Du premier coup d’œil, on remarque qu’elle affiche une condition physique remarquable. Athlète de pointe à la course à pied, sa vie adopte une nouvelle tangente en août 2017 lorsqu’elle prend la décision de suivre des cours de danse salsa. Considérant qu’elle ne fait rien à moitié, Marie-Caroline Côté cherche à fournir le maximum de ses capacités.

Intéressant comme parcours car lorsqu’on scrute attentivement ses records personnels, 18:13 au 5km, 37:26 pour le 10km 57:30 aux Pichous, 1h22:50 au demi-marathon et 2h55 au marathon de Montréal, on comprend mal les raisons qui l’ont poussé à délaisser partiellement cet environnement et cela même si elle admet s’entraîner encore deux fois par semaine (30km) avec les Vainqueurs.

« Lorsque je courais, j’avais une vie monastique », précise celle que l’on peut voir dans une vidéo du chanteur Yann Perreault alors qu’elle remporte le demi-marathon de Québec. Au fur et à mesure que se déroule l’entrevue, on comprend les motifs de ce virage soudain vers la danse.

« Il importe de s’entourer de personnes inspirantes dans la vie. J’y prends toute mon énergie. Mes parents dansent après plus de 50 ans de mariage. Même à 75 ans, ils pratiquent à tous les Marie-Caroline Côté #2jours. Lorsque j’étais toute petite, mon père s’amusait à jouer au DJ. Il nous faisait jouer de la musique et en compagnie de ma sœur et ma mère, nous dansions dans le sous-sol de la maison familiale, des souvenirs de pur bonheur. »

À 22 ans, elle amorce une carrière d’enseignante en adaptation scolaire sur la Côte Nord. Des soirées longues l’incitent à démarrer une compagnie de danse à la Jane Fonda. « Je dansais 6 à 8 heures par semaine. Puis, avec le spinning, j’améliorais la condition physique des gens, combiné à la musique. »

Intense, elle raconte qu’à 12 ans, après seulement quatre mois de cours de piano, elle avait demandé à son enseignante de lui apprendre la Sonate à la lune de Beethoven, une pièce très difficile à interpréter. Voilà pourquoi aujourd’hui, rares sont les défis qui lui font peur et quand elle décide de s’impliquer, elle donnera toujours le meilleur d’elle-même.

Au cours de notre conversation, je réalise que la danse a pris toute la place dans sa vie. Ses yeux s’illuminent lorsqu’elle parle de son coach Edson Vallon. « Avec lui, je deviens plus positive et sans limite. Motivateur, doué d’une force de caractère sans borne, il n’y a pas d’excuse, pas de limite avec lui. Surtout pas le droit de penser que l’on ne peut y arriver. Je me considère privilégiée de le côtoyer. » Elle a également travaillé en compagnie de Ricardo Bureos, un autre professeur pour qui elle voue une grande admiration.

Marie-Caroline a cependant dû apprendre à accepter ses limites dans ce milieu. « J’offre le meilleur. La position parfaite en danse, comme un bon chrono en course à pied peuvent continuellement être améliorés. Ça n’a pas de limite. La course à pied et la danse demandent de pouvoir se relever rapidement d’une contre-performance avec une attitude positive, apprendre à ne pas se prendre trop au sérieux malgré la rigueur et la constance que l’investissement demande. »

Actuellement enseignante en intégration scolaire pour les 18 à 65 ans à la Commission scolaire de Montréal, elle dit posséder un emploi de rêve. « Trouve-moi un job où les gens t’accueillent avec le sourire à chaque matin et qu’ils ne se gênent pas pour te dire qu’ils t’aiment ? » C’est elle qui a mis sur pied ce programme à titre de conseillère pédagogique.

Précisons qu’à l’âge de 22 ans seulement, elle est devenue la plus jeune directrice d’une école secondaire au Québec à Hébertville.

Pas question de délaisser la course à pied. « Courir représente mon espace méditatif, je fais le vide, je réfléchis. Je ressens encore beaucoup de plaisir à pousser mes limites avec des intervalles », explique celle qui a découvert cette discipline grâce à son oncle, il y a maintenant 30 ans. Pour les compétitions, l’intérêt a forcément diminué mais elle assure qu’elle y reviendra éventuellement.

Marie-Caroline Côté #3Marie-Caroline croit que plusieurs adeptes de la course à pied auraient avantage à suivre des cours de danse, ne serait-ce que pour l’aspect social et physique, qui ressemble étrangement à ce que l’on peut retrouver à courir.

Âgée dans la quarantaine aujourd’hui, on a l’impression que perfectionniste comme elle le démontre, elle aura réussi à réaliser ses performances personnelles dans la course à pied et que nécessairement, il lui fallait relever un autre défi de taille. Considérant ses antécédents, la danse devenait un choix logique dans les circonstances.

Se renouveler tout en conservant les éléments de base, elle continue de nager dans le bonheur et surtout, ne regrette rien.