de Radio-Canada commenceront le 7 août. Les garages et le centre des médias étaient situés précisément là où sera érigé le futur bâtiment.