ROUBAIX, France – Enfance, accident, carrière, pavés : quatre choses à savoir sur John Degenkolb, le vainqueur de la 9e étape du Tour de France à Roubaix.

Il est né juste avant la chute du Mur

En janvier 1989, le mois de naissance de John Degenkolb, la RDA existait encore... pour quelques mois. Il est né à Gera, la ville du champion du cycliste est-allemand Olaf Ludwig avec lequel son père a couru.

Sans attendre la réunification, ses parents sont ensuite partis en Bavière. C'est à l'âge de dix ans qu'il a débuté dans le cyclisme, après avoir tâté du football. Les succès dans les catégories de jeunes ont vite suivi. Jusqu'à son premier contrat professionnel en 2011 dans l'équipe HTC, qu'il a signé après avoir suivi une formation de... policier.

Il a été grièvement blessé par une voiture

Sa carrière aurait pu se terminer en janvier 2016, à Calpe (sud-est de l'Espagne). Alors qu'il rentre d'une sortie d'entraînement avec cinq coéquipiers, dont Warren Barguil, il est percuté par une voiture arrivant en sens inverse. Index gauche sectionné, radius gauche fracturé, plaies au genou gauche, au visage...

« Je me rappelle seulement avoir vu mon doigt (l'index gauche) pendre et après, c'est le trou noir », a-t-il raconté à ses proches. L'Allemand a pu être opéré rapidement par un spécialiste de chirurgie réparatrice qui est parvenu à recoudre le doigt et éviter l'amputation.

Il n'avait plus gagné de grande course depuis 3 ans

Son palmarès comporte 46 victoires. Mais, jusqu'à son succès de Roubaix, sa précédente victoire au plus haut niveau remontait à la dernière étape de la Vuelta 2015. Avant son accident.

« Beaucoup de gens ont cessé de croire en moi. Ils ont pensé que je n'arriverais pas à revenir à mon meilleur niveau », a relevé dimanche Degenkolb, qui a quitté l'équipe Giant (devenue Sunweb) fin 2016 pour rejoindre la formation américaine Trek. Même à son meilleur niveau, l'Allemand n'était encore jamais parvenu à gagner dans le Tour. Il s'était classé... six fois à la deuxième place aux arrivées d'étapes.

Il est amoureux de Paris-Roubaix

Pour Degenkolb, la plus belle victoire de sa carrière a été conquise en avril 2015, sur les pavés de l'Enfer du Nord. Après son succès, l'Allemand a raconté comment il s'était pris de passion pour la « reine des classiques », en regardant à la télévision la victoire de Tom Boonen en 2008, alors qu'il se trouvait en France.

« On avait couru avec mon club du Thüringer Energie le Tour des Flandres Espoirs et on était venu en France pour la Côte Picarde qui comptait pour la Coupe du monde (de la catégorie). Je voulais à tout prix regarder Paris-Roubaix car, en Allemagne, cette course n'était jamais retransmise. J'étais resté scotché par les images de ces pavés que je ne connaissais pas. Je voulais vivre ça un jour. »

Le célèbre pavé, trophée qui récompense chaque lauréat, est bien à l'abri à son domicile.