LOS ANGELES - Le Championnat IndyCar change d'ère cette fin de semaine à Saint Petersburg, en Floride, lors du coup d'envoi de la saison 2018 avec une nouvelle monoplace destinée à réduire les coûts et à rendre les courses plus spectaculaires.

Durant l'intersaison, l'IndyCar a fait sa révolution : le championnat de monoplaces le plus populaire aux États-Unis a conservé le concept du chassis unique, produit par Dallara, mais l'a complétement transformé, en l'affinant et en y ajoutant un ensemble aérodynamique commun à toutes les écuries.

Résultat, « la nouvelle monoplace tape tout de suite dans l'oeil. Il y a moins d'effet de sol, de l'ordre de 20 %, ce qui remet les pilotes au premier plan et va leur permettre de montrer ce dont ils sont capables », a résumé Jim Campbell, dirigeant de Chevrolet, l'un des deux motoristes de l'IndyCar avec Honda.

« Le futur s'annonce radieux : tout le monde va bénéficier de ces changements, les spectateurs vont assister à la meilleure saison depuis longtemps », a renchéri Henio Arcangeli, vice-président de la filiale américaine d'Honda.

Programmée depuis 2015, cette révolution est capitale pour l'IndyCar qui espère attirer d'autres constructeurs et qui doit faire face à la concurrence du Championnat Nascar et aux ambitions américaines de la Formule 1.

Elle a déjà convaincu trois nouvelles écuries de rejoindre les paddocks dès cette saison.

Malgré tous ces changements, un nom domine les pronostics des observateurs avant la première des 17 courses au programme : Penske.

L'écurie du légendaire Roger Penske a remporté trois des cinq derniers titres avec trois pilotes différents!

Pagenaud « plus motivé que jamais »

« L'écurie Penske est forte dans toutes les situations, que le réglement change ou pas. Elle opère à ce niveau depuis 50 ans et elle est toujours à la lutte pour la victoire », a prévenu Josef Newgarden, sacré en septembre dernier champion IndyCar à 27 ans dès sa première saison avec Penske.

L'Américain, vainqueur de quatre courses en 2017, s'attend toutefois à des surprises, au moins lors des premières semaines.

« C'est l'IndyCar, il y a toujours plusieurs vainqueurs possibles pour chaque course et personne ne s'est encore retrouvé en configuration course avec cette monoplace, chaque circuit présente un challenge différent", a-t-il rappelé.

Le principal danger pourrait venir de ses deux coéquipiers, le Français Simon Pagenaud et l'Australien Will Power.

Pagenaud, sacré champion en 2016 et vice-champion en 2017, est sous le charme de sa nouvelle voiture : « Elle demande plus de finesse et plus de précision, la finesse en particulier, cela convient mieux à mon style de pilotage », a-t-il assuré.

Autre motif d'optimisme, une intersaison où il a pu couper, sans les obligations qu'un titre de champion impose.

« J'ai eu plus de temps pour me reposer, ma motivation est plus forte que jamais, je m'amuse encore plus au volant », a prévenu le Français.

En se concentrant sur deux pilotes, le Néo-Zélandais Scott Dixon et le Britannique Ed Jones, et non plus quatre, l'écurie Chip Ganassi, motorisée elle par Honda, pense pouvoir faire trébucher Penske.

Comme chaque saison, le rendez-vous le plus attendu aura lieu fin mai avec la 102e édition des légendaires 500 miles d'Indianapolis : depuis 2010, Penske, écurie-référence de l'IndyCar ne s'est imposé qu'une seule fois (2015) sur le mythique circuit ovale d'Indy.