La pandémie de COVID-19 qui frappe le Québec depuis la mi-mars n’est pas une simple affaire pour les autorités gouvernementales et pour les entrepreneurs. Ou même pour chaque être humain, me direz-vous.

La situation des centres d’entraînement est assez complexe pour les deux parties en question, pour plusieurs raisons.

D’abord, ceux-ci ne sont partenaires d’aucun ministère en particulier auxquels ils puissent se référer. Le ministère du l’éducation, loisir et sport englobe les associations sportives en tant que tel, et non les entreprises comme les studios de santé. Le ministère de la santé publique, quant à lui, englobe plutôt les médecins et infirmières, dont les kinésiologues, entraîneurs et autres professionnels en sport ne font pas partie. Enfin, dans le large spectre de l’économie provinciale, une industrie si petite est loin de faire partie des priorités.

Et pourtant!

Pourtant, il semble y avoir une ouverture de la part de certaines autorités gouvernementales pour trouver des solutions, dont la ministre Isabelle Charest. Les gyms sont après tout une suite logique du développement à long terme - donc des objectifs fixés par les fédérations sportives pour leurs athlètes.

Plus tôt cette semaine, la directrice de la santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, a même recommandé d’ouvrir les gyms pour l’entraînement libre seulement. Proposition refusée par le premier ministre François Legault et par le directeur de la santé publique, le Dr Horacio Arruda.

Bonne nouvelle toutefois : l’entraînement en privé peut reprendre pour les gens du même ménage, si cela est à l’extérieur d’un centre d’entraînement. Dans les piscines, centres d’escalade et patinoires, par exemple, la clientèle est en mesure de pratiquer son sport en solo ou en duo, et même de recevoir des leçons d’un coach.

La deuxième raison pour laquelle les centres d’entraînement se sentent pris «entre l’arbre et l’écorce» est justement là, juste là: pourquoi permettre aux autres métiers en contact étroit avec leur clientèle de pratiquer (coiffeuses, esthétique, dentistes, thérapeutes, coach sportifs et autres) et non les kinésiologues et entraîneurs personnels?

Si l’on se méfie de l’affluence abondante, ne serait-il pas possible de le faire sur rendez-vous, contrôlant ainsi le nombre de personnes par heure dans les gyms?

Il semble que tous les parties en cause seraient à tabler sur des pistes de solution afin d’y remédier.

Rencontre au sommet

Le 2 novembre dernier, des représentants de la Coalition Canadienne de l’Industrie du Conditionnement Physique ont d’ailleurs rencontré la ministre Isabelle Charest et son cabinet afin de présenter plusieurs plans d’action en tenant compte de 3 axes principaux: la santé publique (pour la population et protection contre la COVID-19), le support aux entreprises ainsi que la relance de l’industrie.

Les discussions vont de bon train et la Ministre leur a ouvert de nombreuses portes pour mettre la table à des discussions sérieuses sur le rôle de gyms dans la santé de la population. Plusieurs ministères répondent présentement aux appels.

Dans ces scénarios, la CCICP demande donc de permettre l’entraînement privé dans les gyms en zone rouge, ainsi que certains incitatifs à être instaurés afin d’encourager les gens, particulièrement les plus à risque à investir dans leur santé et de bouger plus souvent. Ces incitatifs pourraient même être appliqués dans le cas d’achat d’équipement pour pratiquer l’activité physique à la maison ou de services d’entraîneur privé.

Enfin, le dernier scénario demande au gouvernement de reconnaitre officiellement les studios de santé comme partenaire d’un ou plusieurs ministères pour faciliter leur retour et aider à développer de manière optimale les services qu’ils proposent à la population. Également, afin de faire partie de la solution pour une meilleure santé globale, ceux-ci demande d’obtenir le statut de «service de santé préventive reconnu.»

Un environnement sécuritaire

Suite à la fermeture de 14 semaines au printemps, l’industrie a due s’ajuster aux nouvelles normes demandées par les instances gouvernementales. Bien qu’aucune éclosion n’ait été connue et que plusieurs centres aient reçus des félicitations suite aux visites des autorités, les gyms se retrouvent à nouveau dans l’impossibilité d’accomplir leur mission - améliorer la santé physique et mentale de leurs membres.

Plusieurs études à l’internationales ont révélées que ces centres ne sont pas des lieux de propagation et d’éclosion, surtout avec les mesures sanitaires mises en place depuis la pandémie - notamment en Norvège.

D’ailleurs, une immense chaîne de gyms nord-américaine a mené une étude auprès de tous ses centres, rapportant que seulement un dixième d’un pour cent (0.0014) de leurs clients ou membres du personnel auraient mentionné avoir été exposés au virus, ou encore même avoir été inquiétés par celui ci, avec près de 20 millions de visites depuis la réouverture. Au Canada, les statistiques sont encore plus faibles, avec un maigre 0,0003%.

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