Frôler la mort, en écoutant du Mariah Carey!
Publié
Mise à jour
La vie….
Une chute, une collision, sentir qu'elle s'envole soudainement.
Ah ! Ces images qui nous hanterons durant toute notre existence. Mais, les interrogations s'évanouiront avec le temps, respectant cette logique qui nous entoure.
Richard Roy souffre physiquement et moralement. Une longue épopée s'amorce.
Ultra marathonien, il en tire une leçon. Le 17 décembre dernier, il devait partir de Mont-Laurier pour atteindre son quartier, Hochelaga à Montréal. Petite randonnée de course à pied afin de conclure sa campagne de financement. Sans objectif précis, le temps requis ne représentait aucune importance pour ce prof d'éducation physique au secondaire.
Lui qui a l'habitude de se compromettre avec ses élèves sera longtemps sans les revoir.
Sa blonde Nancy l'a reconduit à Mont-Laurier. Après 200 mètres sur la piste du Petit Train, impossible d'avancer. Alors, il saute sur la 117. Cinquante kilos plus tard, il se présente à une station pour manger, prendre un café, jaser avec Nancy, refaire le plein. Puis, l'irréparable se produit. Quelques kilomètres après être reparti, c'est le black out. Les lumières s'éteignent. Il ne se souvient plus de rien.
Frappé de plein fouet par le miroir d'une automobile qui avait dévié de sa route, le conducteur aveuglé par les phares de celui à contre sens, Richard est immédiatement conduit à l'hôpital. C'est grave mais ça aurait pu être pire. Il a frôlé la mort, c'est certain.
ÇA M'A RENTRÉ DEDANS
« Je suis un cycliste avant un coureur. J'ai l'habitude de rouler sur la route », dira celui que l'on surnomme le Grand Barbu, question de nous démontrer son expérience.
Quelques minutes avant le choc, il avait jasé avec des camionneurs. « Certains sont impressionnés de nous voir courir durant la nuit, d'autres vont nous traiter littéralement de fou ». Il écoutait une toune de Noël de Mariah Carey lorsqu'il est tombé dans les pommes. La police ne lui a pas fourni d'autres détails.
Hôpital de Sainte-Agathe-des-Monts, il reçoit le diagnostic : Trois ligaments sur quatre de son genou droit sont déchirés, une commotion mineure, côtes fracturées, cheville cassée, il est transféré à Sacré-Cœur puis à Trois-Rivières, où sa compagne réside. « Je n'ai pas une grosse famille, j'habite seul au 3e étage d'un immeuble à Montréal, heureusement que Nancy était là. »
Il s'est toujours tenu loin des hôpitaux mais en aura visité quatre en l'espace d'un mois. Il a reçu son congé le 9 janvier dernier.
Avec le recul, il avoue : « Ça m'a rentré dedans cette intervention chirurgicale au genou. Je m'absenterai du monde de l'enseignement pour les six prochains mois. Vais-je courir encore ? Le médecin qui m'a opéré m'a dit que j'ai failli perdre ma jambe, qu'il devait la rendre fonctionnelle. » Alors, il nage dans l'incertitude.
RELATIVISER
Richard ressent ce besoin de bouger dans la vie. « Si tu parviens à courir un ultra éventuellement, il sera exceptionnel », a-t-il pris soin d'ajouter. Coup de matraque dans les flancs ! Même s'il se considère comme un mille-pattes, il doit dorénavant philosopher.
« On dit que rien n'arrive pour rien dans la vie. Je lui fais entièrement confiance, je ne veux pas me faire de scénarios catastrophiques, je ne suis pas découragé. »
Pourtant, celui qui recherchait souvent les zones obscures pour s'inspirer prend maintenant conscience de sa fragilité. Père de deux jeunes ados, il dit ne pas comprendre tous les messages que cet incident lui envoie pour le moment. « Assurément que cette malchance va venir teinter mon avenir. »
Quelques jours avant notre entrevue, il avait osé se rendre dans un centre commercial. Après 50 mètres, il cherchait un banc pour s'asseoir. « J'ai finalement pu franchir 200 mètres lors de cette sortie et j'en étais tellement fier ».
Quand on doit relativiser dans la vie….
Voici les trois sites pour rejoindre Richard :
https://open.spotify.com/show/2OqXOq4ksk
https://linktr.ee/cquoitonwhy.com