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Je veux que l'on comprenne ma folie!

Course à pied - rds.ca
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Mise à jour

Maxim Fafard ne court pas. Il m'avait écrit il y a deux ans pour me parler combien sa cousine Karine Paul-Hus l'impressionnait sous bien des aspects.

 

Je l'avais oublié.

 

Il y a quelques jours, il est revenu à la charge et cette fois-ci, il a réussi. Vous vous reconnaîtrez sûrement dans le parcours de Karine Paul-Hus qui doit composer avec une famille et sa passion de courir.

 

Âgée de 47 ans, elle en aura 48 le 23 janvier prochain, ex-joueuse de basket-ball, elle est mère de trois garçons. Marc-Antoine, 17 ans, Thomas, 15 ans et Philippe, 11 ans ne courent pas tout comme son conjoint Marc-André d'ailleurs.

 

L'année avant d'apprendre qu'elle était enceinte de Philippe, elle avait répondu à l'invitation de Steve Morin qui à l'époque, planifiait une course aux profits de l'Institut de recherche clinique de Montréal. Karine avait adoré son expérience. Elle s'était dit qu'elle y retournerait dans le but d'abaisser son temps. Courir est alors devenu une réalité. Facilement, elle a réussi à faire un meilleur temps mais du même coup, ce passage a réveillé le début d'une passion.

 

Réalisant qu'elle disposait d'une certaine facilité sans nécessairement exagérer avec les entraînements, elle parvenait à s'améliorer sans cesse.

 

LA SOLUTION : UN MARATHON

 

 

Le hic est qu'elle se retrouve seule à aimer la course à pied dans sa petite famille. Avec trois ados, elle se contente de franchir de courtes distances. Se lever tôt à chaque matin pour éviter de déranger l'horaire familial, elle y tient mordicus car elle ressent une dépendance dont elle ne peut plus se départir.

 

« Disons que c'est parfois pénible car tu voudrais que les personnes importantes à tes yeux te comprennent. De ce fait, je me suis retrouvée souvent seule avec moi-même au départ d'une course alors que j'aurais tellement souhaité le contraire. »

 

Elle ne court pas pour établir des temps, ni des distances mais bien pour l'apaisement qu'elle obtient et l'évasion qui se produit lorsqu'elle enfile ses souliers de course. Le pire c'est qu'elle continue de s'améliorer. Ça l'inquiète un peu car elle est tracassée par le jour où elle plafonnera. « Il va falloir que je déniche une autre motivation ».

 

Et la solution pourrait bien être l'accomplissement d'un marathon.

 

Elle m'a alors parlé de la période où elle se sentait vraiment isolée dans la pratique de la course. C'est à ce moment qu'elle a décidé de joindre le club l'Escouade afin de retrouver des gens qui en toute simplicité, vénéraient une passion similaire. « J'y ai rencontré des gens qui pouvaient m'écouter, comprendre ma folie. »

 

ATTENDRE L'OUVERTURE

 

 

Pour l'instant, l'idée première est de persévérer car elle ne croit pas que le nid familial pourrait encaisser le choc d'un entraînement et d'une préparation à un marathon. Elle devra s'armer de patience et attendre le moment opportun.

 

Nutritionniste à l'hôpital de Ville LaSalle, elle est toujours étonnée quand quelqu'un lui confie qu'il la trouve inspirante. « Je ne sais pas, c'est peut-être les effets de mon sourire », me lance-t-elle à la blague. « Je suis fière de ce que je fais mais il est difficile pour moi de me considérer inspirante. Je ne me vois pas sous cet angle, disons. »

 

Considérée comme une personne bien dosée, elle croit qu'elle devrait peut-être ajouter un petit grain de folie à son cheminement.

 

« Sincèrement, je reconnais que je me suis vraiment réalisée dans la course à pied. À mes yeux, cette discipline est facile et je tente d'en profiter au maximum. » Parions que vous vous reconnaissez dans ce parcours !

 

Chose certaine, le cousin Maxim, lui, s'en est aperçu depuis belle lurette !