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RÉSULTATS

Terminé les soucis, l'évasion totale!

Course à pied - rds.ca
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À l'autre bout du fil, Marie-Claude Allard me parlait de la communauté innue de Matinekush à Schefferville où elle dispense présentement une formation en éducation pour la petite enfance jusqu'en décembre 2023, un emploi qui est venu légèrement perturber sa feuille de route des dernières années.

 

Ceux et celles qui la connaissent savent que depuis 2017, elle vit dans un van. Or, depuis quelques années, elle a décidé de le remiser durant l'hiver.

 

Son histoire se distingue par son originalité mais à ses yeux, elle vient tout simplement répondre à ses besoins.

                    

Adepte de la course à pied, elle a découvert cette discipline après une séparation vécue en 2010. On comprend que cette étape fut comme l'élément déclencheur d'une nouvelle vie. Dans les mois suivants, elle est devenue amoureuse de l'alimentation vivante ce qui a eu pour effet de lui fournir un surplus d'énergie.

 

« Je suis une personne qui a toujours eu beaucoup d'énergie. Jeune, je pratiquais l'athlétisme intensivement et j'ai même participé aux Jeux du Québec. Courir me permettait un défoulement. Je pouvais évacuer mon stress ce qui je pense, m'a permis de me reprendre en mains suite à cette sombre séquence.» commente celle qui totalise sept marathons et 80 demis.

 

LIBERTÉ, AMOUR ET SOLITUDE

 

 

Mère de deux enfants, 24 et 27 ans, elle dispose de toute sa liberté aujourd'hui. « Depuis trois ans, j'ai dû forcément prendre une pause de la course à pied car comme je me plais à le dire souvent, je fus attaquée par la ménopause bien que présentement, je sens que je commence à retrouver mon entrain de jadis ».

 

Et la vie dans un Van, comment l'expliquer ? « Je me suis tapée une expédition à Compostelle. J'ai alors marché 620 km en 25 jours en traînant toute ma vie dans un sac à dos. Terminé les soucis, un feeling de vacances s'est alors installé, bref, l'évasion totale. À mon retour, je désirais conserver cette sensation de liberté et c'est à ce moment que l'idée de vivre dans un Van m'est venue. »

 

Liberté, amour et solitude, des éléments qui venaient combler sa vie. « Je suis du genre à m'isoler lorsqu'il y a trop de gens autour de moi et le Van me servait de cabane, de refuge qui me permettait un retrait. Tu sais, lorsque tu prends le départ d'un marathon, oui, tu es entourée de personnes mais il n'en demeure pas moins que tu es seule avec toi-même et c'est la même chose pour tous les autres coureurs. »

 

 

 

UN LIVRE

 

 

Que dire de la souffrance qu'elle côtoyait en course à pied ! « Quand je ne suis pas confortable, j'aime ça. Je carbure à me surpasser. Pour moi, un défi n'attend pas l'autre et je me découvre des forces à chaque fois ce qui a pour effet de me rendre plus forte », enchaîne celle qui a travaillé en milieu de garde pendant 25 ans.

 

Âgé de 50 ans, Marie-Claude prend la vie comme elle vient. « Depuis trois ans, je réalise que je suis beaucoup plus calme ce qui me porte à croire que j'avais besoin de vivre ces moments. Je reviendrai à la course à pied, le corps s'en rappelle et j'y retournerai tout doucement. »

 

Spirituelle, elle croit que tout ce que l'on réalise dans la vie est une façon d'évoluer. « Je transporte des valeurs, je suis intense, particulière et exceptionnelle d'avoir été capable de dormir avec des température de -35 Celsius, sans chauffage. »

 

À ses yeux, chaque personne doit trouver son Van, avec ou sans roue. Pour Marie-Claude, ce fut la course à pied mais il existe plusieurs autres façons de faire bouger notre corps. Elle a d'ailleurs écrit un livre, un roman qui raconte son vécu, ses déplacements : J'aime que tu m'aimes, l'histoire d'amour de sa vie en Van.