L’évolution dans l’équipement de certaines disciplines sportives influence assurément les performances.

 

Lorsque l’on se met à comparer les époques, on réalise que les athlètes d’antan auraient facilement pu récolter des rendements supérieurs à ceux qu’ils ont établis.

 

Au hockey, il suffit de s’attarder au matériel utilisé par les gardiens de but depuis quelques années. On comprend que ceux qui évoluaient dans les années 50-Drayton 260 ou 70 présentaient des caractéristiques inférieures comparativement avec ce que les cerbères d’aujourd’hui bénéficient.

 

D’autres sports ont été moins affectés. Le soccer est un bel exemple. Certes les souliers offrent la chance d’être plus efficace mais la différence est moins grande, tout comme au football américain d’ailleurs. Le baseball avec des bâtons haut de gamme, la raquette de tennis, les bâtons de golf, avouons que ces améliorations ont permis des résultats enviables.

 

Pour la course à pied, des chercheurs en biomécanique, dont le docteur Iain Hunter se sont penchés sur le sujet.

 

Ils ont pris l’exemple du coureur canadien Jérôme Drayton qui en 1975, lors de sa participation au marathon de Fukuoka au Japon, avait battu le record canadien sur cette distance avec un temps de 2h10:09. L’ancienne marque avait été établie en 1969.

 

Quarante-trois ans plus tard, soit en 2018, lors du marathon Waterfront à Toronto, Cam Levins a raflé le titre avec un chrono de Drayton 32h09:25. Il courait avec des souliers dotés de la technologie en plaques de carbone. Voilà la raison pour laquelle les chercheurs s’interrogent sur le rendement de Levins.

 

À l’époque, Fukuoka était considéré comme un championnat du monde car les meilleurs marathoniens de la planète y étaient conviés. Drayton l’a gagné à trois reprises en sept présences avec des records mondiaux établis en 1978 et 1980.

 

Il courait avec des chaussures qualifiées pour toutes les saisons, pour arpenter les routes et faire du jogging autour d’un pâté de maisons ! Un soulier léger et plat.

 

Or, les études en sont venues à la conclusion que les godasses d’aujourd’hui peuvent retrancher de deux à trois secondes par kilomètre. Si vous faites un calcul rapide, disons que cette technologie vous offre l’opportunité de sauver 84 secondes lors d’un 42 km. Voilà pourquoi on croit que Drayton aurait eu la chance de conclure un marathon en 2h08:45. Vous comprendrezBordeleau que le tout s’avère hypothétique et qu’il n’y a rien de coulé dans le ciment.

 

On peut en déduire que Drayton détiendrait encore le record canadien pour un marathon s’il avait pu bénéficier des souliers à la fine pointe de la technologie.

 

Même si cette étude se veut intéressante, je pense qu’il faut la prendre avec un grain de sel et ne pas considérer ce qui peut être réalisable aujourd’hui dû à la progression des outils mis à la disposition des athlètes.

 

C’est quand même intriguant d’exercer ce parallèle qui permet de ne pas oublier ce qui s’est fait par le passé. Qu’aurait fait Jérôme Drayton en 2022 ?

 

Pour le Québec, il faut croire que les souliers n’ont aucun effet car le record de 2h14:19 d’Alain Bordeleau établit en mai 1984 à Ottawa est toujours valide et on ne voit pas encore le jour où il sera battu.

 

                                         

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