Ce ne fut vraiment pas une bonne semaine pour les coureurs et coureuses du Québec. Le 10 juin, la direction du Marathon de Québec annonçait l’annulation de son événement prévu du 1er au 3 octobre prochain. Cinq jours plus tard, c’était au tour de l’organisation du Marathon de Montréal de faire la même chose pour son calendrier de course qui devait avoir lieu du 24 au 26 septembre.

Dans le cas du marathon de la Vieille-Capitale, c’est la décision de la Ville de Québec de retirer son soutien à une quinzaine d’événements majeurs qui aurait sonné le glas de l’édition 2021.

Gestev, la firme en charge de l’organisation du Marathon de Québec, s’était pourtant engagée à livrer un événement sécuritaire en respectant à la lettre les mesures sanitaires, d’autant plus que celles-ci avaient été récemment assouplies dans le plan de déconfinement du Gouvernement du Québec présenté le 18 mai dernier et dans lequel il est prévu de permettre les activités sportives et les compétitions à compter du 25 juin prochain.

Petite consolation, les coureurs inscrits peuvent transférer leur inscription au Demi-Marathon de Lévis qui est prévu lors de la fin de semaine du 28 et 29 août. Cette course avait déjà été déplacée du mois de mai au mois d’août. Pour plus de sécurité, les organisateurs avaient décidé de le tenir sur deux jours au lieu d’un seul afin de se conformer aux règles de la Santé publique du Québec en terme de nombre de participants sur un même site, au même moment. Il s’agit d’un changement qui permettra d’accueillir un maximum de 5 225 coureurs pour le 21,1km, 10km, 5km et la course de 2km des jeunes. Un simple remboursement est également possible.

La situation est un peu différente avec le Marathon de Montréal. Les responsables de la course montréalaise expliquent que les mesures du plan deMontreal déconfinement et les consignes émises spécifiquement à l’attention des festivals et événements ne permettent pas de tenir leur grand rassemblement sportif, participatif et festif qu’est le marathon. La ville de Montréal continue cependant d’appuyer et de soutenir l’organisation du marathon (Événements GPCQM) de manière à ce que cet événement d’importance pour la métropole et pour les amateurs de course à pied puisse avoir lieu du 23 au 25 septembre 2022 !

Le président-directeur général d’Événements GPCQM, Sébastien Arsenault, explique « qu’à la lecture des restrictions connues à ce jour, chaque scénario envisagé dénaturait le Marathon de Montréal. On ne pouvait pas respecter l’envergure de l’expérience ni toutes les consignes sanitaires et opérationnelles, comme la capacité d’accueil des sites, la distanciation et la surveillance le long des parcours allant jusqu’à 42km. »

Bien que décevante, la décision de ne pas tenir le Marathon de Montréal est tout à fait compréhensible. En date d’aujourd’hui, il est impossible de prévoir quel sera l’état de la pandémie au début de l’automne. Rien ne garantit aux organisateurs d’événement de course à pied à grand rassemblement que des allègements seront toujours possibles. Les participants inscrits à l’édition 2021 ont le choix de recevoir un remboursement complet de leur inscription ou de reporter celle-ci à 2022.

Bien sûr, les pronostics semblent optimistes, mais une incertitude plane toujours et la planification opérationnelle et humaine nécessaire à l’organisation d’un marathon est si énorme qu’il est sage de simplement reporter ce rendez-vous.

Il est tout de même paradoxal de constater que la course à pied fut l’activité physique la plus pratiquée pendant la pandémie puisqu’il était sécuritaire de garder la forme en courant dans les rues de son quartier. De très nombreuses personnes ont d’ailleurs découvert ce sport. Maintenant, alors que des amphithéâtres comme le Centre Bell accueillent de plus en plus de spectateurs et que la scène sportive peut rêver à une certaine normalité prochaine, il en va tout autrement pour les gros événements de course à pied.

Le problème majeur est celui du départ alors que des dizaines de milliers de coureurs se massent dans un enclos. Il serait inimaginable de les faire partir à intervalles d’une trentaine de secondes puisque cela prendrait une éternité !

Les coureurs québécois devront donc prendre leur mal en patience avant de participer aux marathons de Québec et Montréal. Ces annoncent surviennent alors que des marathons encore plus achalandés, comme ceux de New York, Berlin ou Paris ont confirmé qu’ils auraient lieu cet automne avec plusieurs dizaines de milliers de participants.

Certes, ils devront attendre encore un peu avant de voir le fil d’arrivée de leur course de 42,2km au Québec, mais du même coup il est à souhaiter que cela coïncidera avec le fil d’arrivée de cette fichue pandémie!

 

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