Peu de gens dans le monde peuvent se vanter d’avoir participé à 100 marathons et les avoir tous terminés. C’est pourtant ce que s’apprête à faire notre collègue chroniqueur sur le Grand Club de RDS.ca, Daniel Lequin, alors qu’il prendra le départ du Marathon de Québec dimanche matin (12 octobre). Ce sera son centième au compteur.

Depuis des années, Daniel rédige des textes sur la course à pied qui nous permettent de découvrir des gens inspirants. Pourtant, au cours des prochaines semaines, c’est vers lui que seront dirigés les réflecteurs en raison de son exploit à venir.

En plus de l’attention que les médias lui accorderont, Daniel publiera un livre portant sur ses nombreuses expériences vécues lors de tous ses marathons. Un bouquin qui plaira certainement au plus grand nombre, pas juste les coureurs!

Diverses personnalités ont été approchées pour écrire un court texte de préface pour ce livre autobiographique de Daniel. J’ai l’honneur d’être une d’entre elles. Je vous propose ce texte en exclusivité aujourd’hui. Voici ce que j’ai écrit au sujet de mon ami Daniel, l’homme aux 100 marathons.

***

Daniel LequinJe suis un passionné de course à pied. Depuis près de vingt ans, j’ai le bonheur de rédiger une chronique hebdomadaire à ce sujet pour le site Internet de mon employeur, le Réseau des Sports (RDS). Étant moi-même un coureur assidu, j’ai toujours été habité d’une profonde joie à l’idée de partager dans mes textes l’histoire des nombreux intervenants du milieu de la course à pied québécoise que je rencontre.

Les coureurs élites ont de belles histoires, mais il est parfois difficile de s’y projeter tellement leur vie est entièrement dédiée à l’amélioration de leur performance. Ils nous semblent impossibles à atteindre. De leur côté, les coureurs récréatifs (comme moi) ont des histoires très communes qui ne méritent guère d’attention.

Et puis il y a Daniel Lequin! Il n’est pas un coureur de premier plan, mais certainement pas un coureur commun. Pourtant, de tous ces gens que j’ai rencontrés en vingt ans de journalisme, il est celui qui m’a le plus ébloui.

Daniel et moi nous sommes rencontrés en 2010. Il écrivait des textes sur la course à pied pour le Grand Club de RDS et nous nous étions donné rendez-vous pour un petit jogging amical d’une dizaine de kilomètres. Il avait déjà à son actif près d’une quarantaine de marathons, ce qui m’avait grandement impressionné.

L’année suivante, il avait eu la gentillesse de m’inviter chez lui, à Sorel-Tracy, pour participer au 5 kilomètres du Festival de la Gibelotte. J’ai encore frais en mémoire le souvenir des spectateurs qui l’encourageait en scandant son surnom, Médaille!

En septembre 2013, j’ai réussi à le convaincre de m’accorder une entrevue pour que je puisse lui consacrer un de mes textes de chronique. J’avais coiffé mon article du titre « Marathon Man ». Bien qu’à l’époque, il ne trouvait rien de particulier à son parcours, j’avais estimé que ses 47 marathons complétés lui valaient bien une pareille reconnaissance.

Le temps a passé et nous avons toujours gardé contact. Bien sûr, notre amitié s’est développée et solidifiée, mais jamais au même rythme que l’admiration que je lui voue. Pensez-y un instant, connaissez-vous beaucoup d’hommes ou de femmes ayant terminé 100 marathons?

Daniel est un homme humble qui est incapable de vantardises. C’est la raison pour laquelle on doit le faire à sa place. Vous ne le verrez jamais terminer parmi les premiers d’une course, mais souvent avec d’autres qui apprivoisent les 42,2 kilomètres pour une première fois. Toujours souriant, il est une présence rassurante.

J’ignore jusqu’où il se rendra. Combien de marathons encore s’ajouteront à sa liste de réalisations? Plusieurs, certainement, puisque pour un homme, comme lui, qui ne court jamais avec une montre, le temps ne semble avoir aucune emprise.

Il y a les coureurs élites auxquels il est difficile de s’identifier... et puis il y a Daniel Lequin! Un homme simple qui nous fait réaliser qu’avec de la détermination, du plaisir et de la passion, nous pouvons tous réaliser de grandes choses. Il suffit de lire son histoire pour s’en convaincre.