En février dernier, Laurie Arseneault a signé un contrat professionnel avec Canyon en vélo de montagne. C’est un rêve qui s’est réalisé pour la championne canadienne U23. À sa première année sur le circuit Élite international, Laurie, âgée de 24 ans, fera désormais équipe avec Emily Batty, une athlète de sa discipline qu’elle admire depuis ses débuts. Celle qui était prise au dépourvu quelques années auparavant, affirme que son entraîneur John Malois a joué un rôle très important dans sa carrière.

 

Coupe du monde

Une transition importante

Avant de commencer à travailler avec John, Laurie raconte que ses résultats n’étaient pas au rendez-vous. « Je n’étais même plus sur l’équipe du Québec et je m’entraînais un peu avec ce que je pensais qui était bon. Quand John est arrivé, on a eu une chimie dès le départ. Il s’entraîne avec moi et il m’aide à dépasser mes limites. Avec lui, j’ai souffert comme jamais, mais dans le bon sens! Le vélo ça fait mal, c’est difficile, mais c’est important de garder le plaisir à travers ça et John a cette passion qu’il me transmet à tous les jours. Il me connaît par cœur au niveau de l’entraînement. Il sait quoi me donner et ça fonctionne vraiment bien. »

À sa première sortie avec Laurie en 2017, John était plutôt en mode observation et il a tout de suite noté son talent exceptionnel. « Dans cet entraînement, on est allé monter le Sommet-Trinité et je me suis fait larguer. Je n’en revenais tout simplement pas! Lors de notre deuxième entraînement ensemble, elle m’a encore une fois coupé le souffle tellement elle était impressionnante au niveau de sa technique en vélo de montagne. C’est à ce moment que je suis devenu officiellement son entraîneur. Je n’avais aucun doute qu’elle allait accomplir de grandes choses. La même année, elle est passée d’une fille qui n’allait pas bien, à l’obtention du titre de championne canadienne U23. »

 

La patience

Même s’ils ont déjà atteint plusieurs objectifs ensemble notamment une 9e place aux Championnats du monde U23 (2017) et deux titres de championne canadienne U23 (2018-2019), John sait que le travail est loin d’être terminé avec sa protégée. « On a un gros pas de fait qui est celui d’avoir signé avec une équipe John directiveprofessionnelle. Maintenant, il faut y aller étape par étape. Laurie doit apprivoiser la vie de pro qui est sa nouvelle réalité. C’est donc une année où il sera important de se stabiliser au niveau du peloton Élite. On n’a pas d’objectif de résultat en place, je sais que ça va venir avec la force mentale de Laurie. On ne se met pas de pression avec ça. »

C’est sans aucun doute l’expérience de John qui fait qu’il prône la patience. Il avoue avoir lui-même sauté les étapes dans son parcours. « J’avais 21 ans quand j’ai fait les Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Pour m’y rendre, je me suis mis tellement de pression. Je me souviens qu’à 13 ans, je voulais aller au Tour de France. Quand je ne gagnais pas, je n’étais pas content et je suis devenu mon propre ennemi. Cette expérience m’a permis d’avoir une meilleure approche en tant qu’entraîneur et ça m’aide à guider une athlète comme Laurie. Parfois, les cyclistes débloquent seulement à 27-28 ans. C’est important d’être patient et cette année avec Laurie, c’est une année de patience. »  

 

Déterminée et en mission

Laurie a pris l’avion la semaine dernière pour l’Europe. Elle fera donc son entrée officielle sur le circuit Élite international. « C’est la première fois que je vais en Europe depuis la pandémie et je suis vraiment contente de vivre ça avec ma nouvelle équipe. Emily Batty joue en quelque sorte un rôle de mentor et je m’entends super bien avec elle, donc c’est facile d’avoir une belleEn attente départ ambiance. Même si je suis à l’autre bout du monde, je communique tous les jours avec John et ça m’aide à avoir confiance en notre plan. Je garde en mémoire notre première victoire ensemble en 2018. Quand John était sur le bord du parcours, il était calme et il savait quoi me dire. »

De son côté, dès que la situation sanitaire sera rétablie, John s’envolera pour la retrouver sur le circuit de la Coupe du monde ainsi qu’aux Championnats du monde. « Je sais exactement quelles sont ses forces et ses faiblesses. Ça aide à mettre en place la bonne stratégie de course. On a bâti cette confiance inexplicable et je sens que Laurie est maintenant prête à devenir pro. »

 

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