Les frontières n’existent pas dans la tête de Manon Paré. On sent qu’elle ne veut pas s’imposer des limites dans la vie. Alors, quitter la petite municipalité d’Albanel au Lac St-Jean devenait pratiquement naturel à ses yeux.

 

Au terme de ses études à l’université Laval à Québec afin d’y compléter un baccalauréat en architecture, c’est à partir de ce moment en 1995, que l’aventure a vraiment prisManon 7 son envol. La Floride pour une dizaine d’années, San Francisco, New-York pour quatre ans et Paris durant six ans et demi.

 

Accro au gymnase, elle ne s’est jamais considérée comme une sportive née… et encore moins pour la course à pied. « Je n’avais même pas de muscles ! », me lance-t-elle, en riant, lors de notre entretien.

 

Bien qu’elle se fût adonnée à quelques entraînements de course à pied à Central Park, il n’y avait rien de régulier dans cette pratique et le gymnase restait sa priorité. C’est lorsqu’elle a déposé les pieds à Paris que son programme a été Manon 5modifié. Fidèle à ses habitudes, elle s’inscrit à un gymnase sauf qu’elle n’aime pas l’atmosphère qui s’y retrouve et la façon de procéder.

 

Malgré des ennuis avec de l’anémie et une opération au poignet, elle décide de sortir dehors pour compenser ses absences au gymnase. « Je trouvais intéressant de courir dans les rues de Paris. Quel décor ! Je partais de chez-moi et je courais jusqu’à la tour Eiffel, aller-retour. Dans les dernières années, je longeais la Seine. C’était formidable. Franchement, je ne peux cacher que ces moments me manquent encore aujourd’hui », exprime Manon, qui a dû rentrer au Québec afin d’aider son frère.

 

« Je suis revenue en 2010 pour prêter main forte à mon frère qui était le papa de jumeaux. Je n’ai jamais regretté cette décision et il n’est nullement question que je quitte éventuellement le Québec », explique celle qui a couru les marathons de Paris en 2008 et 2009, celui de Rome en 2010 et New York en 2013.

 

Alors, on devine qu’elle a dû laisser tomber la course à pied à son retour au bercail. «  Je pense que je me suis laissée engloutir par divers ennuis de la vie. Je ne croyais jamais que cette discipline allait me manquer autant. Je te jure que plus jamais je vais perdre ce cadeau que la vie m’a offert », souligne celle qui aimerait courir son 5e marathon à New York en novembre prochain afin de célébrer son 50e anniversaire.

 

Manon a voulu tenter sa chance à travers le monde, travaillant pour des compagnies de prestige, telle Renzo Piano, ce grand architecte italien mais elle reconnaît que sa présence à Dolbeau présentement, à l’emploi d’un entrepreneurManon 8 général et à un coin de rue de la maison, n’a pas de prix.

 

Manon n’a pas d’enfant. Alors, on peut comprendre son attachement envers les jumeaux de son frère qu’elle adore. D’ailleurs, semble-t-il qu’elle a conclu un pacte avec eux pour 2031 alors qu’ils auront 19 ans. Elle souhaite courir son 10e marathon en compagnie de Loïc et Noah.

 

À un certain moment, Manon a émis ce commentaire qui revient sans cesse dans l’esprit des gens qui n’ont pas encore découvert les bienfaits de vivre un marathon. « Lorsque je demeurais à New York et que je n’avais jamais couru un 42 km, j’ai assisté en personne au marathon de New York. Je voyais le visage et l’énorme satisfaction chez les personnes de tout âge. À mes yeux, ils étaient tous des supers héros ».

 

Alors, à partir du moment où vous avez goûté à la course à pied, sachez que ce bonheur reviendra vous hanter un jour ou l’autre si vous avez osé le délaisser.

 

Manon 1« Ce retour à la course à pied m’a permis d’affronter 2020-21 avec une attitude positive que je n’aurais jamais obtenue autrement. La santé mentale est plus que jamais importante et courir devient le meilleur antidépresseur qui soit.»

 

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