Il est toujours possible de tirer du positif de la moindre catastrophe. Prenez par exemple la course à pied. Nous avons tous connu des courses difficiles qui se sont terminées dans la douleur, la frustration ou le découragement. Le genre de course qui nous fait dire « jamais plus » ! C’est encore plus humiliant lors d´une course organisée avec des spectateurs le long du parcours et à l’arrivée. 

 

Mais plutôt que de laisser ces courses difficiles miner notre moral, nous devrions pouvoir en tirer des leçons de manière à ne pas commettre les mêmes erreurs deux fois.

 

Attardons-nous dans cette chronique à dresser la liste de certaines des erreurs les plus fréquentes commises par les coureurs tout en suggérant quelques pistes de solutions. Toutes ces situations sont tirées d`histoires vécues. Parfois (souvent) par moi-même !

 

Commençons par les chaussures. Je ne vous parlerai jamais assez de l’importance de ce que vous portez aux pieds. De tout l’équipement d´un coureur, c’est certainement celui qui nécessite un investissement justifiable. Ne commettez toutefois pas l´erreur de les porter pour la première fois lors d’une course importante. Il faut toujours « casser » ses chaussures lors de petites sorties pour ne pas risquer de développer des ampoules.

 

On doit également éviter de courir avec de vieilles chaussures qui n´ont plus toute leur capacité d’absorption. Cela peut causer des blessures aux muscles et ligaments des jambes. Une chaussure a une durée de vie moyenne de 500 à 600 kilomètres.

 

Porter les mauvais vêtements est une autre grosse erreur qu’on évite de répéter lorsqu’on l’a vécu une seule fois ! On doit préconiser des vêtements ajustés et qui respirent. Surtout éviter le coton près du corps ! Autre erreur fréquente : être trop habillé ou… pas assez. Même par temps frais, il est normal de ressentir une petite fraicheur au départ. Après quelques minutes de course, le corps se réchauffe. Il faut donc s’avoir bien s’habiller pour éviter le coup de chaleur ou le coup de froid.

 

Il faut avoir manqué d’énergie pendant une course pour comprendre que c’est une erreur de mal s’alimenter avant le départ. Plusieurs coureurs sous-estiment l’importance de bien manger pour leur course et leur santé en général. Ce que vous mangez avant, pendant et après la course a un effet immense sur votre performance et votre récupération.

 

Essayez de manger une collation contenant des glucides, des fibres et des protéines 90 minutes avant votre course. Et surtout, évitez le gras ! Un bagel avec du beurre d’arachide, une banane ou un bol de céréale avec du lait font l’affaire.

 

                                                           Aussi à lire :  Quoi faire avant votre course?

 

Si vous courez plus de 90 minutes, vous devez remplacer les calories perdues pendant votre exercice. Des boissons sportives, des gels à l’érable Brix ou de la nourriture se digérant facilement sont à consommer.

 

Après votre course, refaite le plein de glycogène pour vos muscles, surtout dans la demi-heure qui suit. Vous minimiserez ainsi le risque de raideurs et de douleurs musculaires.

 

Ne commettez pas d’erreurs au niveau de votre stratégie de course.  La pire est certainement de partir trop rapidement ! C’est arrivé à tous les coureurs. On se sent bien au début et on court rapidement en se pensant les rois du monde. On ne suit pas le rythme prévu puis on agonise dans les derniers kilomètres alors que la foule est plus nombreuse. La honte. J’ai vécu ça !

 

Il faut volontairement courir les premiers kilomètres plus lentement que vous prévoyez courir les derniers. Simple, mais pas toujours facile à appliquer. Ça prend de la pratique. Gardez en tête que pour chaque seconde que vous courez trop rapidement dans la première moitié d’une course, vous en perdrez jusqu’au double dans la seconde.

 

Cette erreur de vitesse s’applique également à vos entraînements. Certains enthousiastes ont tendance à vouloir en faire trop, trop rapidement. Cela peut occasionner des blessures alors soyez prudents. Laissez-vous des journées de repos et ne courez pas au moindre signe de douleur. Le surentraînement peut mener à un écœurement de la course à pied. Les progrès au début sont faciles et impressionnants. Mais c’est de persévérer qui est le plus difficile.

 

Il y a plusieurs erreurs techniques qui se corrigent et qui amélioreront vos sorties de course. Celle que je constate le plus fréquemment concerne la foulée. Plusieurs coureurs font de trop grandes foulées et atterrissent sur leurs talons avec beaucoup trop d’impact. Il est totalement faux de croire que des foulées plus grandes vous feront courir plus rapidement. Au contraire, cela ne fera que gaspiller votre énergie puisque vous vous ralentissez et freinez légèrement à chaque fois que votre pied frappe le sol.

 

Les parcours plats sont rares alors mieux vaut apprendre à bien descendre les côtes. Il faut éviter de trop se pencher vers l’avant en faisant de grandes enjambées qui pourraient endommager vos ligaments. La meilleure chose à faire est d’incliner légèrement vos épaules devant vous en faisant de petites foulées qui ne vous freineront pas.

 

Je pourrais ajouter plusieurs autres leçons à retenir après de mauvaises courses. Mais je vais terminer avec celle-ci : la respiration ! Trop de coureurs respirent mal. Ils sont faciles à repérer. J’ai encore fraichement en tête cette dame à la Classique Émilie Mondor en septembre dernier qui inspirait et expirait bruyamment et profondément en fin de parcours. Je craignais presque pour sa santé ! Souvent ces coureurs bruyants se retrouvent avec des crampes ou des poings de cotés. Vous devez courir à un rythme lors duquel vous serez capable de respirer sans trop d’effort tout en parlant et maintenant une conversation.

 

Assurez-vous de respirer avec votre nez et votre bouche pour bien oxygéner vos muscles. Votre respiration doit provenir de votre diaphragme et non de votre poitrine.  Et surtout, n’hésitez jamais à ralentir ou à marcher lors d’une course pour reprendre votre souffle. Il est normal d’être essoufflé, mais pas trop si vous voulez vous rendre jusqu’à la fin.

 

Alors voilà ! Toutes ces observations et conseils sont tirés de courses difficiles qui devraient permettre à des coureurs minutieux de tirer du positif de ces expériences moins glorieuses. À vous de les mettre en application et de ne pas commettre les mêmes erreurs.

 

Bonne course !

 

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