POITIERS, France (AP) - Six peines de prison ferme et 11 peines d'emprisonnement avec sursis ont été prononcées, jeudi, par la présidente du tribunal correctionnel de Poitiers (Vienne), Marie-Claude Gauthier-Bernard dans le procès du "pot belge", un cocktail dopant utilisé dans le cyclisme amateur.

Les autres prévenus sont condamnés à de simples amendes allant de 518 $ à 1659 $ Can.

Quarante-et-un prévenus comparaissaient depuis lundi pour "infraction à la législation sur les stupéfiants" et "infraction à la loi de 1989 sur le dopage".

Les peines les plus fortes ont été prononcées contre les grossistes polonais du "pot belge", un mélange d'amphétamines, cocaïne, héroïne, caféine et antalgiques. Le tribunal a ainsi condamné respectivement à cinq et deux ans de prison ferme Michel Korycki, et son épouse Bozena Korycka et prolongé le mandat d'arrêt international à leur encontre. Mais la Pologne n'extrade pas ses ressortissants.

Pour les autres prévenus, le tribunal s'est montré dans l'ensemble plus clément que ne l'avait demandé mercredi le procureur de la République de Poitiers, Myriam Denort. Aucun d'entre eux ne retournera en prison, les autres peines de prison ferme prononcées correspondant à la durée de la détention préventive exécutée par les prévenus.

Les deux têtes du réseau français, Jacques Guillendou et Claude Deschamps sont ainsi condamnés à 30 mois de prison dont 27 avec sursis. Le procureur qui les avait décrit comme des "trafiquants de drogue", avait requis trois ans d'emprisonnement, dont deux ferme à leur encontre. Jacques Guillendou était en liaison avec la filière belge, tandis que Claude Deschamps, ancien directeur sportif adjoint de l'équipe professionnelle Mercier, entretenait des liens avec la polonaise.

Jean-Paul Maffre, toxicomane et revendeur, a été condamné à 30 mois de prison dont un ferme, et Janina Wislow, qui avait transporté des pots de Pologne en France, à 12 mois dont neuf avec sursis.

Eric Broussart, Philippe Boyer et Patrick Ossowsky, trois anciens coureurs ou dirigeants de club cyclistes devenus vendeurs, ainsi que Marius Narkiewicz, intermédiaire entre les fournisseurs polonais et les revendeurs français, se voient infliger une peine de 18 mois avec sursis.

L'ensemble des coureurs qui avaient parcouru le chemin du dopage à la toxicomanie devront acquitter de simples amendes.