Je reçois de nombreux commentaires à la suite de la publication de mon livre. Je réalise qu’il apporte du bien, qu’il motive, qu’il fait prendre conscience de plusieurs aspects de la vie reliés à la course à pied. Certains me touchent plus particulièrement.

 

Yvan Gélinas a été secoué. Je l’ai senti dans ses propos.Gelinas 6

 

Il m’explique les sentiments ressentis. « J’ai pleuré à chaque fois que j’ai franchi la ligne d’arrivée lors d’un marathon », de dire le coureur de 55 ans, qui a participé à deux reprises au marathon d’Ottawa, en 2018 et 2019. « Il s’agit d’un sentiment indescriptible. On doit vraiment le vivre pour le croire et bien le comprendre », ajoute-t-il.

 

Dans le bouquin, il a relevé que j’ai couru le marathon d’Amos en 2017, dans son patelin. « J’y étais pour le demi. Il faisait froid. Je l’avais trouvé difficile. Je me souviens qu’après cette expérience, je m’étais promis que je me consacrerais à des 10 km. Moins d’un an après, je participais à mon premier marathon avec les papillons dans le ventre ».

 

En 2019, il avait obtenu un temps de 4h45 mais il se dit persuadé que s’il n’avait pas marché, il aurait pu le conclure en 4h15. Or, depuis, sa philosophie a changé. « Lors de ma première année de course à pied, je voulais continuellement battre mes temps et ça devenait pénible à supporter. Aujourd’hui, je ne m’en fais plus avec cette facette et j’en récolte plus de plaisir. Tu sais, toujours être « accoté dans la barrure », c’est exigeant », souligne-t-il, avec une expression typique de sa région.

 

Tout récemment, il a eu de la difficulté à respirer. Après 200 mètres à courir, il devait s’arrêter pour marcher. Il ressentait des douleurs intenses dans le bas du poumon gauche. Trois jours plus tard, elles avaient disparu. Par la suite, le même phénomène s’est reproduit mais avec le poumon droit. Inquiet, il a dû passer des examens pour apprendre qu’il souffrait d’embolies pulmonaires multiples bilatérales. D’autres tests l’attendent éventuellement pour comprendre l’origine de cette indisposition. « J’ai vraiment eu la frousse ».

 

Le passage qui m’a ému davantage est celui où il m’a expliqué sa décision de courir un marathon. « Je désirais me prouver que Gelinas 4j’étais capable de faire quelque chose de bien. Sans vouloir me plaindre ou rechercher de la sympathie, disons que j’ai grandi en me faisant dire que je ne ferais jamais rien dans ma vie. Peut-être que mon père voulait me fouetter pour que je me prenne en main, que je fasse de longues études. Ce fut tout le contraire, ma confiance a été anéantie. Ce premier marathon m’a permis de rejoindre ce faible pourcentage de personnes sur le plan mondial qui réussissent à accomplir cet exploit. »

 

Yvan trouve exceptionnel le fait de participer à un 42 km. « Car si c’était si facile, tout le monde le ferait ». C’est en regardant la vidéo du fameux Fred Bastien, qui avait couru les 42 km sans aucun entraînement au préalable et qui a réussi, qu’il a obtenu le coup de pied qu’il fallait pour s’inscrire.

 

« J’admire les frères Rancourt dans ma région. Je me sens comme un enfant  et impressionné par les gens qui arrivent à accomplir de telles performances. Je me demande toujours comment on peut atteindre un tel niveau d’endurance avec autant de marathons dans une même année. Je me souviens qu’après mes Gelinas 3deux premiers, combien j’étais éreinté et épuisé. »

 

J’ai compris toute la compassion que cet être humain, père de deux enfants et entouré de Nina, une femme exceptionnelle, pouvait dégager lorsqu’il m’a informé qu’il pratiquait le métier d’ambulancier depuis 23 ans. Avouons que côtoyer la maladie d’aussi près fait ressortir inévitablement la bonté chez un être humain.

 

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