Un retour pour Remco Evenepoel après de sévères blessures
Remco Evenepoel effectuera vendredi sur la Flèche brabançonne son retour à la compétition quatre mois après son grave accident à l'entraînement et le combat « la plus difficile » de sa carrière.
« Le chemin pour arriver là où je suis aujourd'hui a été très dur et éprouvant. Sans aucun doute, c'est le combat le plus difficile de ma vie jusqu'à présent. Mentalement et physiquement, je peux honnêtement dire que j'ai touché le fond. J'étais sous terre. J'ai vraiment douté de mon avenir », a-t-il révélé cette semaine sur Instagram.
« Après quelques semaines de convalescence, nous avons constaté une lésion nerveuse à l'épaule qui n'est pas encore totalement guérie. Si j'étais joueur de basket, de tennis ou de volley, ma carrière serait terminée », a-t-il dit, expliquant qu'il roulerait désormais avec un ruban de renforcement au niveau de l'épaule.
En décembre dernier, le double champion olympique à Paris (contre-la-montre et course en ligne) percutait à vive allure la portière d'une camionnette de la poste belge. Bilan: une fracture compliquée de l'épaule droite.
Un nouveau coup du sort pour le prodige belge de 25 ans, qui n'a jamais connu une saison sans chute depuis ses débuts professionnels, à l'exception de 2022, année de son doublé Vuelta/Championnat du monde.
Le 15 août 2020, il s'était relevé avec une fracture du bassin après une terrible gamelle sur le Tour de Lombardie. En avril 2024, il avait encore mis à l'épreuve sa capacité de résilience après s'être fracturé la clavicule et l'omoplate droites au Tour du Pays basque.
Face à Pogacar à l'Amstel
Ces expériences douloureuses lui ont, dit-il, permis de revenir « au moins aussi fort qu'avant ».
« Avec Oumi (son épouse, ndlr) nous avons beaucoup prié. J'ai découvert la foi. L'Islam. Pour moi, ce fut un point d'ancrage dans cette période de ma vie », a-t-il encore dit.
Vendredi, les 162 kilomètres d'un parcours exigeant dans la banlieue de Bruxelles serviront de révélateur.
« Remco, c'est Remco, il ne vient pas pour finir 34e » d'une course qu'il dispute pour la deuxième fois (6e en 2022), selon son entraîneur Koen Pelgrim.
Parmi ses adversaires figure notamment son compatriote Wout Van Aert qui ambitionne de sauver son printemps après les revers de ces dernières semaines (4e au Ronde et à Roubaix).
Evenepoel, qui a fait du Tour de France le grand objectif de sa saison, enchaînera avec les trois classiques ardennaises: l'Amstel, la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège.
Dès dimanche à Valkenburg, il retrouvera sur sa route Tadej Pogacar. Le champion du monde slovène, auteur d'une campagne flandrienne majuscule (vainqueur du Tour des Flandres et deuxième à Roubaix), est dans la forme de sa vie. Un duel qu'Evenepoel « attend avec impatience ».
« Pogacar est une source d'inspiration, c'est le meilleur depuis Merckx. Mais je dois pouvoir le battre, mon équipe ma paie pour ça », a embrayé Evenepoel qui a « bien sûr regardé les classiques flandriennes ».
« C'était spécial de voir Van der Poel et Pogacar à la lutte. Cela m'a motivé à me surpasser lors de mes entraînements. Je veux moi aussi participer un jour à Sanremo, au Ronde et peut-être à Roubaix », a-t-il conclu.