Je me souviens mais en même temps, il me semble que c’est tellement loin, à une autre époque. J’aimais enlacer les gens, faire des câlins, un high-five.

 

Justement, les rendez-vous d’événements de course à pied procuraient les occasions pour revoir nos amis, jaser, apprendre les dernières nouvelles, etc. La normalité, simplement la vie de tous les jours.Calin 1

 

Je me souviens des lunchs que je prenais en compagnie d’autres coureurs après les épreuves. Je jasais, j’apprenais, je me réjouissais de leurs succès. L’atmosphère au fil d’arrivée s’avérait des moments uniques. Entendre les cris, les encouragements, reconnaître les gens venus pour nous appuyer, ça n’avait pas de prix.

 

Que dire de la ligne de départ ! Entassés comme des saucissons, nous entendions respirer les voisins. Nous pouvions sentir toute cette nervosité qui émanait de leur corps. Attendre le signal du départ, parfois dans la pénombre, parfois aux petites heures du matin, par une température chaude, froide, sous la pluie, sous le soleil, procurait un climat exceptionnel.

 

On parle d’une période lointaine et pourtant, tellement frais dans notre mémoire. Quand j’y repense, il me semble vivre un cauchemar et je cherche à me réveiller à tous les jours. Je veux bien conserver de l’espoir, être positif, mais je suis inquiet. En même temps, je me dis qu’après un orage arrive toujours le beau temps. On revoit le soleil.

 

Le vaccin, c’est encourageant mais en même temps, on se dirige droit vers l’inconnu. On lui accorde toute notre confiance car après tout, nous ne disposons d’aucune autre alternative pour sortir de cette fosse.  Comme vous tous, je m’interroge et je me demande qu’est-ce qu’il adviendra du futur.

 

Ces beaux moments de réjouissance que nous avons savourés dans les années antérieures, pourront-ils revenir intacts ? Je pense à ceux et celles qui, heureusement à cause de cette pandémie, ont découvert la course à pied et vivent le plaisir de pratiquer cette discipline. Imaginez ! Ils y ont pris goût sans savoir ce que représentent les événements au niveau du feeling.

 

Oui, je me souviens mais surtout, je m’ennuie de pouvoir poser ces gestes qui réconfortaient tous et chacun. Comme dans plusieurs autres domaines, les friands de la course à pied encaissent le choc de ce virus.

 

CALINSérieusement, ça me tracasse. Je pense que plusieurs n’auront même pas la chance de revoir la vie normale et cela m’attriste. J’ose espérer que tout pourra revenir comme avant si l’on se fie aux virus similaires qui sont venus faire trembler notre planète par le passé. Toutefois, les dernières mutations de la Covid annoncées il y a quelque semaines n’ont rien de très rassurant.

 

Je m’aperçois de ma fragilité à la privation.

 

Cette crainte ancrée en nous au cours des derniers mois laissera-t-elle des cicatrices dans nos éventuels faits et gestes ? Combien de temps nous faudra-t-il avant d’être rassuré et à l’aise de serrer la main d’une personne ?

 

Je suis du genre prudent, réaliste, terre à terre et je préfère voir les choses telles qu’elles sont. Je ne veux pas me faire d’illusions mais en même temps, je n’ai pas l’intention de me morfondre et de laisser l’empreinte d’une personne qui a peur de son ombrage.

 

Vraiment, ça me manque de vous voir.

 

Joyeuses Fêtes à vous les adeptes de la course à pied ! Merci d’être là, fidèles et souriants.

 

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