Pour mieux intervenir auprès des jeunes

Les grandes enquêtes permettent de faire un portrait des jeunes pour mieux les connaître et mieux adapter les interventions qui leur sont destinées. C’est le cas de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) qui s’est notamment penchée sur trois aspects interreliés de la vie des adolescents : l’activité physique, l’estime de soi et la santé mentale.

Parents, éducateurs, intervenants scolaires et du monde sportif, voici un coup d’œil sur les adolescents que vous côtoyez!

1. Activité physique

La plupart des parents aimeraient tant voir leur jeune être plus actif physiquement! Les effets de l’activité physique sur la santé physique sont bien connus, et ses bienfaits sur la santé mentale et sur le bien-être global font aussi la manchette. Des études montrent même certaines relations positives entre l’activité physique et la réussite scolaire. Voici ce que l’enquête nous dit à propos de l’activité physique des adolescent(e)s au Québec.

  • Près d’un jeune sur cinq atteint le niveau « actif », lorsque l’on considère la pratique d’activité physique de loisir. Les garçons (22 %) sont plus nombreux que les filles (13 %) à être « actifs ». Mais bonne nouvelle : l’activité physique a augmenté chez les filles depuis 2010-2011, passant de 11 % à 13 %. Ceci n’est pas observé chez les garçons.
  • À l’inverse, la proportion de sédentaires est plus élevée chez les filles (36 %) que chez les garçons (31 %). Remarquons que les filles de secondaire 5 sont plus susceptibles d’être sédentaires que celles de secondaire 1, 2 et 3, alors qu’il n’y a pas de différences chez les garçons selon leur niveau d’étude.
  • Plus de la moitié des élèves du secondaire se classent dans la catégorie « sédentaire » pour l’activité physique de transport. L’utilisation des modes de transport actifs est plus répandue chez les garçons (58 %) que chez les filles (54 %).

« La proportion de jeunes qui se situent au niveau élevé de détresse psychologique a augmenté depuis 2010-2011, passant de 21 % à 29 %. Aujourd’hui, les filles (40 %) sont plus nombreuses que les garçons (19 %) à présenter un niveau élevé de détresse psychologique. »

2. Estime de soi et efficacité personnelle

Certains atouts personnels, dont l’estime de soi et l’efficacité personnelle, peuvent favoriser une transition positive vers l’âge adulte. L’estime de soi, c’est la perception qu’a un individu de sa propre valeur. Présenter une meilleure estime de soi amène généralement à être plus heureux, moins déprimé et plus persévérant.

L’efficacité personnelle, quant à elle, fait référence à la croyance qu’a un individu en sa capacité à réaliser avec succès une tâche ou un défi; c’est croire en ses propres compétences. L’efficacité personnelle est associée positivement à la réussite scolaire ou au travail, ainsi qu’à l’adoption d’habitudes de vie saines. Qu’en est-il de l’estime de soi et de l’efficacité personnelle des jeunes Québécois?

  • La proportion de ceux qui se situent au niveau élevé d’estime de soi est en baisse par rapport à 2010-2011, passant de 20 % à 16 % pour l’ensemble des élèves. Les garçons (20 %) sont toutefois plus nombreux que les filles (12 %) à se situer au niveau élevé d’estime de soi.
  • Les garçons (31 %) sont plus nombreux que les filles (23 %) à se situer au niveau élevé d’efficacité personnelle globale. Un recul est détecté chez les filles, qui étaient 25 % à se situer à ce niveau en 2010-2011.

3. Santé mentale

La santé mentale est une composante essentielle d’un bon état de santé globale. Par exemple, chez les adolescents, les troubles anxieux s’accompagnent parfois de moins bonnes performances scolaires, d’interactions sociales moins satisfaisantes et à une confiance en soi moins grande.

  • Les garçons (51 %) sont plus nombreux que les filles (44 %) à afficher une santé mentale dite florissante.
  • La proportion de jeunes qui se situent au niveau élevé de détresse psychologique a augmenté depuis 2010-2011, passant de 21 % à 29 %. Aujourd’hui, les filles (40 %) sont plus nombreuses que les garçons (19 %) à présenter un niveau élevé de détresse psychologique.
  • Depuis 2010-2011, chez les filles, la prévalence a augmenté pour les troubles anxieux (de 11 % à 23 %), la dépression (de 6 % à 8 %) et les troubles alimentaires (de 2,5 % à 3,4 %). Chez les garçons, seule la prévalence des troubles anxieux a augmenté, passant de 6 % à 12 %.

 

Quelles conclusions tirer de ces observations?

Cette enquête nous révèle aussi que les élèves qui sont peu actifs physiquement sont plus nombreux à présenter un niveau élevé de détresse psychologique en comparaison à ceux qui sont plus actifs. De façon similaire, les élèves sédentaires sont plus nombreux à présenter un diagnostic de trouble anxieux, de dépression ou de TDAH que ceux qui sont habituellement actifs.

Voilà tant de raisons pour continuer de veiller à ce que tous les jeunes aient accès à des activités physiques de grande qualité, et ce, sans négliger les filles. Sortons des sentiers battus pour leur offrir des activités sportives, de plein air et de loisirs valorisantes et dans lesquelles elles voudront s’investir et persévérer.

Les jeunes filles sont moins actives que les garçons, semblent présenter une moins bonne estime d’elles-mêmes et une santé mentale moins florissante. Participer à des activités physiques lors desquelles le plaisir est au rendez-vous pourra les aider à rehausser la confiance en leurs moyens et leur permettre d’oser tenter leur chance de découvrir une activité physique nouvelle.

Parents et intervenants doivent donc continuer à travailler en collaboration afin d’accompagner les adolescents dans la transition vers l’âge adulte. Garçons et filles apprendront ainsi à devenir autonomes et à s’adapter au monde dans lequel ils évoluent et s’épanouissent!

Source: Vifa Magazine

Auteur : Geneviève Leduc, Ph. D., conseillère aux programmes et à l’évaluation chez Fillactive