PARIS (AFP) - L'Italien Jarno Trulli ne terminera pas le Championnat du monde de Formule 1 chez Renault, l'écurie française a en effet annoncé mardi soir qu'elle se séparait de son pilote avant les trois derniers Grands Prix de la saison (Chine, Japon, Brésil).

Le nom du remplaçant a même été donné, celui du Canadien Jacques Villeneuve présent à Silverstone où des essais ont lieu actuellement avant le déplacement à Shanghai. Un siège a d'ailleurs été moulé aux dimensions du pilote québécois mardi soir pour deux jours d'essais mercredi et jeudi.

"Nous avons trouvé un accord pour que Jacques (Villeneuve) effectue les essais à Silverstone mercredi et jeudi pour l'écurie Renault. Ces essais pourraient amener Jacques à rejoindre l'équipe pour les trois dernières courses de la saison, à commencer la semaine en Chine", a indiqué Flavio Briatore, le directeur général de Renault.

Champion du monde en 1997 avec Williams-Renault, Villeneuve est actuellement en attente d'un volant pour la saison prochaine. Retour chez BAR-Honda en cas de départ confirmé de Jenson Button chez Williams, le bureau de reconnaissance des contrats se réunissant le 26 septembre prochain pour débattre du sujet ? Ou remplacement chez Sauber de Giancarlo Fisichella en partance... chez Renault pour 2005 ?

Villeneuve... ou Montagny

Une décision sera prise ensuite à l'issue de ces deux jours d'essais. Si l'option Villeneuve ne fonctionnait pas, ce serait alors le Français Frank Montagny, pilote essayeur, qui remplacerait Trulli pour les trois dernières courses.

Depuis l'annonce en juillet de son départ de chez Renault en effet, Jarno Trulli connaissait un énigmatique passage à vide, confirmé encore au Grand Prix d'Italie, dimanche à Monza. En dépit d'un avenir assuré chez Toyota l'an prochain.

Dixième à l'arrivée, Trulli n'avait jamais pu se hisser au niveau de son coéquipier espagnol, Fernando Alonso, en lutte pour le podium avant d'effectuer un tête-à-queue. Et pourtant, l'Italien n'avait-il pas apporté à Renault la victoire à Monaco ? N'avait-il pas réussi la pole position encore en Belgique, il y a quinze jours ?

Depuis plusieurs semaines pourtant, depuis le podium manqué à Magny-Cours début juillet notamment, le ressort s'était cassé entre Trulli et l'équipe, avec Flavio Briatore notamment.

Le pilote italien ne parvenait plus à se mêler aux batailles en tête des courses. Dimanche soir à Monza, Briatore soulignait la difficulté de conserver la deuxième place au Championnat constructeurs avec une seule voiture compétitive, celle de Fernando Alonso, confirmant ainsi un peu plus le malaise existant entre Trulli et Renault.

Dès dimanche

"Ce Grand Prix a été difficile pour moi, déclarait le pilote dimanche soir. J'ai eu du mal au début de la course lorsque l'adhérence était précaire. Je ne trouvais pas mon vrai rythme et je ne sentais pas bien le comportement de ma monoplace. Au fur et à mesure que la piste s'asséchait, ça allait mieux mais la voiture restait difficile".

Dès dimanche, la probabilité d'un départ anticipé de Trulli était envisagée. D'ailleurs, interrogé à ce propos dimanche matin avant le course italienne, Patrick Faure, président de Renault Sport, n'avait pas apporté un démenti catégorique.

"Pour le moment, ce n'est pas d'actualité. Normalement, Jarno est avec nous jusqu'à la fin de la saison. Il faut qu'il nous apporte les points dont on a besoin", avait simplement répondu le patron de Renault.

Le pilote italien, ayant erré en milieu de peloton toute la course, n'avait pas répondu à l'attente de ses employeurs, Renault perdant sa deuxième place au profit de BAR-Honda. Dès lors, le sort de Trulli était réglé. Son siège chez Renault devenait éjectable.

Le divorce a été consommé mardi soir.