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RÉSULTATS

Ne jamais polluer la magie de la course à pied!

Daniel Lequin Daniel Lequin - rds.ca
Publié
Mise à jour

Je trouve ça drôle aujourd'hui. Mieux vaut en rire. Des moments de gloire qui me sont passés sous le nez ! Quoi ?

 

Sérieusement, quand on ne connait pas notre avenir.

 

Adepte de la course à pied, je me suis toujours considéré comme ordinaire, vous le savez car j'aime bien me le rappeler. Je ne dispose d'aucun talent pour la vitesse.

 

Alors, souvent, mes amis du milieu me disaient : « Tu verras, lorsque tu seras plus vieux, tu pourras enfin te classer parmi les trois meilleurs de ta catégorie d'âge ». J'avoue qu'il y avait une certaine logique dans cette affirmation. Par contre, dans de telles circonstances, il ne faut jamais généraliser car on ignore ce qui nous attend dans le futur.

 

Oui, présentement, je cours encore sauf que ma progression a considérablement diminué. En fait, je n'ose même plus utiliser le mot progression car c'est tout le contraire qui se produit. Attention, loin de là mon intention de me plaindre. Au contraire, j'apprécie le fait d'être encore en mesure de courir.

 

Toutefois, il ne fallait pas m'attendre à ce que la logique soit respectée dans mon cas. Avec les années, les capacités diminuent et entraînent tout le reste.

 

Daniel LequinENRHUMÉ

 

 

Ce que je réalise, c'est qu'il y a de moins en moins d'adeptes de mon âge. Ceux et celles qui persistent deviennent particulièrement motivés par les résultats qu'ils obtiennent lorsque vient le temps de se comparer aux autres, ce qui est loin de refléter ma situation.

 

Personnellement, je vais chercher mon fantasme dans le fait d'être en mesure de franchir des distances respectables et cela même si je dois utiliser beaucoup plus de temps que jadis.

 

Habitué à ne pas penser aux honneurs, tout simplement incapable de les obtenir, le manège ne fait que se poursuivre et je ne ressens aucune déception. En 28 ans dans la pratique de la course à pied, je n'ai obtenu qu'une seule 3e position dans ma catégorie d'âge. C'était à Rochester en 2009. Et je me rappelle très bien que j'étais enrhumé cette journée-là. Exténué, j'avais quitté les lieux assez rapidement après le marathon. À l'époque, mon épouse avait insisté pour que l'on reste mais je considérais mes chances nulles de décrocher une mention.

 

 

 

ÉVITER LA PRESSION

 

 

Quelques jours plus tard, je recevais un petit colis dans lequel il y avait un trophée pour la 3e position dans ma catégorie d'âge. Ce fut mon seul et unique honneur en carrière et je ne le savais même pas à prime abord.

 

Alors, vous comprendrez que les pronostics que l'on me confiait dans l'temps et qui ne sont pas atteints, me passent six pieds au dessus de la tête. Si je prends la peine de vous en parler dans ce texte c'est dans le but de vous faire prendre conscience d'apprécier le simple plaisir de courir sans pour autant essayer de se mettre de la pression et là, je ne pense pas aux élites qui eux, profitent amplement de leurs capacités et c'est très bien ainsi.

 

La magie qu'exerce la course à pied n'a pas d'âge et ne doit surtout pas être polluée par l'aspect compétitif qui n'est pas donné à tout le monde.

 

Soyez en mesure d'aimer la course à pied pour les bienfaits qu'elle procure, point à la ligne.

 

 

PS : La photo-titre fut prise quelques minutes après mon arrivée et démontre clairement l'état dans lequel je me retrouvais.