Le pilote québécois Alex Tagliani a commenté le décès de son ancien coéquipier, Justin Wilson, à la suite d’une blessure à la tête qu’il a subie lorsqu’il a été atteint par un débris en piste lors de l'épreuve de la série Indycar au Pocono Raceway dimanche. Tagliani espère que cet incident tragique deviendra une source de motivation afin d’améliorer la sécurité des pilotes.

Le pilote britannique avait été atteint par un débris de la voiture de Sage Karam, après que celui-ci ait heurté le mur. Il avait alors été transporté à un hôpital de Pennsylvanie en hélicoptère. Wilson a succombé à ses blessures lundi, alors qu’il reposait dans un coma. Il était âgé de 37 ans.

La nouvelle a attristé le pilote de Lachenaie qui l’avait côtoyé à plusieurs occasions, en plus d’avoir été son coéquipier en 2007 pour l’écurie Rocketsports en Champ Car.

« C’était un homme aimé de tous, très souriant. J’ai eu de longues discussions avec lui dans les paddocks à savoir comment améliorer la série, la sécurité en piste parce qu’il faisait beaucoup de voyage entre les courses pour tenter d’améliorer la sécurité, souligne Tagliani. Il faisait également le lien entre les promoteurs et les pilotes. »

Le Québécois a aussi eu une pensée pour la famille de Wilson, alors qu’il laisse dans le deuil sa femme et ses deux filles.

« C’est triste de penser que l’on perd quelqu’un qu’on a côtoyé aussi longtemps dans le sport. En même temps, ce qui m’affecte le plus, ce sont ses proches qu’il laisse derrière, confie Tagliani. Aujourd’hui ça m’affecte encore plus parce que j’ai une petite fille de quatre mois à mes côtés et ça me donne une différente perspective de la vie. C’est vraiment triste ce qui arrive à sa famille. »

Cependant, l’ancien coéquipier de Wilson espère que des mesures seront prises par la suite afin de se pencher sur la question de la sécurité en piste.

« Un incident comme celui-ci, ça n’arrive pas seulement  pour nous attrister, mais pour nous donner un coup de pied dans le derrière et pour tenter de donner une atmosphère plus sécuritaire aux pilotes, souligne le pilote de Lachenaie. Plusieurs vont se cacher derrière la malchance et le fait d'être au mauvais endroit au mauvais moment. C’est vrai que cinq secondes après ou avant il n’aurait pas été frappé par le débris. On ne peut toutefois pas seulement se cacher derrière la malchance, il y a sûrement des améliorations à faire dans le futur. »

« J’espère que l’on va se pencher sur l’amélioration de la sécurité des pilotes, car si on ne le fait pas, ce serait un manque de respect envers la vie d’un pilote que l’on vient de perdre. Il en est de notre devoir, précise-t-il. Il faut mettre de l’effort, prendre le tout comme un coup de pouce, une inspiration pour faire quelque chose de bien. Si on s’assoit sur nos lauriers, qu’on se tourne les pouces, qu’on ne fait rien et qu'on oublie, ce serait triste. »

Même si la passion pour la course automobile est toujours présente, le pilote québécois a précisé avoir dorénavant une perspective différente de son sport et de la vie à la suite de cet événement.

« On est passionné en tant que pilote par la course automobile. C’est une drogue dans nos veines. En raison de toutes les énergies, les efforts, la sueur, les sacrifices, les pleurs que l’on met dans notre vie pour avoir la chance d’être pilote automobile, confie Tagliani. Si demain matin j’ai une offre pour courir en Indycar et les conditions sont bonnes, c’est sûr que je ne refuserai pas. C’est mon gagne-pain et je sais que ma femme va respecter ça. Par contre, je n’accepterais pas un volant actuellement en Indycar à n’importe quel prix parce que je n’en ai pas besoin. »