Si vous avez déjà assisté au départ d’une course organisée, vous avez probablement noté, dans les minutes précédant le début de l’épreuve, qu’il semble y avoir deux types de participants. D’un côté, ceux qui affichent un large sourire et qui déambulent en affichant un air confiant. De l’autre, ceux qui semblent tendus et nerveux. Faites-vous confiance, vous pouvez légitimement vous fier à vos brèves observations pour déterminer le taux de stress qui habite chacun des coureurs que vous rencontrez!

Le stress n’est pas une vilaine chose en soi pour un coureur et il est normal d’en ressentir avant le départ. Cette adrénaline l’aidera à donner un effort soutenu pour obtenir le résultat souhaité.

Malheureusement, pour de nombreux coureurs, le stress vient complètement annihiler une des raisons premières pour lesquelles ils courent : le plaisir! Ils redoutent et appréhendent tellement leur compétition qu’ils y pensent des semaines à l’avance en la vivant à de multiples reprises dans leur tête. Si, quelques heures avant la course, on leur annonçait qu’elle était annulée, ils sauteraient presque de joie!

Cette nervosité, bien loin de disparaître avec l’expérience, ne fait qu’augmenter au fur et à mesure que le coureur se fixe des objectifs de performances. J’avoue avoir longtemps été un de ceux-là. Avant de prendre le départ d’un demi-marathon ou d’un marathon, je perdais mes repères. Mes attentes envers moi-même étaient tellement élevées que j’oubliais pourquoi je courais. Pour le simple plaisir d’être en forme et de bouger!

Il existe heureusement des manières faciles de relaxer pour gérer le stress d’une épreuve chronométrée.

Des idées de solutions

La plus simple est de bien avoir tout planifié. L’improvisation augmente le stress. Ne laissez rien au hasard et n’attendez pas le matin même de l’épreuve pour jeter un coup d’œil au site officiel de l’événement. Allez chercher votre trousse du coureur le plus tôt possible, la veille préférablement. Épinglez votre dossard sur votre chandail et préparez vos vêtements et sacs de ravitaillements.

Pensez à comment vous vous rendrez au départ en vous assurant d’avoir du temps pour laisser votre sac contenant vos effets personnels à l’endroit prévu.

Regardez où sont situées les stations de ravitaillements pour ne pas vous inquiéter de votre hydratation. Et, surtout, cherchez à savoir où sont les côtes! Une carte du dénivelé du parcours se trouve habituellement sur le site officiel. Vous n’aurez donc pas la mauvaise surprise de découvrir ces montées pendant l’épreuve! Cela peut avoir un effet dévastateur sur le moral et ruiner votre course. Quand vous souffrez dans une côte au 18e kilomètre, mais que vous savez que c’est la dernière, ça aide.

Prenez le temps de bien vous échauffer. Faites un petit jogging relâché pour vous détendre et délier vos muscles. Soyez attentif à votre souffle et aux battements de votre cœur qui vont commencer à trouver leurs cadences respectives. Quelques minutes avant le départ, prenez de belles grandes respirations profondes en fermant les yeux.

Les secondes et les minutes qui s’accumulent et auxquelles vous jetez un coup d’œil régulier sur votre montre chronomètre sont un énorme facteur de stress.  Ayez une idée claire du rythme de course que vous voulez adopter selon le moment de votre course et votre position sur le parcours. Souvenez-vous de ne pas partir trop vite en vous laissant entraîner par des coureurs plus rapides que vous. Et si vous voulez descendre d’un cran votre nervosité, retirez votre montre. Courez alors selon votre ressenti du moment. Vous aurez le loisir d’apprendre votre chrono final en consultant les résultats officiels.

Ayez des pensées positives. Visualisez le plaisir que vous aurez à courir au milieu des autres participants et celui encore plus grand que vous éprouverez en franchissant le fil d’arrivée. Pensez à votre préparation physique des derniers mois. Si vous avez respecté vos entraînements sans tricher, vous savez que vous êtes capable d’atteindre votre objectif. N’allez pas vous mettre d’autres idées dans la tête. Souvenez-vous que vous ne courez pas pour dépasser les autres concurrents, mais pour vous dépasser. La terre n’arrêtera pas de tourner si vous connaissez une contre-performance.

Ayez plus d’une stratégie de course. Trop souvent, on s’imagine que notre course se déroulera sans problèmes. La machine humaine est cependant pleine d’incertitudes.  Si vous réalisez que vous n’avez pas le rythme, dites-vous simplement que vous pouvez basculer vers votre plan B rattaché à un objectif moins spectaculaire, mais tout aussi satisfaisant. En se fixant des objectifs ou des attentes trop élevés et peu réalistes, le coureur s’ajoute une tonne de pression sur les épaules.

Je vous rappelle en terminant que prendre part à une course organisée, quel qu’en soit la distance, devrait être un moment agréable. À moins que vous ne soyez un coureur élite tentant de vous qualifier pour les Championnats du monde ou les Jeux olympiques, n’allez pas gâcher ces moments de plaisir en devenant un athlète anxieux de réussir à tout prix un résultat.

Avant de prendre le départ, regardez autour de vous. Immergez-vous dans cette belle énergie qui se dégage de la foule de coureurs. N’ayez pas peur d’afficher un petit sourire nerveux sur votre visage. C’est normal.

Mais surtout, n’oubliez pas d’avoir du plaisir. Si vous avez tout donné à la fin de votre épreuve, vous pourrez fièrement vous dire que vous avez atteint votre objectif. Celui de courir sans stress.