Si vous suivez attentivement le mouvement cétogène, vous savez probablement qu’un certain produit, nommé cétone exogène, est disponible sur le marché et est sensé améliorer les performances sportives. Faisons un tour de ce qu’il en est réellement.

 

Qu’est-ce que c’est?

Comme vous l’aurez déjà compris dans nos articles précédents sur l’alimentation cétogène, les corps cétoniques sont fabriqués par le foie. On dit alors qu’ils sont endogènes. Par opposition, exogène signifie «extérieur». Cela veut dire qu’ils sont créés en laboratoire et disponibles pour la consommation. Ces derniers sont disponibles sous trois formes : les sels, les diesters et les monoesters.

  • Les sels de cétones : ce sont des cétones qui sont liés à un sel, soit du sodium, du potassium, du magnésium ou du calcium. On peut les trouver sur le marché sous forme de poudre à dissoudre dans l’eau.
  • Les esters de cétones : plus difficiles à trouver sur le marché et principalement disponibles sous forme liquide (ils sont aussi plus dispendieux). Les esters de cétones se retrouvent soit sous la forme diester ou monoester.

 

Pourquoi on en parle autant?

En prenant ce supplément, on augmenterait le taux de cétones sanguins et on diminuerait le taux de sucre dans le sang (la glycémie).  Avec une augmentation suffisante juste avant un exercice d’endurance, il serait possible de diminuer l’utilisation du glycogène (réserve de glucides dans le foie et dans les muscles!) et d’augmenter l’utilisation des triglycéries (une forme de gras) intramusculaires. Il est suggéré que les cétones soient utiles dans les exercices continus d’intensité faible à modérée (sports d’endurance).

 

Ca marche ou pas?

Une étude récente a démontré que des cyclistes pouvaient parcourir une distance supérieure d’environ 2 % en 30 minutes de vélo lorsqu’ils consommaient des cétones monoesters avec un supplément de glucides immédiatement avant l’effort.

 

Une autre étude de 2019 a démontré que des cyclistes en camp d’entraînement qui consomment des corps cétoniques peuvent pousser en moyenne 15 % de plus de watts (sont donc plus puissants)que ceux qui n’en consomment pas. Précisons néanmoins que les participants de cette étude buvaient jusqu’à trois bouteilles par jour, ce qui peut équivaloir à plus de 100 $ par jour en suppléments !

 

Pour ce qui est des sels de cétones, ils semblent être beaucoup moins efficaces pour améliorer la performance.

 

On voit aussi davantage d’études avec des résultats négatifs en ce qui concerne la supplémentation de diesters de cétones, comparativement à celles portant sur les monoesters. Il faut savoir que ces suppléments ont un goût particulièrement désagréable et ont tendance à causer plusieurs problèmes gastriques et intestinaux, selon la forme et le type de supplément (ce qui nuit à la performance!). Certains athlètes ressentiraient même que l’effort est plus difficile lorsqu’ils utilisent ce supplément, probablement en raison de la faible disponibilité des glucides.

 

Pour conclure, l’usage des cétones monoesters serait donc prometteur pour la performance, à condition d’améliorer leur goût et leur incidence sur notre système digestif!

 

Comme tout supplément, il est cependant mieux de se poser la question à la Pierre-Yves McSween: « En as-tu vraiment besoin?». Votre alimentation peut probablement être optimisée davantage, et ce, avant de se tourner vers des suppléments très dispendieux !

 

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