Le suicide de son frère a guidé la vie d’Yvan l’Heureux !
En forme lundi, 28 déc. 2020. 07:47 vendredi, 13 déc. 2024. 23:21Pour le temps des Fêtes, Yvan l’Heureux s’apprête à prendre une pause et déposer les deux pieds sur le poêle. Un geste mérité car l’homme de 46 ans de Rivière-du-Loup, natif de la Beauce, possède un rythme de vie effréné et n’arrête pas beaucoup.
« J’ai deux valeurs dans la vie, le respect et la famille », ce qui explique le fait qu’après avoir refusé des offres alléchantes pour travailler à Montréal, il a préféré rejoindre les membres de sa famille en bordure du fleuve. « J’avais dit à mon employeur : Peux-tu m’offrir les étoiles et le fleuve à Montréal ? »
Des études dans le médical, particulièrement en acupuncture qui l’on mené jusqu’en Chine ! Après une formation en musculo-squelettiques, il se considère comme un Saint-Paul, converti à l’acupuncture à cause du sport. Il exerce à sa clinique depuis 20 ans.
Jadis adepte des arts martiaux et de l’escalade, Yvan a pris goût à la course à pied à 40 ans. Et tout un début ! Il avait visionné une vidéo de Gilles Poulin au Bromont Ultra. « Je veux courir un ultra », se souvient-il d’avoir dit. À ce moment, la plus grande distance qu’il avait faite était de 27 km. « C’est ce que j’avais dit à Poulin lorsque je l’avais croisé le matin de cette compétition qui comptait 160 km. Je me souviens de son air livide. Il me faisait penser aux petits chiens dans les autos qui hochent la tête ! »
C’était en 2014. Au total, 46 coureurs prenaient le départ. Seulement dix ont pu terminer, dont Yvan. « Ma tête de cochon a fait que je me suis réveillé à l’urgence où on m’a confié que mes reins se retrouvaient en danger. C’était comme si je venais de traverser plusieurs arrêts cardiaques. » Effectivement, ses reins ont cessé de fonctionner pendant trois jours. Sa carrière sportive aurait pu prendre fin dès ce moment. Il conserve encore des séquelles aujourd’hui. Immédiatement après ce cauchemar, il a entrepris des recherches pour s’entraîner intelligemment.
Yvan l’Heureux est à la tête du fameux défi Everest. Cette implication renferme toute une histoire pour lui. En 2018, il avait décidé de prendre une année sabbatique. Il a fermé sa clinique. Il s’aperçoit alors que son plus grand talent est de structurer des groupes. Il se souviendra qu’en 2008, il a perdu son frère Marc qui s’est suicidé à 32 ans. Il doit composer encore avec ces images imprégnées dans sa tête qui viennent lui rappeler ce triste événement.
« La veille, je l’avais pourtant serré dans mes bras. J’ai frappé le fond du baril par la suite et mes implications m’ont sauvé ». Yvan voulait absolument aider les jeunes dans la prévention du suicide. Dès 2013, son idée germe dans sa tête. Il songe à des défis qui renferment des dénivelés. Avec 256 participants à la première année, il parvient à récolter 56,000$ pour se retrouver par la suite avec 2000 inscriptions en 2016.
« Je me suis aperçu que les frais d’organisation étaient inexistants pour ce genre d’événement et que la totalité des profits revenaient aux différentes causes misent en valeur. Son organisme deviendra le premier au pays à redonner 100% des montants amassés. Le voilà aujourd’hui qu’il s’étend dans plusieurs villes comme Sherbrooke, La Pocatière, Rimouski et Notre-Dame-du-Lac. Edmundston au Nouveau-Brunswick s’ajoute en 2019.
Cette année, à cause de la pandémie, une application mobile a permis d’amasser 135,000$, ce qui totalise depuis le début une somme impressionnante de 1, 300,000$ remis à plus de 400 organismes au Québec. « Nous avons comme mandat d’appuyer autant les petites que les grosses structures. J’ai vraiment l’impression de sauver des vies. »
Régis Malenfant, 82 ans, qui œuvre depuis 60 ans auprès de la jeunesse sur le plan caritatif, agit avec fierté comme porte-parole de ce mouvement. « C’est la communauté que fait notre force. D’ailleurs, notre slogan est : Touché au sommet, démontrant ainsi l’importance d’atteindre l’origine du problème.
Pour 2021, une autre application mobile sera disponible pour le défi Everest. Des ambassadeurs en provenance de l’Alberta, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et de toutes les régions du Québec ont accepté de collaborer, du 1er janvier au 31 août. Le coût d’inscription sera de 75.$. Un montant de 50$ se transformera en dons et les ambassadeurs décideront des organismes qui recevront l’argent.
Si jamais la situation permet de planifier une journée en septembre 2021, les organisateurs prévoient qu’elle pourrait accueillir 10,000 personnes. Une décision sera prise en avril. En attendant, les intéressés s’inscrivent et obtiennent tous les renseignements nécessaires à l’adresse suivante.
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