À 41 ans, l’excellent coureur Robin Richard-Campeau semble traverser un tournant dans sa vie. Presque à la même date l’an dernier, un projet lui avait traversé l’esprit alors qu’il venait de mettre un terme à son expérience de coaching qui durait depuis 15 ans.

 

Sans se douter de ce qu’il adviendrait cette année, il a invité des amis à joindre son idée de s’entraîner spécifiquement pour le marathon du Petit Train du Nord qui vient à peine d’être annulé. « Ce projet me faisait prendre du recul. Toutefois, il me fallait combler ce vide soudain mais je désirais un plan qui revêtait plein de sens », exprime cet enseignant en philosophie au cégep de Drummondville

 

Lorsqu’il a lancé son intention, 14 coureurs l’ont trouvée intéressante sauf qu’en bout de ligne, seulement six ont officiellement sauté dans l’aventure. Avec la pandémie, des règles strictes devenaient Robin 6essentielles. Même plan d’entraînement, on se voit une fois par mois et ce, sur une période de 18 semaines. Pour joindre cette volonté, il fallait être en mesure de courir 100 km par semaine et obtenir un temps sous la barre des trois heures.

 

Puis, deux semaines avant sa présentation, les organisateurs du Petit Train du Nord ont dû annuler. « Si on avait su cet été que le Petit Train du Nord ne serait pas présenté, nous aurions mis un terme à cet entraînement intense. Considérant que nous étions rendus à échéance, il devenait pratiquement indispensable d’aller chercher le résultat de tout cet investissement »,  a poursuivi Robin avec raison.

 

L’unique option se voulait de planifier son propre marathon. Et c’est ce qui a été fait. Chaque participant a versé un montant de 80$ pour l’inscription, ce qui a permis la présence de Sport-Chrono pour qu’il soit transformé en événement officiel. Robin a opté pour la piste cyclable entre Warwick et Richmond. Bien entendu, cet itinéraire n’a pas été certifié par la Fédération, faute de temps et d’argent. Toutefois, la distance a été mesurée avec grande précision.

 

Afin de se prévaloir d’une conscience tranquille, il a même communiqué avec la santé publique pour les informer et obtenir son laissez-passer.

 

Finalement, huit participants se sont présentés au fil du départ, terminant tous sous les trois heures et pour certain, avec des records personnels. Aucune médaille n’a été décernée sauf  que huit Robin 3bières attendaient les finissants et les premiers bénéficiaient des premiers choix.

 

Robin ne cache pas sa déception de n’avoir pu y participer mais avec une blessure récurrente, il lui fallait jouer de sagesse. « Je ne ressens plus les mêmes ambitions qu’à mes débuts. Je considère avoir établi mes marques personnelles et j’ai accepté cette évidence », relate celui qui a déjà couru 2h38 sur le marathon.

 

Robin a investi une vingtaine d’années dans la course à pied, guidé par cette mission de continuellement améliorer ses temps. « Je suis extrêmement fier de la réalisation de ce projet qui a permis à ces coureurs de conserver une certaine dose de motivation malgré l’année difficile que nous traversons. »

 

Un parcours dans une zone orange, plat, rapide, sécuritaire, facile, une douzaine de bénévoles, pour la plupart des membres de la famille des participants, Robin peut se targuer, et avec raison, d’avoir présenté l’unique marathon chronométré au Québec avec cette pandémie.

 

Deux semaines séparent maintenant l’événement à aujourd’hui et aucune personne impliquée n’a été Robin 5infectée. « Nous n’avions pas trop fait de bruit avec ce marathon jusqu’à présent mais aujourd’hui, force est d’admettre qu’on n’aura évité un autre karaoké. »

 

 

Marathon Pro-Fondeur, 3 octobre 2020

 

Liste des participants :

 

Anthony Larouche       2h27

Vincent Hoa Mai        2h32

Alexandre Néron         2h34

Pascal Dubreuil           2h41

Samuel Tousignant      2h44

Jean-Frédérick Faure     2h45

Louis-Simon Guité       2h50

Dany Turgeon               2h55