Le coureur Jean-Sébastien Drolet a réalisé tout un exploit en parcourant les 235 kilomètres qui séparent Montréal de Québec les 6 et 7 mai dernier. La cause pour laquelle il a couru, la Fondation ressources pour les enfants diabétiques (FRED), rend cette réalisation encore plus digne de mention. Ajoutez à cela le fait que Jean-Sébastien est diabétique de type 1 depuis l’âge de 5 ans et qu’il vit avec cette maladie depuis près de 40 ans et vous obtenez une épopée remarquable qui mérite d’être racontée.

 

Une longue partie de la vie de jeune adulte de Jean-Sébastien Drolet se déroule sous le signe de la sédentarité par crainte de faire du sport en raison de son diabète. En 2015, à la suite d’un défi que son frère lui lance, il participe à une course à obstacles. C’est à ce moment précis qu’il décide pour la première fois de prendre le taureau par les cornes et de faire face à ses craintes pour se remettre en forme. 

 

Ce ne fut pas une mince affaire d’apprendre à gérer son diabète et effectuer un sport relativement extrême, mais il y arrive avec un bon lot d’essais et erreurs.  De fil en aiguille, il s’intéresse aux courses en sentier et il progresse graduellement dans cette discipline jusqu’à se rendre à son premier Ultra-Trail en 2018. À partir de ce moment il enfile les ultras-trail les uns après les autres.

 

En parallèle, il s’ouvre des comptes sur les réseaux sociaux sous le nom Diabetic runner TD1 afin de démontrer aux diabétiques de type 1 qu’il est possible de faire n’importe quel sport malgré cette condition incurable. Il fait également des conférences sur le sport et le diabète.  Jusqu’en 2021, la plus longue distance qu’il a courue était 80 kilomètres en Ultra-Trail.

 

À l’automne 2021 il s’inscrit à un Backyard ultra organisé par OCM qui est malheureusement annulé. À la suite de cette annulation, il décide de créer son propre Backyard caritatif aux profits de la Fondation ressources pour les enfants diabétiques, en se fixant l’objectif de faire 160 kilomètres en 24 heures, soit unFred#2 tour de 6,7 kilomètres à toutes les heures. Il réussit finalement le défi qu’il s’était lancé en un peu plus de 25 heures. La levée de fonds est un franc succès également.

 

 

L’idée du défi Montréal-Québec

 

C’est après ce défi qu’il se demande comment il pourrait pousser l’expérience encore plus loin pour toucher plus de gens afin de les sensibiliser à la cause du diabète de type 1. Il décide donc de créer le défi de course Montréal-Québec en continu, soit 235 kilomètres en moins de 38 heures et ce toujours au profit de la fondation FRED.

 

Il invite un ami, Étienne Dugas, un coureur d’ultra-Trail, à se joindre à lui dans ce défi de fou. Les deux comparses amorcent leurs courses à Pointe-aux-trembles, le vendredi 6 mai à 4h en direction de Québec via la route 138. Au départ, ils avaient prévu quinze points de ravitaillement espacés d’une vingtaine de kilomètres environ. Ils ingèrent rapidement quelques bouchées et des gels à l’érable BRIX.

 

À mi-chemin, à la hauteur de Trois-Rivières, Étienne éprouve des douleurs aux jambes qui l’empêchent de continuer. Jean-Sébastien prend la décision de continuer seul avec l’appui de sa conjointe qui occupait le rôle d’équipe de soutien et de ravitaillement mobile.

 

Photo FredIl doit prendre une pause de quelques heures à Champlain pour dormir un peu. Sa conjointe étant très fatiguée par la première partie du parcours qui durait depuis déjà 20 heures et quelques 138 kilomètres, Jean-Sébastien décide de prendre un moment de repos puisqu’il n’était pas sécuritaire de continuer. 

 

Il en profite pour revoir sa stratégie. Un doute l’assaille également et il remet en question la faisabilité du défi.  Toutefois, Jean-Sébastien ne peut envisager de laisser tomber et de ne pas honorer son engagement envers la cause et la fondation en raison d’une question de logistique.

 

La mission première du défi et l’engagement de l’ultra-coureur envers la fondation sont porteurs et le motive à continuer d’avancer dans les moments plus difficiles. Après un coup de fil à des amis, qui devaient venir les rejoindre à Ste-Anne-de-la-Pérade,  ces derniers le retrouvent à Champlain afin de donner un répit à Caro, la conjointe de Jean-Sébastien, pour prendre la relève sur les ravitaillements et le soutient.

 

Il peut ainsi reprendre sa course vers Québec à 4h du matin.Fred carte D’autres amis se joignent encore à lui et à Caro pour les supporter. Les points de ravitaillement sont rapprochés pour permettre des pauses plus fréquentes. Des coureurs arrivent à l’improviste pour l’épauler. Des supporters sortent sur leurs balcons pour l’encourager.

 

Finalement, Jean-Sébastien termine soin épuisant périple alors qu’il arrive à Québec quelques minutes après 22h, soit 42 heures et 235 kilomètres de course après son départ. 

 

Si vous souhaitez appuyer la démarche de Jean-Sébastien Drolet et en comprendre un peu plus sur le diabète de type 1, n’hésitez pas à visiter le site de https://diabete-enfants.ca. Ce sera votre façon à vous de lui faire comprendre que chacun de ses pas auront été utiles! 

 

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