Voilà le constat fait par un des journalistes les plus populaires affectés à la couverture du sport, Armen Hammer, en date d’hier.

Suite aux récents évènements ayant pris place aux États-Unis, et la montée du mouvement Black Lives Matter, le silence des têtes dirigeantes de CrossFit Inc paraissait mal. Très mal.

Puis, vendredi, dans une publication sur leurs médias sociaux, ces dernières ont lancé un appel «à la conversation ouverte et à la croissance» en promettant «de voir et d’écouter» ce qui se passe mondialement. Le tout, sans préciser les mots-clics importants Black Lives Matter ou mentionner un appui clair. Nul besoin de préciser que ce timide appui a été grandement controversé, autant chez les fans que pour les centres affiliés partout à travers le monde.

Cette sortie a fait sortir publiquement un échange courriel entre un centre affilié de Seattle, Rocket CrossFit et Greg Glassman, président-fondateur de CrossFit Inc. Il faut comprendre que les propriétaires de Rocket CrossFit ont été des pionniers de la communauté pour militer pour les droits des athlètes LGBTQ+ et ardents défenseurs des droits des communautés.


Dans cet échange du 3 juin, on peut lire que ce centre souhaite se désaffilier, mais évoque respectueusement la peine qu’ils ont de quitter l’enseigne CrossFit après 9 ans, suite au manque de support durant la pandémie de COVID-19 et au mouvement de soutien à la communauté noire. Voici l’échange complet. Greg Glassman y est allé d’une réponse cinglante, affirmant à la propriétaire Alyssa Royse que «l’isolement social a atteint sa santé mentale» et précisant qu’il «avait honte d’elle.»

Mais là ne s’arrête pas l’histoire. Samedi, en réponse à un tweet publié par le Institute of Health Metrics and Evaluation des États-Unis, qui déclarait que le racisme est officiellement une affaire de Classman tweetsanté publique, Greg Glassman a répondu qu’on devrait appeler ceci le «FLOYD-19». Puis en rajoutant le lendemain que la pandémie et la situation actuelle aux États-Unis étaient strictement la faute du gouvernement, et s’opposant au fait qu’on déclare le racisme une affaire de santé publique.

N’en fallait pas plus pour enflammer la planète CrossFit.

Mouvement de boycott et révolte

Au moment d’écrire ces lignes, des centaines d’affiliés partout sur le globe ont mis fin à leur affiliation avec CrossFit, dont les légendaires CrossFit New England de Ben Bergeron, et NCFit de Jason Khalipa (champion du monde de 2008). Au Québec, c’est plus d’une dizaine de centres qui ont choisi de se distancer de la marque, dont Deka, Gym Le Vestiaire, Hangar Athlétique, CrossFit Rimouski et ADM, tous des centres fidèles depuis plusieurs années.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A post shared by Deka Gym (@deka.gym) on Jun 7, 2020 at 4:11pm PDT

Julie Foucher, ancienne athlète des Jeux CrossFit et une proche collaboratrice de Greg Glassman avec CrossFit Health, a remis publiquement sa démission.

Un mouvement de dénonciation - et même de boycott - a été lancé par la double-championne du monde Katrin Tanja Davidsdottir, suivie par Rich Froning, Tia-Clair Toomey, Noah Ohlsen, Chandler Smith (lui-même afro-américain), Carolyne Prévost et plusieurs autres. Les commanditaires principaux, Reebok et Rogue Fitness, ont publiquement affirmé leur désir de se retirer des Jeux CrossFit.

Enfin, les compétitions mondiales sanctionnées CrossFit auront eux aussi une rencontre à huis-clos sous peu.

Bien évidemment que toute cette controverse ne marquera pas la fin de ce sport en pleine montée mondiale, mais ce serait un euphémisme d’affirmer que l’heure est au changement, que ce soit à la tête de CrossFit Inc, ou d’un nouveau mouvement.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A post shared by Camille Leblanc-Bazinet (@camillelbaz) on Jun 7, 2020 at 2:18pm PDT

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A post shared by Noah Ohlsen (@nohlsen) on Jun 7, 2020 at 4:56pm PDT