Je cours depuis près d’une trentaine d’années, beau temps, mauvais temps. Ce n’est pas pour me vanter, mais j’aime dire que l’hiver, même dans les pires conditions, je sors courir dehors pour affronter les éléments. 

 

J’adore mettre de l’avant qu’il est possible de courir de façon sécuritaire dans la neige ou sur des surfaces glacées. Il suffit de porter de bonnes chaussures et d’ajuster sa technique de course (foulée plus courte, réduire sa vitesse, tourner en attaquant le sol avec le pied extérieur, etc).  

 

J’aime surtout me vanter, pardonnez-moi ce petit défaut, que je ne tombe ou ne glisse jamais. Que je suis un coureur expérimenté capable de scanner la chaussée devant lui et d’ajuster sa foulée en conséquence. 

 

Pourtant, le 31 décembre, lors de ma toute dernière sortie de 2020, j’ai chuté violemment au sol. Les rues de mon quartier étaient glacées. La douleur que je ressens encore à mon genou gauche éraflé est un triste rappel de ma déconvenue. Et je ne vous parle pas de l’humiliation d’avouer tout cela à mes proches lors de mon retour à la maison. 

 

De mémoire, au cours des cinq dernières années, il s’agissait de la première fois que je tombais après avoir déposé le pied sur une plaque de glace. Comme si 2020 avait voulu me rappeler qu’elle serait pénible à vivre jusqu’à la fin! Il est vrai toutefois que j’ai été très imprudent en enfilant mes chaussures de course ordinaire, celles que je porte en toute saison. C’était un choix inadéquat! 

 

Pourtant, malgré ma chute assez violente, je me suis relevé et j'ai complété ma course. La douleur est disparue au bout d’une dizaine de minutes. Heureusement, personne ne m’a vu, c’est déjà ça pour mon égo! 

 

Si j’ai pu me relever et terminer cette dernière course de l’année sur mes deux jambes, c’est que j’ai eu le réflexe de bien tomber! Vous savez ces moments où le temps ralentit et semble s’étirer ou s’allonger, et bien c’est ce que j’ai vécu lorsque j’ai aperçu mes deux pieds dans les airs devant. Oh que ce n’était pas normal! Même si tout est allé vite, je suis demeuré calme en me concentrant sur la suite des choses. Bien tomber! 

 

 

Apprendre à bien tomber

 

Aucun coureur ne souhaite tomber, peu importe les circonstances. Cela peut être l’hiver sur la glace ou l’été en trébuchant sur une racine. Pourtant, lorsque l’inévitable se produit il faut savoir réagir très rapidement, presque par réflexe. 

 

La première chose à faire est de protéger sa tête et, surtout, son visage. Tournez votre visage dans le sens inverse du sol. Vous ne voulez pas que votre épiderme fragile soit tout éraflé. 

 

Essayez de tomber sur les fesses plutôt que durement sur le dos! Bien sûr que cela fera mal, mais à tout choisir, mieux vaut privilégier l’absorption naturelle de vos muscles fessiers. 

 

Essayez de poursuivre le mouvement de votre chute plutôt que de vous contracter et de vouloir vous freiner. Dites-vous qu’il n’y a rien à faire, que vous êtes effectivement en train de tomber. Roulez sur vous même pour absorber le choc et éviter les fractures et les blessures graves. Un peu comme dans les films d’action où le héros fait un superbe tonneau avant de se relever et de poursuivre sa course. N’essayez surtout pas de vous freiner en utilisant vos mains et en écorchant la peau des paumes. 

 

Collez vos bras et vos genoux à votre corps de manière à ce que le choc soit mieux reparti. Les fractures à un poignet, à une épaule ou à une cheville sont fréquentes lorsqu’on a le réflexe d’essayer de freiner sa chute avec un seul membre. 

 

Je me répète, mais il faut accepter et réaliser rapidement que l’on tombe. Si vous trébuchez sur une racine ou dans des gravillons ou quoi que ce soit d’autre et que vous sentez votre corps se pencher vers l’avant, il est souvent inutile d’augmenter le rythme de vos jambes pour rattraper le haut de votre corps! Plutôt que de tomber comme une crêpe et de vous offrir une belle glissade sur le ventre en tapant fort le visage au sol, essayez de pivoter légèrement pour tomber sur le côté. Oui, ça fera mal. Mais entre deux maux, il est préférable de choisir le moindre. 

 

Profitez donc chers amis coureurs des prochaines semaines d’hiver pour courir dehors en gardant toujours en tête qu’une chute est possible en tout temps. Et si vous tombez , faites en sorte qu’un passant qui vous voit puisse s’exclamer ainsi:  « Ah, vous tombez bien vous! »

 

Bonne année 2021! 

 

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