La présence de Julian Alaphilippe, surprenant maillot jaune du Tour de France avant la dernière semaine, « a changé la manière dont ce Tour est couru », a constaté lundi Dave Brailsford, le patron de l'équipe Ineos, assurant malgré tout que « la régularité va finir par payer ».

« Alaphilippe a gagné du temps avec style, il a changé la manière dont les équipes courent. C'est lui, le changement principal de ce Tour de France », a expliqué le patron de l'équipe du tenant du titre Geraint Thomas et de l'espoir colombien Egan Bernal en conférence de presse à Nîmes lors de la deuxième journée de repos.

« Il a créé un effet domino », a-t-il dit pour expliquer la situation inhabituelle de ce Tour, où aucune formation ne contrôle la course, contrairement aux dernières années d'hégémonie de l'ex-équipe Sky.

Selon le manager britannique, « c'est un casse-tête pour toutes les équipes. Elles doivent essayer de se débarrasser de lui tout en s'occupant des favoris du classement général. Cette problématique rend la course complètement différente ».

Le Français, qui compte 1 min 35 sec d'avance sur son dauphin Thomas, est-il toujours une menace malgré ses quelques secondes perdues dimanche dans l'ultime étape pyrénéenne? « Qui aurait prédit (qu'il sortirait en jaune des Pyrénées)? », a répondu Brailsford, entouré par ses deux leaders. « S'il venait à gagner ce Tour, ce serait l'un des plus grands coureurs de tous les temps. »

Quant à la relative faiblesse de son équipe, Brailsford l'explique d'une part par la surprenante Grande Boucle d'Alaphilippe, mais également par l'absence de Chris Froome, gravement blessé en marge du Dauphiné mi-juin.

« Chris ne court pas, et c'est clair que cela a un impact sur notre équipe, même s'il n'avait pas gagné l'an dernier », a détaillé le manager britannique, sans s'affoler.

« La régularité va finir par payer, a-t-il assuré. On va réagir à cette situation minute après minute, il faudra être opportuniste avec cela. »

À ses côtés, Geraint Thomas a paru rassuré. « J'ai eu une journée difficile sur le Tourmalet mais hier (dimanche) j'ai très bien terminé. Je suis très impatient d'arriver aux Alpes. Pour gagner un Grand Tour, il faut être présent de bout en bout », a assuré le Gallois, en confiance après « une bonne préparation en altitude à Tenerife. »

« Il y a plus d'une manière de gagner le Tour », a-t-il ajouté, interrogé sur la présence moins totale de son équipe Ineos à l'avant en montagne. « Egan est cinquième et moi je suis deuxième. Ok, on n'est pas en jaune, mais on est en position forte. »