L'épilogue du Tour d'Espagne approche! Après une 18e étape de transition jeudi où l'échappé belge Jelle Wallays a surpris les sprinteurs, le peloton met le cap sur Andorre où le Britannique Simon Yates doit défendre son maillot rouge avant l'arrivée à Madrid dimanche.

« C'était une journée très calme, sans doute la journée la plus facile de la course jusqu'à présent », a savouré Yates (Mitchelton-Scott) après l'arrivée à Lleida, en Catalogne, où il a conservé son mince avantage de 25 secondes au général sur le vétéran espagnol Alejandro Valverde (Movistar).

Dans cette journée sans difficulté répertoriée mais courue sous une forte chaleur, les spécialistes du sprint n'ont pas réussi à revenir sur deux des trois échappés du jour, pourtant maintenus pendant plus de 100 km à seulement 2 minutes d'écart - une broutille.

Mais c'était une stratégie délibérée des fuyards, que le peloton n'a finalement pas réussi à rattraper - ce qui résume bien les dégâts d'une Vuelta éreintante pour les organismes. Et Wallays (Lotto-Soudal) a devancé le Norvégien Sven Erik Bystrøm (UAE Emirates) pour décrocher sa première victoire d'étape dans un Grand Tour. 

Le Belge a expliqué s'être beaucoup inspiré des coups tactiques réussis de l'ex-coureur français Thomas Voeckler, qu'il avait battu dans un sprint à deux sur Paris-Tours en 2014.

« Aujourd'hui j'ai appliqué beaucoup des conseils qu'il a pu me donner, rester cool, y aller tranquille parce que tout le monde veut un sprint, a raconté Wallays. J'ai tenté un coup de poker aujourd'hui, je n'avais pas peur de perdre (d'être rattrapé, NDLR), j'étais déjà heureux d'avoir fait le spectacle pour le public avant le dernier kilomètre. »

Tout reste à décider

Le champion du monde Peter Sagan (Bora-Hansgrohe), toujours bredouille dans cette Vuelta, a pris une rageante 3e place... soit son cinquième podium d'étape dans ce Tour d'Espagne sans le moindre succès!

En attendant une ultime chance pour le Slovaque dimanche lors de la traditionnelle dernière étape dans les rues de Madrid, la Vuelta attend son dénouement au classement général, toujours ultra-resserré puisque les cinq premiers se tiennent en moins de 2 minutes.

Yates n'a qu'un mince avantage sur Valverde (38 ans), qui rêve d'ajouter une deuxième Vuelta à son palmarès, neuf ans après la première conquise en 2009. Et psychologiquement, le Britannique peut craindre de vivre le même effondrement que celui qu'il avait connu sur le Tour d'Italie en mai, maillot rose sur le dos.

L'épatant grimpeur espagnol Enric Mas (23 ans, Quick-Step) est troisième à 1 min 22 sec, le Colombien Miguel Angel Lopez (Astana) quatrième à 1 min 36 sec et le Néerlandais Steven Kruijswijk (LottoNL-Jumbo) cinquième à 1 min 48 sec.

« Valverde et Mas sont des coureurs de grande classe, je m'attends à ce qu'ils soient très actifs, a prévenu Yates, qui réside en principauté d'Andorre depuis 2015 et s'y entraîne. Je connais très bien les étapes en Andorre, j'espère que ce sera un avantage. »

Bref, tout reste à décider: vendredi, la 19e étape promet une belle bagarre entre Lleida et le sommet du col de la Rabassa (1re catégorie) au terme de 154,4 km d'une route casse-pattes dans les Pyrénées. Et samedi, le juge de paix de cette Vuelta sera une 20e étape ultra-nerveuse de 97 km avec pas moins de six difficultés répertoriées!