L’absence de courses organisées au Québec a plusieurs conséquences malheureuses. Au-delà du fait qu’il est impossible pour les coureurs de se côtoyer, de fraterniser, de courir ensemble ou d’évaluer leur forme physique lors d’un événement de masse, cela entraîne pour eux l’impossibilité d’obtenir un chrono précis sur un parcours certifié.

Si vous avez l’habitude, comme moi, de courir avec une montre GPS au poignet, vous avez certainement constaté que les données ne sont pas toujours exactes. Courez deux fois sur un même parcours pour vous en convaincre. Vous réaliserez que votre course de 10 km en devient une de 9,9 ou 10,1 km le lendemain. Ou encore, allez courir avec un ami et comparez vos données à la conclusion de votre sortie. Même si vous avez suivi un trajet similaire, il est fort peu probable que vos montres affichent exactement la même distance.

C’est tout à fait normal puisque toutes les montres GPS ont une marge d’erreur variant de 1 à 2 %. Si cette légère variation ne semble pas si terrible pour le commun des mortels, elle est énorme pour le coureur qui cherche à faire son meilleur temps sur une distance donnée. Combien vaut-il exactement au 5 ou 10 km?

Sur un demi-marathon ou marathon, cette petite imprécision représente de grosses minutes. Des minutes qui peuvent s’avérer cruciales pour celui qui cherche à se qualifier pour le Marathon de Boston. Par exemple, pour le marathonien qui souhaite compléter la distance en 4 heures, 1 % d’erreur représente 2 minutes et 24 secondes de plus... ou de moins.

À moins de sortir un ruban à mesurer et de tracer son propre circuit précis, il est impossible de se fier à sa montre GPS. Et encore là, avez-vous déjà essayé de mesurer un parcours de cinq ou dix kilomètres avec un ruban? Vous risquez de vous faire observer dans le voisinage!

Il reste toujours l’option d’aller courir sur une piste d’athlétisme, mais ce ne sont pas tous les coureurs qui y ont accès. De plus, un chrono sur piste ne concorde pas avec celui sur route. Il y a un monde de différences (surface, dénivelé, virages, vent, etc.).

Au Québec, c’est la Fédération québécoise d’athlétisme (FQA) qui sanctionne la plupart des événements de course à pied. Lorsque vous vous inscrivez à une course, la meilleure façon de vous assurer de sa qualité et de la bonne longueur du parcours est de vérifier si elle porte le sceau de la FQA.

Parmi les nombreux avantages d’un événement sanctionné se trouve la certification de parcours qui se fait de concert avec Athlétisme Canada. Tel qu’inscrit sur le site officiel de la FQA, pour qu’un parcours soit reconnu comme certifié, il doit avoir été mesuré selon les normes établies par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).

Comment s’y prend-on? La seule méthode de mesurage reconnue est celle de la bicyclette calibrée avec compteur Jones qui offre une précision à 99,9 %. Il s’agit d’une méthode simple et directe, mais qui comporte tout de même un nombre important d’étapes qui doivent être réalisées avec beaucoup de rigueur et de précision.

Ce mesurage précis d’un parcours, est-il écrit sur le site de la FQA, est essentiel pour donner une valeur objective aux temps fournis et ainsi permettre aux coureurs d’évaluer leur performance et leur progression sur une période donnée. Au final, la certification est également une condition requise pour l’homologation de records et la reconnaissance officielle des résultats.

En conclusion, même si quelques courses réapparaissent au calendrier, il faudra que les coureurs prennent encore leur mal en patience avant de pouvoir renouer avec des parcours certifiés. Entre-temps, la meilleure chose à faire est de poursuivre l’entraînement et continuer à se fier à sa montre GPS pour obtenir un chronométrage. Cela demeure un outil essentiel même si un doute demeurera toujours sur la véritable valeur des données.

Bonne course!