Le triathlon ne consiste pas simplement à pratiquer trois disciplines l’une à la suite de l’autre, mais encore faut-il les enchaîner en un temps minimum tout en veillant à diminuer l’impact causé par la fatigue accumulée.

 

T1

Souvent négligée des néophytes, la transition natation-vélo, appelée T1 dans le jargon du triathlète, est un endroit où il est difficile de gagner beaucoup de temps, mais où certains peuvent en perdre considérablement.

 

À partir du moment où on sort de l’eau et celui où on enfourche le vélo, on ne veut pas perdre trop de temps. L’une des choses les plus importantes est de savoir exactement où on doit aller. Il n’est pas inhabituel de voir des gens chercher leur vélo dans la zone de transition, retourner sur leurs pas car ils se sont trompés, et ainsi perdre de précieuses secondes, voire des minutes. Donc prenez le temps, avant la compétition, d’aller observer le parcours à la sortie de l’eau, et d’évaluer la profondeur de l’eau afin de savoir à quel moment vous passerez de la position allongée à celle debout. 

 

Quelle est la distance entre la sortie de l’eau et la zone de transition ? La surface ? Est-ce que j’aurai le temps d’enlever la partie supérieure de ma combinaison isotherme (wetsuit) avant d’arriver à mon vélo ? Apprenez le parcours par cœur. Par exemple, à quelle rangée devrez-vous tourner pour récupérer votre vélo ? N’oubliez pas que lorsque vous ferez ce chemin en pleine compétition, vos pulsations seront très rapides, vous serez essoufflé et des gens crieront pour vous encourager. Ce sera un peu le chaos. Il est donc important de développer un automatisme qui vous évitera de commettre des erreurs.

 

Assurez-vous aussi de savoir exactement où se situe la ligne d’embarquement à vélo.  Généralement, elle est bien indiquée sur la route à la sortie de la transition à l’aide d’une ligne de couleur visible. Vous pouvez enfourcher votre vélo une fois la roue avant de votre vélo passée cette ligne.

 

Il faut connaître toutes les règles en vigueur du triathlon. Au Québec, les règles de Triathlon Québec sont identiques à celles de Triathlon Canada. Les deux principales erreurs qui peuvent vous coûter une pénalité sous forme de temps ajouté ou de temps obligatoirement passé dans la penalty box sont les suivantes :

  • prendre votre vélo dans la zone de transition avant d’avoir attaché correctement votre casque ou, après l’étape cycliste, détacher votre casque avant d’avoir déposé votre vélo au bon endroit ;
  • enfourcher votre vélo avant la ligne d’embarquement ou ne pas mettre vos pieds au sol avant la ligne de débarquement une fois la partie cycliste complétée.  

 

Utilisez un lubrifiant à base d’eau sur votre combinaison isothermique pour pouvoir la retirer rapidement. Appliquez-en à l’intérieur des manches et aux mollets pour ainsi la retirer sans succion. Profitez-en pour en appliquer aussi autour du cou afin de prévenir l’irritation lors de la rotation de la tête à chaque respiration. Évitez les gelées à base de pétrole, qui assèchent et font craquer le caoutchouc de la combinaison. Il existe plusieurs marques de lubrifiant vendues dans les boutiques spécialisées.

 

T2

L’enchaînement vélo-course est techniquement plus simple à faire. Déposez votre vélo, enlevez votre casque et enfilez vos chaussures (et chaussettes si vous ne pouvez courir sans). Encore une fois, prenez le temps de bien repérer la sortie pour la course au moment de votre échauffement, le matin.

 

Ce qui est le plus difficile dans cette transition concerne l’aspect biomécanique et la fatigue physiologique engendrée par les deux premières disciplines : la natation et le vélo. Pour réduire les difficultés, vous devez vous entraîner plusieurs fois chez vous. Être capable de courir après vos entraînements de vélo est une dimension qui se développe. Durant la compétition, assurez-vous de mouliner davantage dans la dernière portion du segment vélo. Maintenez une cadence de 90 rpm ou plus. Évitez d’enrouler de gros braquets ; cela aidera la transition vers la course. Dans le segment de course à pied, tentez de maintenir une cadence similaire (180 pas/minute) et accordez-vous quelques minutes avant d’augmenter l’intensité.

 

Si vous devez vous ravitailler pendant le triathlon, favorisez l’assimilation de calories (sous forme de gel ou de solide) durant le segment vélo et non à la course à pied, car le mouvement de saut lors de celle-ci rendra difficile la digestion des aliments solides. Par contre, la dernière portion de la section vélo est le moment idéal pour refaire le plein d’énergie en vue de la course. Cela vous évitera de perdre du temps dans la phase de transition pour prendre une bouchée ou deux. Il en va de même pour l’hydratation : profitez des derniers moments pour boire de l’eau ou une boisson riche en glucides.

 

Vous désirez gagner un peu de temps ? Habituez-vous à placer vos souliers de vélo fixés aux pédales et à les enfiler une fois sur le vélo. Même chose à la fin de la portion vélo : vaut mieux mettre ses chaussures en avançant à 20 km/h sur le vélo qu’assis dans la zone de transition ! À la fin du segment de vélo, laissez vos souliers fixés sur les pédales. Vous pourrez courir avec votre vélo dans la zone de transition sans que les cales glissent sur le bitume. Et vous aurez éliminé l’étape d’enlever vos souliers de vélo en arrivant à votre zone de transition.

 

Auteur : Charles Perreault,  champion canadien junior et champion canadien de triathlon longue distance, et il est entraineur dans ce domaine depuis 25 ans.

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