« Teddy m’a sauvé durant la pandémie ».

 

Voilà un commentaire qui résume admirablement bien la magnifique aventure vécue par Marie Dumas, une résidente de l’Île-aux-sœurs.

 

Remontons au 15 octobre 2018 alors que Zorro, un braque anglais décède d’un foudroyant cancer du pancréas à l’âge de13 ans. Marie avait acquis ce chien dans des circonstances assez difficiles mais un grand amour en était ressorti entre les deux. Zorro pouvait courir facilement 15 km avant ce fâcheux incident.

 

Dès lors, Marie est partie à la recherche d’un remplaçant. Elle désirait obtenir un chien de la même race. Peu sont disponibles au Canada. Il faut se rendre aux États-Unis pour les acquérir.

 

Le braque anglais est normalement utilisé pour la chasse dans les plantations, particulièrement dans le Sud des États-Unis. Habituellement, ils sont abandonnés ou se retrouvent dans des maisons d’accueil.

 

Elle déniche Teddy. Son histoire est triste à mourir. Attaché à un arbre durant cinq ans, il passe huit mois dans un refuge et doit finalement être euthanasié. C’est à ce moment que Marie surgit. « Je vis seule. Je voulais lui donner une seconde chance. J’en ai pris possession au Lac Érié le 22 décembre 2018. Il n’avait jamais accompagné une personne à la marche. »

 

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TEDDY, LA BOMBE

 

 

À l’été 2019, elle lui fait essayer le canicross. « C’était littéralement une bombe ! Et Teddy comprend les ordres, autant en anglais qu’en français !

 

Puis, un problème a surgi. Teddy décrochait facilement, dérangé à chasser tout simplement les papillons. Par la suite, il tombait rapidement à plat.

 

En juin 2020, Marie donne une mauvaise commande au chien et à 53 ans, elle se fracture deux côtes. « À ce moment-là, je ne ressentais plus aucun plaisir car le chien s’imposait beaucoup trop. » C’est à ce moment que l’une de ses voisines lui parle du podcast produit par Josée Prévost de la Maison de la Course.

 

« J’y ai adhéré et cela a complètement changé ma vie », tranche-t-elle avec enthousiasme, fière de dire que Teddy court maintenant 4 km sans ennui.

 

Âgé de dix ans, ce chien constitue une histoire de patience et de résilience avec sa maîtresse.

 

Ex-nageuse, Marie a découvert la course à pied en 2001. En 2005, elle parvient à courir le marathon de Sacramento en Californie. « À l’époque, mon copain et moi aimions le vin. Nous avions arrêté d’en prendre pour la préparation à ce marathon. Après cette réalisation, nous voulions faire le tour des vignobles là-bas. Je me rappelle du burger et de la bouteille de vin que nous avions dégusté après notre 42 km. J’ai encore le goût du burger dans la bouche ! »

 

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UN CANCER

 

 

Marie s’est toujours entraînée par elle-même. C’est la première fois qu’elle utilise les conseils d’un coach pour être mieux guidée. « Je cours pour m’évader, faire le vide dans ma vie car j’exerce un métier très difficile », sans en préciser la nature.

                                                                                                                 

En 2008, on lui découvre un cancer de la glande thyroïde et elle prendra sept ans pour obtenir une rémission. « Le médecin m’avait alors confié que si je n’avais pas été en bonne condition physique, je n’aurais jamais pu traverser cette épreuve. »

 

Durant ces sept années, Marie a forcément dû délaisser la course à pied, ce qui lui a occasionné un surplus de poids.

 

 

« La course à pied n’a jamais été naturelle pour moi. Je suis bâtie comme une nageuse. Je sais que Josée n’aime pas ce genre de commentaire mais c’est quand même véridique. »

 

Une belle histoire d’amour entre Marie et ses chiens.

 

Zorro pleurait lorsqu’il la voyait partir pour aller courir. Aujourd’hui, Teddy lui vole ses souliers de course pour attirer l’attention sans jamais les mâcher !

 

 

 

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