Tadej Pogačar remporte son premier Critérium du Dauphiné
À trois semaines du Tour de France, Tadej Pogačar a plané au-dessus de la concurrence au Critérium du Dauphiné lors d'une édition marquée par les adieux de Romain Bardet et la révélation Paul Seixas.
La huitième et dernière étape a été remportée dimanche sur le plateau du Mont-Cenis par le Français Lenny Martinez qui a terminé sur une excellente note une semaine pour le reste franchement compliquée.
« Hier j'étais complètement pas bien et au final je sauve la semaine », a commenté le grimpeur de 21 ans qui avait perdu plus de 35 minutes dans l'étape-reine la veille.
La vérité du Dauphiné, course de huit jours, n'est pas forcément celle du Tour de France, marathon de trois semaines aux pièges innombrables, où une botte de foin, un virus ou simplement un mauvais jour peuvent tout faire valser.
Mais tout de même, la manière dont Pogačar a éparpillé ses concurrents interpelle : trois victoires d'étape, 59 secondes d'avance sur Jonas Vingegaard et ce sans forcer, et 2:38 sur l'épatant Allemand Florian Lipowitz, troisième. Et surtout une impression générale de facilité qui frise l'insolence.
« Une très belle semaine, on peut repartir heureux pour aller préparer le Tour de France », a-t-il dit.
Vingegaard, qui lui a fait si mal en 2022 et 2023 sur le Tour, n'a jamais été en mesure de rivaliser, décroché au bout de quelques mètres à chaque attaque vendredi et samedi.
Un Tour de France ennuyeux?
Dimanche les deux hommes ont fini ensemble, à 34 secondes de Martinez, sans vraiment batailler.
« Tadej a été plus fort, il faut le reconnaître. Mes données sont plutôt bonnes. J'espère que je serai encore meilleur au Tour », a expliqué Vingegaard.
Être meilleur, il le faudra sans doute, tellement Pogačar a survolé les débats dans la montagne, passé la déception d'un contre-la-montre décevant.
« La forme est très bonne. On verra si je peux encore m'améliorer un peu mais ce sera à la marge », a souligné le meneur d'UAE qui doit récupérer en plus pour le Tour ses deux meilleurs lieutenants en montagne, Joao Almeida et Adam Yates.
De quoi présager un mois de juillet potentiellement ennuyeux?
Lui-même invite à ne pas surinterpréter les résultats du Dauphiné, simple « course de préparation ».
« Le meilleur exemple est Remco (Evenepoel, NDLR), en difficulté ici l'année dernière avant de voler sur le Tour », a-t-il insisté.
Le Belge ne dit pas autre chose : « je suis mieux que l'année dernière et je peux progresser encore d'ici le Tour », a expliqué le coureur de Soudal-Quick Step, embêté par des allergies cette semaine.
De là à battre Pogacar et Vingegaard? « Je me dois de croire que c'est possible. »
Seixas a « souffert comme jamais »
Les trois favoris du Tour vont désormais retourner en stage d'altitude dans les Alpes françaises, à Tignes pour Vingegaard et Evenepoel, à Isola 2000 pour Pogačar, pour peaufiner les derniers réglages.
En attendant, le Slovène continue à affoler les compteurs : 99 victoires, plus qu'aucun autre coureur en activité, un premier Dauphiné et une nouvelle case cochée dans son bingo personnel, lui qui veut tout gagner.
« Ma saison jusque-là est magnifique, en plus avec le maillot arc-en-ciel sur le dos. Si ça continue comme prévu, ce sera ma meilleure. Je sais que je le dis tous les ans. Mais là je pense arriver au pic de ma carrière. »
Le jeune Français Paul Seixas, 18 ans, a lui « souffert comme jamais » pour sauver sa place dans le top-10 (8e), un résultat exceptionnel pour son âge, après être tombé dans la montée finale.
« Huitième, c'est un rêve, je n'aurais jamais imaginé ça, maintenant je vais aller dormir », a-t-il ajouté.
Ce Dauphiné a également été marqué par les adieux au cyclisme de Romain Bardet qui a été célébré par une haie d'honneur au départ et a savouré la dernière montée de sa carrière à l'arrière du peloton
« Vivement que ça se termine, je suis épuisé, a déclaré le grimpeur auvergnat de 34 ans à l'arrivée. Je suis juste content de retrouver les miens. »