Je me suis toujours demandé comment certains des meilleurs coureurs de la planète parvenaient à conserver un visage impassible et détendu pendant leurs courses. Le plus bel exemple est certainement le plus grand marathonien de l’histoire, le Kenyan Eliud Kipchoge, qui affiche souvent un beau sourire lors d’un effort soutenu.

 

Je suis tombé sur un article intéressant cette semaine du site runnerclick qui m’a fourni un élément de réponse. On y apprend que de nombreuses études prouvent que le simple fait de sourire entraîne des effets psychologiques et physiques positifs. Le coureur qui sourit diminue sa perception de l’effort. 

 

Cette donnée est importante pour un coureur qui veut améliorer ses performances. Plus elle est basse, plus il aura une impression de facilité !Sourire #1

 

Étonnamment, la meilleure manière pour un coureur de diminuer sa perception de l’effort est de délibérément modifier son expression faciale. C’est ce que fait Kipchoge qui sourit stratégiquement pendant ses courses pour relaxer et récupérer.

 

Des études démontrent que de sourire intentionnellement amenuise sensiblement la perception de l’effort comparativement à afficher un air renfrogné.

 

Dans une des recherches citées dans l’article, on a demandé à 24 coureurs de clubs reconnus de compléter quatre segments de course de six minutes sur des tapis roulant. Les cobayes avaient droit à deux minutes de repos entre chaque segment. Lors de chacun de ceux-ci, les chercheurs ont demandé aux coureurs (dans l’ordre) d’avoir un visage souriant, un air renfrogné qui indique la souffrance, un visage normal mais avec les mains et le haut du corps détendus et, finalement, leur visage habituel lorsqu’ils courent.

 

Chacun des participants portait un masque permettant de mesurer précisément leur consommation d’oxygène pendant l’exercice.

 

Après chaque segment, on a demandé aux coureurs de répondre à plusieurs questions au sujet de leur course, dont la perception de leur effort. En résumé, ils ont découvert que c’est lorsqu’ils souriaient qu’ils dépensaient le moins d’énergie pour un effort semblable. Sans même s’en rendre compte, il y avait une économie d’énergie de 2,8% qui s’opérait chez eux. Cette diminution serait suffisante pour améliorer leur performance en course.

 

Les participants ont également rapporté un plus grand effort perçu lorsqu’ils avaient un visage renfrogné et souffrant comparativement à lorsqu’ils souriaient.

 

Cela indique que le sourire peut être une stratégie intéressante à adopter pour améliorer son économie de course et diminuer sa perception de l’effort.

 

CoureursIl est facile de mettre cela à l’essai. Il suffit d’aller courir avec des amis. Souvent, il s’agit de courses plus agréables où l’on est détendu et souriant. L’effort nous semble moins difficile que lorsqu’on court seul. Pourtant, notre performance globale (chrono et distance) est souvent meilleure.

 

Ne reculant devant rien, j’ai moi-même voulu mettre à l’essai les conclusions de cette étude. J’ai donc été courir 5 kilomètres à un rythme de 5 min/km en souriant. Rien de plus !

 

Après avoir pris quelques notes sur ma course et ma perception de l’effort que je venais de fournir, j’ai oublié tout cela jusqu’au lendemain où j’ai refait la même course sur le même parcours et au même rythme, mais avec un visage grimaçant pour simuler un effort difficile. Encore là, j’ai noté comment je m’étais senti pendant cette sortie.

 

Enfin, j’ai simplement été courir une dernière fois ce parcours sans me soucier de rien ni même jeter un coup d’œil à ma montre.

 

Résultat ? Rien de vraiment très concluant.

 

S’il est vrai que ma sortie « souriante » fut agréable, je crois d’avantage que cela était lié au beau soleil de la journée et aux conditions parfaites pour courir plutôt qu’au visage heureux que j’affichais. C’est vrai également que cette première course m’a semblé être la plus facile. Mais mon échantillon est si faible qu’il m’est impossible d’en tirer des conclusions crédibles.

 

Je vous conseille donc, comme moi, de faire confiance aux résultats de ces études qui établissent un lien entre le sourire et la perception de l’effort chez les coureurs pour apprécier encore plus vos petites sorties de course.

 

Souriez ! Vous n’en serez que plus heureux !

 

Après tout, courir devrait être un plaisir en soi !

 

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