De tous les sports organisés sur la planète, la course automobile – avec le cyclisme – est l’un de ceux qui s’accrochent le plus à une éventuelle reprise de ses activités dans un avenir rapproché, alors que la pandémie de coronavirus ne semble pas du tout prête de s’estomper sur la planète.

La Formule 1 et la NASCAR ont déjà annoncé l’annulation ou encore le report d’épreuves, mais la première espère toujours présenter un calendrier réduit de 15 à 18 courses en 2020, tandis que la deuxième entretient l’espoir en n’ayant remis tous ses événements que jusqu’au 3 mai.

Sur la scène nationale, la série Pinty’s continue d’agir comme si de rien n’était et aucune mise à jour n’a encore été faite au moment d’écrire ces lignes. Mais si le coup d’envoi à la saison était donné comme prévu le 17 mai au Canadian Tire Motorsport Park (Mosport) de Bowmanville, en Ontario, il serait marqué par l’absence d’un acteur de premier plan sur la ligne de départ.

Le champion en titre de la série Andrew Ranger a en effet annoncé qu’il ne sera pas en mesure de conduire sa Dodge no 27 en 2020 à cause du désistement de son partenaire principal Mopar, qui a sabré dans tous ses programmes de commandites il y a un petit peu plus d’une semaine.

Ranger n’a pas été du tout pris par surprise par cette décision, au contraire, lui qui anticipait un important ressac après l’annonce de la suspension des activités des trois grands constructeurs automobiles américains – General Motors, Ford et Fiat Chrysler Automobiles – le 18 mars dernier.

« C’était dans l’ordre logique des choses. Après les usines, ç’allait être tout ce qui vient ensuite, dont les commandites, a mentionné le pilote de Roxton Pond en entrevue téléphonique avec RDS.ca. J’ai été le premier à l’annoncer, mais je ne serais pas surpris s’il y en avait d’autres... »

De par sa nature même, le sport automobile oblige continuellement ses athlètes à conclure des partenariats avec des entreprises afin de réunir les fonds nécessaires pour s’installer derrière le volant d’une voiture. L’exercice a toujours été périlleux, il devrait l’être encore plus à l’avenir.

Si certains ont déjà confié qu’ils pourront continuer à profiter de l’appui de leurs partenaires, d’autres devront attendre les décisions de dirigeants qui œuvrent au sud de la frontière pour espérer récupérer l’argent qui leur permet de courir. Alors que plusieurs observateurs anticipent le pire pour l’économie américaine, les pilotes canadiens ne seront évidemment pas une priorité.

« Il pourrait même ne pas y avoir de série [Pinty’s] du tout [cette année], fait remarquer le pilote âgé de 33 ans. La F1 et la NASCAR repoussent et repoussent leurs dates, mais j’ai l’impression que la population est davantage dans le mood de se sauver que d’aller aux courses. C’est certain que c’est une situation qui n’est pas évidente pour personne. Il n’y a pas grand-chose à faire...

« Je sais qu’il n’y a rien qui m’empêcherait d’aller courir avec une autre équipe cette saison, sauf qu’en même temps, tout le monde court après l’argent. La première course de la saison n’a pas encore de commanditaire en titre. C’est la même chose pour le Grand Prix du Canada, donc... »

Ranger ne pourra donc défendre son titre acquis de justesse (14 points) devant Kevin Lacroix en 2019. La saison 2020 de la série Pinty’s devait compter 13 courses réparties du 17 mai au 26 septembre avec des arrêts en sol québécois à l’autodrome Chaudière (27 juin), au Grand Prix de Trois-Rivières (9 août) et au circuit ICAR de Mirabel (12 septembre) – de retour au calendrier après 2 ans d’absence. Un montant minimal record de 10 000 $ – 11 000 $ à Trois-Rivières et 25 000 $ à Oshweken – devait également être remis au vainqueur de chacune des épreuves.